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Paris

Ailleurs

Si Paris m’était conté

Paris au printemps. La destination rêvée pour les amoureux et les groupes de touristes ultra motivés qui réussissent à visiter quatre capitales européennes en cinq jours (j’exagère à peine). Point commun entre eux : l’appareil photo armé d’une perche-à-selfie (ou selfie-stick pour nos cousins anglo saxons). L’objet ressemble à une canne à pêche et permet de s’immortaliser devant monuments, points de vue à haut coefficient romantique (au hasard, le pont des Arts et ses cadenas qui manquent de faire tomber les rambardes sur les passagers des bateaux mouches qui, sous peu, devront se munir d’un casque intégral pour une promenade sur la Seine) ou encore vitrine authentiquement luxueuse du faubourg saint Honoré ou de l’avenue Montaigne.

Il est amusant d’observer ces esthètes de l’autoportrait souvenir. Absorbés comme ils le sont par leur outil, ils passent la majeure partie de leur temps à bidouiller la perche (because le téléphone coincé dedans a glissé ou n’est plus connecté au bitonio qui déclenche la photo, quand ce n’est pas le manche rétractable qui fait des siennes…) tout en marchant pour ne pas ralentir le flux humain et, bien évidemment, ne rien apprécier du site sur lequel ils se trouvent. C’est ainsi qu’un jeune couple a traversé l’intégralité de la galerie des glaces à Versailles en essayant vainement de comprendre pourquoi LE selfie qu’ils avaient attendu d’y faire depuis deux bonnes heures (temps d’attente moyen à l’entrée du château) était désespérément flou. Quand le mystère a été éclairci, ils étaient à l’autre bout de la galerie, bien incapables de remonter le courant sous peine de lynchage en règle…

L’appendice est heureusement interdit d’accès dans certains musées comme le Louvre pour cause de risque de défiguration de tableau : ne manquerait plus que l’on porte atteinte au sourire de Mona Lisa 🙁

Gourmandises

Douceurs de Pâques

« Noël au balcon, Pâques au tison » disait l’almanach du jardinier. Aujourd’hui n’a pas fait mentir le dicton avec au menu, giboulées et vent frais. Pour autant, ne perdons pas de vue l’essentiel : la chasse aux oeufs qui ne devrait pas tarder (et que les minis attendent avec une impatience non dissimulée) !

La gourmandise n’étant pas mon moindre défaut, j’en profite pour vous proposer quelques unes de mes douceurs préférées.
Belles fêtes de Pâques à tous !

PS A propos de Pâques, voici une élégante lapine blonde, création exceptionnelle du chocolatier d’à côté 😉
Lapine blonde by Lady Pénélope

 

Tendances

Goudemaniaque

Quel est le point commun entre les bonshommes Kodak qui volent les couleurs, Laetitia Casta emplumée sur la façade des Galeries Lafayette, la fille qui rugit de plaisir (naan, il ne s’agit pas de la barre Lion, c’était un piège) grâce à une bouteille de Perrier, Vanessa Paradis en cage en 1992 ou encore Jessye Norman chantant la Marseillaise ? J’avais gardé le meilleur pour la fin avec Grace Jones, la muse absolue. Non, si ? Bravo à vous au fond à gauche,c’est bien Jean Paul Goude, very good (ok elle est facile mais je n’ai pas résisté). Jusqu’au 18 mars, le musée des Arts Décoratifs lui consacre une exposition-rétrospective hallucinante (l’hallucination provient sans doute de la locomotive du bicentenaire dans le hall du musée, fallait le faire). Des croquis aux photos, des pubs aux robes géantes, des chaussures aux talons de 20 cm à la statue de Grace la sublime, il y a de quoi se souvenir et surtout se régaler. A visiter de toute urgence !

Ailleurs

Un week-end aux salons

Et voilà. Les soldes d’hiver se terminent bientôt. Les collections printemps-été pointent timidement le bout de leurs cintres en dépit des flocons, goutes et autres témoins de la froidure actuelle. Courage, robes, shorts, escarpins et autres tongs, votre tour arrive…

La fin du mois de janvier est ainsi celle des salons durant lesquels se découvre la tendance de l’hiver prochain. Je n’ai évidemment pas résisté à l’appel des nouveautés et ai entamé un audacieux marathon.

Première étape, Who’s next et Première Classe (prêt-à-porter, chaussures, accessoires). Une nouveauté, le Petit Who’s next qui accueille des marques pour les 0-16 ans. A voir ! Un petit clin d’œil à Mademoiselle Quincampoix (malheureusement absente quand je suis passée, mais ce sera pour la prochaine fois j’espère !) un espace Blog éphémère au cœur du Fresh. A l’entrée, ne pas manquer le sympathique exercice de style sur le drapeau : mention spéciale à celui du Comité France Tricot, mon préféré.

Second point au programme, Prêt-à-porter et ses centaines de marques présentes. Impossible de tout voir, mais j’ai essayé… Et puis, un petit passage obligé à Eclat de Mode – Bijhorca et ses bijoux et accessoires.
Bref, de la mode, encore et toujours. Je ne ferai pas de top de mes préférences, c’est encore trop frais pour réaliser un classement. Mais beaucoup de monde, dans une humeur souriante : l’effet crise est il en train de s’étrangler ? Ce serait une bonne nouvelle.

Enfin, car les filles aiment aussi les voitures, ne manquez pas Rétromobile, qui se tient hall 7.2 pour les passionnés de mécanique ancienne jusqu’au 31 janvier.

Ecrans & toiles

Un western français

Mercredi 25 novembre, sortie d’Une affaire d’Etat, le dernier film d’Eric Valette. Celui-ci était jusqu’ici plus versé dans le film fantastique, voire d’horreur. Souvenons nous de Maléfique (2003), avec mon chouchou Clovis Cornillac, ou encore de One missed call (2008), un thriller pur jus. Il prend ici le parti d’adapter le roman de Dominique Manotti, Nos fantastiques années tout en disposant d’un budget serré. L’affaire n’est pas aisée mais il se lance.
Le réalisateur relève un nouveau défi, revenir au film politique, version thriller (encore). Il reconnaît lui-même s’inspirer d’un I… comme Icare, très années 80’. Sur fond d’actu, le hasard fait parfois étonnement bien les choses, Valette nous entraîne dans une obscure affaire de ventes d’armes, de réseaux d’influences où call-girls et associations pseudo-humanitaires couvrent des échanges d’armes sur fond d’embargo. Qui a dit Angolagate ? Si, je vous ai entendus mais vous n’êtes pas les seuls à y avoir pensé, rassurez vous.

Le bras armé de cet imbroglio politico-financier, Michel Fernandez – Thierry Frémont est un chasseur de primes des temps modernes, qui loue ses services de porte-flingue patenté à Victor Bornand – André Dussolier, homme de main fidèle du Président. Sauf lorsque les circonstances le contraignent à changer d’employeur. Un tueur à gages qui se découvre une conscience à mesure que la mission dérape, si bien qu’une forme de sympathie nous amène à porter un jugement moins radical sur ses activités coupables. Il a beau dézinguer à tout va, le lascar conserve quelques principes qui d’ailleurs, ne lui sauvent pas la mise. Un personnage attachant, qui l’eut cru ?

Dussolier est économe. En paroles et en gestes. Et ce jeu d’acteur minimaliste donne toute la force du personnage par une présence discrète mais centrale, efficace sans être écrasante. La petite main de la raison d’état, celui qui agit et finit seul. Une interprétation parfaite, au millimètre comme toujours mais je ne m’en lasse pas que voulez-vous.

Au milieu de tous ces mensonges, sexe et vidéos, Nora Chayd – Rachida Brakni, jeune lieutenant pétrie de principes qui apprend sur le terrain, à la dure, très dure. La méthode à employer n’est pas celle enseignée à l’école de police. Que faire devant les consignes du service ? Se résigner, résister ? Une scène en particulier : le face à face Nora/Victor. Deux mondes qui se rencontrent, un même désir de loyauté pour des causes qui s’opposent, le passé face à l’avenir. Courte mais terriblement efficace, encore.


Lors de l’avant-première, Eric Valette a évoqué le thriller politique mais également le western. Et il a raison. Pas de poussière, de colt ou de cheval, certes mais certains plans pourraient bien être empruntés à Sergio Leone. Une ambiance, une tension, comme dans ces plans où le silence de Clint Esatwood ou John Wayne disait tout. Il a également évoqué la difficulté d’un budget restreint et d’un tournage économe lui aussi, comme le jeu d’acteurs. La scène de nuit qui se déroule à Montmartre a été tournée dans des conditions difficiles mais est néanmoins parfaitement maîtrisée. Comme quoi quand on veut faire du western à la française, pas besoin de sommes délirantes ou de partir se fourvoyer à Daisy Town. Le talent suffit. Bravo, tout simplement.
Tendances

Lady Pénélope is Douce Amère

Novembre approche. Il est plus que temps de remiser définitivement les vêtements estampillés Printemps-Eté au profit des pulls à col roulé, écharpes, manteaux, bottes et autres accessoires anti-froidure.

Un autre bouleversement accompagne cette transhumance été-hiver, celui du parfum. Il y a quelques années maintenant que le changement de saison s’accompagne d’une modification de mes préférences olfactives. Si l’été est le temps des eaux fraîches en tous genres, de fragrances légères et aériennes, je m’autorise des senteurs plus soutenues, voire capiteuses quand le thermomètre s’effondre.

Depuis 1992, les Salons du Palais Royal de la maison Shiseido abritent les trésors de Serge Lutens, un génie. Dès 1968, ce dernier a collaboré durant 12 ans avec la maison Christian Dior jusqu’à lancer une marque qui porte son nom. Ainsi, en avril 2000 naissent 5 fragrances : Ambre Sultan, A la Nuit, Sa Majesté la Rose, Arabie et Douce Amère. A l’occasion, il faut ab-so-lu-ment visiter ce temple de la création, une pure merveille pour les sens.

C’est ce dernier qui m’accompagne durant les journées d’hiver depuis plusieurs années, suite à un véritable coup de foudre.
La petite histoire veut que Douce Amère a été inspiré à l’artiste par une plante mélangée traditionnellement au thé marocain, l’absinthe, aussi appelée chiba ou encore "fée verte" et qui pousserait, parfois, vers la folie…

On peut être surpris par la forte présence de l’anis au départ. Mais, comme tous les Lutens, et c’est l’une de leurs multiples particularités, il s’agit de "parfums de peau", travaillés avec des essences et des concentrations exceptionnelles qui prennent toute leur dimension au contact de l’épiderme. C’est pourquoi, très rapidement, il devient sucré et me fait penser à la douceur de la cacahuète grillée, au "chouchou" de mon enfance…
Oui, l’hiver approche, il ne s’agit pas d’une considération météorologique (pas assez fiable) mais bien d’une certitude olfactive, Douce Amère est de retour et, avec elle, une sérieuse envie de gourmandise.
Site officiel de Serge Lutens

Comme tout parfum, il s’articule autour de 3 notes. Parlons technique : la note de tête, absinthe, anis et cannelle, la note de cœur, tiaré, jasmin et lys et enfin la note de fond, vanille, musc et cèdre. Tout cela crée un parfum à la fois floral et chaud.

Ecrans & toiles

A Neuilly c’est permis !

A trop tergiverser sur le choix du film, on arrive en retard au cinéma. Voilà comment je me suis retrouvée à choisir, en ultra-dernière minute, entre Le petit Nicolas et Neuilly sa Mère. Le premier ne m’ayant pas laissé un souvenir suffisamment impérissable pour une seconde couche, je me suis rabattue sur le second, sorti il y a déjà un moment, non sans un a priori. Encore un énième film sur l’opposition banlieue vs quartiers chics, mais maintenant que j’y suis…

Un démarrage un peu laborieux, qui s’amorce sur un monologue longuet, est chargé de nous expliquer comment et pourquoi Sami se retrouve propulsé à Neuilly sur Seine. Certes, on n’évite pas les passages obligés, les comparaisons alimentaires, vestimentaires ou de vocabulaires. Oui, l’intégration à Neuilly sur Seine, capitale du 9-2 ne s’avère pas aisée pour le gamin de la cité Ravel de Chalon. Oui, être le beur de service, estampillé Monoprix par des garnements fortunés, est des plus inconfortables. Mais le bonhomme s’en sort bien et, je vous rassure, finira par retrouver sa belle à la fin.

L’intérêt n’est pas là. Tout d’abord, le cousin Charles, s’avère un mini-Sarkozy (il a décidé de devenir Président de la République et puis c’est tout, na) extrêmement prometteur. La directrice de l’école Saint–Exupéry (Josiane Balasko, très en forme) martèle un « travailler plus pour réussir mieux » qui nous rappelle quelque chose. Pour ceux qui se risqueraient à l’oublier, on ne coupe pas sa salade avec son couteau (pour info, ça oxyde l’argenterie). En gros, ce Neuilly serait une espèce de Sarkozy-Land où chaque môme perçoit un manuel UMP au berceau… Au final on obtient une caricature, gentillette mais efficace, ponctuée des chansons de Carlita.

Cependant, si on y regarde de plus près, le scénario est truffé de clins d’œil que les moins de 25 ans ne peuvent pas connaître. Le best : une réplique de Charles, coincé à l’hôpital et qui chouine consciencieusement sur son pauvre petit sort : «je suis un looser, je suis comme Balladur». Derrière moi, deux jeunes filles qui s’esclaffaient devant chaque mot plus ou moins drôle et qui, devant cette réplique ont cet échange surréaliste : «Il a dit quoi ?» – «Je sais pas de quoi il parle, c’est même pas drôle». Ben oui, un clin d’oeil qui remonte à quelques années mais ceux qui l’ont vécu s’en souviennent…


Bref, pas le film de l’année mais un vrai bon moment de bonne humeur, des comédiens sympathiques et inspirés (dont Denis Podalydès, toujours excellent), un film pavé de bonnes intentions : pourquoi pas ?