Ayé. Comme dirait Sheila (la disco queen qui a inventé le foulard de genou), la cloche a sonné, l’école est finie. Adieu cours, copies, révisions et autres examens. Le bazar matériel scolaire est soigneusement jeté en vrac rangé dans l’attente du mois de septembre. Mais nous n’en sommes pas là.
Car le vendredi, il y a une institution à laquelle il ne faut en aucun cas déroger pour annoncer officiellement le début de la saison des vacances, c’est le marché de Vintimille. Quand je parle d’institution, je pèse mes mots. Depuis des lustres, ledit marché est connu pour sa richesse en copies authentiquement véritables de maroquinerie et autres objets pseudo griffés. Et vas-y que je te trouvais des Wuitton, des Chanelle, des Burberri ou encore des Rollex. Le sport a longtemps été de rapporter l’objet du délire pour fièrement arborer sa jolie copie : « t’as vu comme il est beau mon faux ». Le risque était mesuré tout de même, au pire une tape sur les doigts et la confiscation du peu précieux sac à main, la promesse de ne pas recommencer et l’affaire était classée.
Aujourd’hui, le risque n’est plus tout à fait le même pour les acharnés de le contrebande : « la confiscation des marchandises de fraude, des moyens de transport et des objets ayant servi à dissimuler la fraude, de la confiscation des biens et avoirs qui sont le produit direct ou indirect de l’infraction ; une amende comprise entre une et deux fois la valeur de l’objet de la fraude. Lorsque les faits sont commis en bande organisée, l’amende peut aller jusqu’à dix fois la valeur de l’objet de fraude ; un emprisonnement maximum de trois ans. Lorsque les faits sont commis en bande organisée, la peine d’emprisonnement maximum est portée à dix ans » (source douane.gouv.fr). L’ensemble prête à réflexion. Honnêtement, à l’époque il ne s’agissait pas de mettre en péril l’industrie du luxe à la française mais de rapporter un pauvre porte monnaie qui, après un été à traîner dans le sac de plage, ne manquait pas d’être évacué vers la première poubelle venue, même pas recyclable (à l’époque on n’y pensait même pas). Point de faux donc. D’ailleurs, tant qu’à être taxée de snob jusqu’au bout, j’avoue que je n’aime pas les copies et que quitte à avoir quelque bel objet, celui ci sera véritable ou ne sera pas. Epicétou. Exit les sacs à main donc, mais haro sur les gourmandises.
Car à Vintimille, si on trouve de tout (et quand je dis « de tout », c’est « de tout » : de la râpe à parmesan à la gaine-qui-rend-mince-belle-et-jeune, en passant par le tapis de bain en polyester naturel signé Juventus de Turin ou encore la passoire à taille de trous variable), on déniche surtout des merveilles pour les papilles. C’est ainsi qu’avec les minis-moi, nous avons fait provision de pecorino, tomates séchées, sauces diverses et variées, pâtes fraîches, légumes de toutes les couleurs ainsi que charcuteries de rêve. Le tout à un tarif plus que correct qui a valu à mini-moi 1 de me demander : « dis maman, ils auraient pas oublié de compter des trucs sur la note des fois ? ». Passage obligé également, le cappuccino, une merveille dégustée dans un minuscule et improbable caffè qui semblait avoir poussé les murs pour caler des machines à sous.
Bref, ça valait la peine de se lever dès potron-minet car, avis aux amateurs, mieux vaut arriver TRES tôt pour éviter cohue et cuisson à feu doux 😉