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juin 2009

Ecrans & toiles

Le pire et le meilleur…

Un week-end à la météo incertaine constitue une bonne excuse à une haute dose de consommation cinématographique.
N’écoutant que ma curiosité, je choisis d’aller voir Je vais te manquer, dernier opus d’Amanda Sthers qui n’a pas été encensé par la critique reconnaissons-le. Je me dis que l’auteur du Vieux juif blonde, pièce magnifique interprétée par Mélanie Thierry (présente au casting) , ne peut pas s’être fourvoyée dans les méandres du film choral. Hélas, trois fois hélas… Pierre Arditi reprend son rôle favori, le grincheux désabusé. Carole Bouquet est fidèle à elle-même, trop sans doute. Mélanie Thierry et Cécile Cassel jouent la carte sans risque des sœurs ennemies mais dans un registre convenu. Anne Marivin et ses copines hystériques attendent le prince charmant qui apparaît à la fin… Ouf, on a failli avoir une surprise. On se demande pourquoi Fred Testot est venu se perdre au beau milieu de tout ça. Seuls Monique Chaumette et Michael Lonsdale apportent cette touche de tendresse et de fantaisie que l’on espérait. Mais bon, au final, une impression de fouillis ou de non-abouti. Dommage…

Têtue jusqu’au bout (si, si, j’assume) je me dirige vers les Confessions d’une accro du shopping. Changement de registre radical me direz-vous. Mais après les pseudo-tourments d’Amanda Sthers, un film léger va me remettre de ma déception. Que ceux qui espéraient une comédie à mi-chemin entre le Diable s’habille en Prada et les tribulations de Carrie Bradshaw dans Sex and the city lèvent le doigt. Abandonnez tout espoir et rebroussez chemin. N’est pas Sarah Jessica Parker qui veut. Entre agitation frénétique et gloussements perpétuels, Isla Fischer agace à vitesse supersonique. Ce qui a pour effet de me faire quitter la salle au bout de 30mn de torture. Sauvée !

Le lendemain, sur les conseils d’un cinéphile averti, nous nous tournons vers Etreintes brisées, dernier Almodovar présenté à Cannes. 2h07 de vrai cinéma. Pénélope Cruz est parfaite en incarnation, assumée et revendiquée, d’Audrey Hepburn. Une femme, deux hommes, un film. L’actrice, compagne du producteur, le quitte pour le réalisateur : schéma classique. Mais l’enjeu véritable de cette passion à trois voix est bien le film en cours de tournage, personnage à part entière. Déclencheur du drame et arme de vengeance absolue. Almodovar raconte, encore, une très belle histoire.

Merci Pedro d’avoir sauvé mon week-end cinéma !
La vie...

Les 24H du Dr Mamour

Les sports mécaniques ne sont en général pas très populaires auprès du public féminin. Mais parfois des circonstances exceptionnelles nous amènent à changer d'avis !

Les 24 Heures du Mans sont une course mythique à laquelle a participé, entre autres, Paul Newman en 1979. Des groupes de fans (essentiellement masculins) vivent dans des bivouacs improbables pour suivre les bolides tout au long du circuit le temps du week-end .

Mais cette année, les 24 H seront suivies par de nouvelles groupies.

En effet, l’édition 2009 est marquée par la présence du glamourissime Docteur Mamour (héros de la série Grey’s Anatomy, précision à l’usage de ceux qui oseraient prétendre ignorer qui il est…).
Et oui, il est là et bien là.
En avant dernière place sur la grille, mais ça n’a aucune importance.

L’acteur court dans une Ferrari portant les couleurs de la fondation Mécénat Chirurgie Cardiaque (MCC), pour gagner la somme de 50 000 € pour le enfants malades.
Patrick Dempsey, acteur adoré, père de famille comblé, star mondiale, ajoute la générosité à son palmarès.
Une course qui s’annonce passionnante, un pilote célébrissime, des écuries sur-motivées : tout pour nous inviter à soutenir www.racingforchildren.com

La vie...

Pac Mania

Les unes de magazines qu’on aperçoit devant les kiosques à journaux nous permettent parfois bien des voyages imaginaires. De cette jeune américaine qui épouse un prince véritable au mini psychodrame de telle starlette furieusement éprise d’un chanteur connu avant de se raviser et de s’abandonner aux bras d’un inconnu au physique de rêve, il y a de quoi suivre les tourments d’une vie de star.

Et puis d’un coup, la une d’un magazine TV, dont la réputation et le sérieux ne sont plus à défendre attire le regard. Un petit bonhomme moustachu, coiffé d’une casquette rouge, ventripotent (si, si, il faut le dire) semble surgir du papier glacé.

Mais oui, c’est lui, Super Mario. LE héros des premiers jeux vidéos, né en 1981.

L’effet madeleine de Proust ! Voilà que je me souviens avec nostalgie des parties de tennis endiablées qui n’avaient rien à envier à une finale de Roland Garros, devant les graphismes aussi simplistes que révolutionnaires créés par Atari.
Des défis de Tétris pour savoir si oui ou non, Papa est plus fort pour empiler les blocs de couleurs. De Pac Man, « rond comme un ballon et plus jaune qu’un citron » qui grignote les fantômes dans des kilomètres de labyrinthes.

Entre temps, Lara Croft et sa plastique, qui la rend – un peu – détestable, a sauvé le monde et s’est incarnée en une Angelina Jolie, en chair et en os. Il ne me reste plus qu’à retrouver mon Simon, ce jeu de mémoire aux quatre couleurs clignotantes dont il faut retrouver les combinaisons et aussi mon Rubik’s cube, occupation universelle des dimanches de pluie…

Merci Télérama, pour ce retour aux origines des jeux vidéo et autres. Qui a dit que vous étiez toujours sérieux ?


La vie...

Traquenard suédois

13h, samedi après midi, rien de prévu. Au choix, l’appel de la terrasse ensoleillée, du livre à terminer ou encore de la salle de cinéma en cas de nuages menaçants.
Un début de week-end qui s’annonce tranquille, enfin…
Mais c’est sans compter le téléphone et l’appel d’une amie qui me propose de l’accompagner chez celui qui est «bien plus qu’un marchand de meubles».
Il me semble bien que l’entreprise s’annonce périlleuse et que nous ne risquons pas de souffrir de solitude effrénée mais bon pourquoi pas ?
Le parking, vu son taux d’occupation digne d’une veille de Noël, nous permet de bénéficier d’une séance d’entraînement quasi marathonienne. Entre distance conséquente et slalom entre caddies et conducteurs agacés, j’aperçois enfin l’entrée. Victoire ! Fatale erreur…
Comme imaginé, les allées sont bondées, les vendeurs débordés. Une petite table blanche fort sympathique attire mon regard : on la trouve allée 23, casier 12. Je note méticuleusement la référence. L’amie initiatrice de l’expédition jette son dévolu sur un transat au format généreux. Je m’inquiète de notre capacité à transporter l’engin vu la petitesse du véhicule. On me confirme, «Pas de panique, ça rentrera.». Je doute du caractère pliable du fauteuil, constitué d’osier tressé et d’une structure en fer forgé mais soit, admettons. Loin de moi l’idée de lui saper son enthousiasme devant l’objet, que je sais convoité depuis longtemps.
Quelques babioles rigoureusement indispensables du type serviettes en papier, bougies, miroirs, pailles ou couverts en plastique atterrissent dans le sac. Comme à chaque passage je m’interroge sur l’utilité de tels achats et comme à chaque fois je recommence. Un réflexe pavlovien peut-être ? Il faudra creuser cette question à l’occasion.
Nous parvenons, non sans mal à cause de nos achats et de la foule qui se presse, à la zone d’enlèvement. Je cherche l’allée 23 qui bien évidemment ne se trouve pas entre les allées 22 et 24 mais face à la 15 (la numérotation suédoise sans doute ?). Je m’approche du casier 12 qui se reconnaît aisément en raison du vide qui le caractérise, et me mets en quête d’un conseiller qui me confirme que «Oui, malheureusement, la table n’est plus disponible mais sera prochainement remplacée par un modèle équivalent, plus grand et de couleur rouge.». Formidable… Je préfère renoncer plutôt que d’envisager de redécorer mon intérieur dans sa totalité.
La ligne de caisses se profile, derrière une cohorte de cartons de tous formats. Une lueur d’espoir se profile quand nous apercevons une jeune fille qui ouvre un guichet. Une vélocité record nous permet de nous faufiler auprès d’elle, non sans avoir au passage suscité quelques grognements, bien mérités d’ailleurs.
Enfin, la sortie devient une réalité. Ouf…
Mais le plus dur reste à faire. Comment réussir à insérer un meuble de terrasse dans une micro voiture pourvue de deux petites portes ? Heureusement, celle-ci est pourvue d’une capote qui, une fois ouverte, permet de glisser le transat par le toit et d’envisager un retour en zone civilisée en limitant les risques. L’affaire est rendue compliquée par les nombreux fous rires qui ponctuent l’opération. Les clients qui nous croisent ne manquent pas non plus de s’amuser
du spectacle. Sans rancune. Les occasions de rire étant rares, nous partageons bien volontiers !
Ma copilote empoigne les barres métalliques afin d’éviter la perte du graal. J’ai l’impression de conduire affublée d’un Panama, mais c’est plutôt une plaque de rotin bien moins élégante et confortable qui me protège du soleil. Les arrêts au feu rouge sont autant d’occasions de reprendre notre sérieux, enfin d’essayer…
Nous parvenons sans encombre au pied de son immeuble et déchargeons. Je passe sous silence la montée des escaliers, la difficulté à passer le chambranle (ce qui me fait regretter amèrement de ne pas avoir étudié l’ébénisterie) ou encore la dépose de l’objet…
Je rentre chez moi, nantie de mes bricoles made in Sweden et d’une féroce envie de me jeter sur le canapé.
Il est 17h. Le week-end va vraiment commencer et, promis, je ne décroche plus le téléphone.
La vie...

Gourmandise…

Il y a des petits riens qui deviennent, sans qu’on y pense, des passages obligés.
Le macaron signé Ladurée fait partie de ces petites merveilles.

Délicatement croquant dessus, tendrement moelleux dedans, il incarne à lui seul l’essence du mot gourmandise. Le simple fait de regarder ces petits palets colorés suffit à éveiller les papilles les plus paresseuses. Les fameuses boites vertes recèlent les bouchées sucrées. S’agissant des parfums, certaines valeurs sures restent incontournables, caramel au beurre salé (mon préféré pour tout avouer…), framboise, citron ou chocolat noir remportent tous les suffrages.

A chaque saison sa nouveauté, ainsi il y a quelques mois mangue-jasmin et réglisse ont fait leur apparition. Pour l’été 2009, la nouvelle collection est tout aussi séduisante et propose bergamote et muguet ou encore menthe glaciale ou cédrat…

Il faut visiter le temple de la gourmandise, la boutique des Champs-Elysées où des centaines de pièces, sagement alignées derrière une vitrine (temporairement salvatrice) attendent d’être adoptées par quelques macarons-addicts.
Mais soyons justes, la maison Ladurée rayonne également par ses desserts « traditionnels ». La religieuse à la rose ou le Saint Honoré rose-framboise vous font entrer en la religion de la maison, la gourmandise assumée. L’Ispahan est un pur délice.
Il y a quelques temps, j’ai été confrontée à un monument macaronistique : une pièce montée d’environ 80 joyaux sucrés… Inoubliable.
Il ne s’agit de rien d’autre que d’une friandise, fut-elle de luxe, me direz-vous.
Que nenni ! Une maison fondée en 1862, qui dispose désormais d’un salon de thé au cœur du Printemps de la Mode, voilà ce qu’est Ladurée. Une institution de plus d’un siècle qui s’inscrit dans une modernité parfois décalée. L’excellent Helmut Fritz, dans son Ca m’énerve n’admet-il pas « il paraît qu’ils sont bons » ?
Alors en ces temps de «crise» et de régime minceur pré-estival, je vous invite à vous laisser tenter, sans remords, par quelques grammes de rêve en couleurs. La gourmandise est parfois un bien joli défaut.