Michael Jackson
Alors que certains programmes disparaissent (bye bye E.R…) d’autres reviennent inexorablement saison après saison.
2001 a vu apparaître la télé-réalité dans le paysage audiovisuel en France. Loft Story et son concept «révolutionnaire» ont ainsi bouleversé les habitudes TV. Le concept est simple : enfermer ensemble des individus qui ne se connaissent pas, les couper de l’extérieur, scénariser leurs journées et observer l’évolution des événements. Le principe du cocktail : «mélangez, secouez fort et servez frais», appliqué à la nature humaine. Dangereux mais terriblement efficace.
Les ébats de Loana et de Jean-Edouard dans la piscine ont ainsi alimenté les conversations durant des semaines. On ne se souvient d’ailleurs que très vaguement, voir pas du tout, du nom des autres locataires…
Le syndrome Loft fera ainsi des petits : Loft Story 2 (2002), Nice People (2003), sur le même concept mais avec des personnalités, Première Compagnie (2004) qui permet à chacun de vivre l’ambiance du camp retranché sous le haut patronage de Jean-Pierre Foucault, L’île de la tentation (l'Enfer au Paradis) et le benjamin des héritiers des Lofteurs : Secret Story qui en est à sa troisième édition. Hier soir, c’est Koh Lanta qui a démarré sa neuvième édition, un record. N’oublions pas La ferme (2004-2005) qui devrait revenir sur nos écrans en version made in Africa à la fin de l’année. Wait & see…
Soyons honnêtes. Prenez une dizaine d’individus et isolez-les du monde réel. Brillants ou non, léthargiques ou non, teigneux ou non, célèbres ou non, au bout de quelques semaines, TOUS verront s’exacerber à l’excès leurs traits de caractère. Le casting de départ n’a sans doute pas tant d’impact sur la suite des événements, sauf peut-être accélérer le processus. Aux souris de laboratoire, substituons des sujets humains et observons, tel semble être le propos de l’expérience.
Dès 1998, ce phénomène avait été évoqué par cet excellent film du visionnaire Peter Weir, The Truman Show. L’histoire : Truman Burbank, employé d'une compagnie d'assurance, vit paisiblement dans l’univers aseptisé de la petite ville de Seaheaven qu’il n’a jamais quittée. Jusqu’au jour où, pour retrouver une fiancée connue à l’adolescence, il tente de dépasser les limites autorisées. Autorisées par qui ? Par la société de production qui depuis son enfance conditionne sa vie pour entretenir un show TV «à grandeur d’homme». Seaheaven n’est rien d’autre qu’un studio géant et Truman la star involontaire d’un scénario écrit sur mesure depuis sa naissance, et même avant. A l’époque de la sortie du film, le réalisateur avait ainsi indiqué s’être inspiré de la vie de Michael Jackson. Visionnaire disais-je ?
Truman Burbank était interprété par le traditionnellement bouillonnant Jim Carrey qui explorait avec succès un nouveau registre, celui de la mesure et de l’émotion. Une belle réussite qui lui a valu le Golden Globe du meilleur acteur dramatique, c’est tout dire.
Rien de neuf, donc au pays de la real TV. Mais est-ce rassurant pour autant ?
13 juillet 2009. Date de lancement officiel de la tournée de (feu) Michael Jackson. Que les fans se rassurent, même si le King of Pop n’assurera pas le retour tant espéré, certains célèbreront sa musique avec ferveur. Miss Pop Eleganz, organisatrice de Trash Romance il y a quelques mois, a encore une fois vu les choses en grand.
Demandez le programme : une mega party, de midi jusqu’au bout de la nuit, de la beach party (en plein centre ville, rien de moins) à la soirée chicissime. Comme toujours, le flyer ne laisse pas de place à l’amateurisme et annonce la/les couleur/s : Black & White s’il vous plaît !
17h : la météo ne semble pas avoir mesuré l’ampleur de l’événement et résiste à se mettre du côté des organisateurs. Ceux-ci ne ménagent cependant pas leur énergie et dressent de quoi lutter contre une pluie qui ne s’arrête pas.
A cette heure, le doute est grand mais la journée est loin d’être achevée. Si la beach party reste inenvisageable, nul doute que tous seront au rendez-vous pour danser sur les tubes de Michael. Enfin espérons…
22h : accompagnée d’intrépides amies prêtes à braves les grandes eaux, nous nous rendons sur les lieux des opérations. La nuit est douce, quelques nuages, mais on espère un petit miracle. Qui se produit ! Michael serait-il passé par là ?
Nous croisons l’apparition rencontrée lors de Trash Romance (si, si, souvenez vous) : les fidèles sont au rendez-vous. C’est bon signe.
Comme toujours il faut montrer patte blanche (là aussi) pour entrer mais une fois passée l’étape du bracelet-sésame, nous y sommes. Rien à voir avec le paysage désespéré de l’après-midi. Le quai est illuminé car tout se déroule à bord d’une péniche ; des ballons blancs échappés de soirées Tropeziennes, des convives tout de noir et blanc. Si lors de la précédente édition certains n’avaient pas compris le sens de dress code, il semble que cette fois, le renseignement a été pris et la consigne assimilée, enfin !
Je m’attendais à une musique plus omniprésente mais, peut-être est-ce dû au caractère plein-air-centre-ville, elle reste plus discrète qu’à l’accoutumée. Bobby, un jeune artiste déjà rencontré avec bonheur chez Mademoiselle Pop, entonne un Heal the world magnifique mais malheureusement réservé aux plus proches (dont nous faisons partie avec Orange Mécanique of course), faute de micro suffisamment puissant ?
Au loin, nous devinons quelques éclairs. La foule est dense, il est 1h du matin et de nombreux black & white boys & girls arrivent encore, surmotivés. Après quelques heures d’embellie pour profiter de la fête, un véritable déluge s’abat sur la ville.
Miss Pop aurait-elle ses entrées auprès des hautes instances météorologiques ?
Une seconde session, A la gloire de l’Empire, spéciale 14 juillet doit avoir lieu aujourd’hui, de midi jusqu’au bout de la nuit. En Pop langage et quelles que soient les conditions, la fête n’est pas un vain mot, Michael aurait sans nul doute aimé…
http://www.popeleganz.com/
Flyer : Claude Fischer
Non que nous ayons cru, bien qu’il ait essayé de nous le faire croire longtemps, que la cryogénie et autres caissons à oxygène allaient le rendre immortel.
Mais l’homme aux 750 millions de disques vendus, celui qui allait donner un roi à la pop, le visionnaire que a élevé le clip au rang de court-métrage, le créateur de Billie Jean, Beat it, Black is White, Bad, Say Say Say, Heal the World et autres Dangerous fait partie de l’histoire musicale de tous.
Certains aiment, d’autres adorent ou bien encore détestent. Les turbulences et zones d’ombre de sa vie privée n’ont laissé personne indifférent…
Fred Astaire voyait en lui son héritier. Il a appris les techniques vocales auprès de Diana Ross, a travaillé avec Quincy Jones, Paul Mc Cartney et d’autres parmi les plus grands.
Le 20ème siècle a eu Elvis et Michael. Qui prendra la suite ? Qui relèvera le gant ? Qui parviendra à créer un univers ? Aujourd’hui, nous ne trouvons que peu, ou pas, de candidats…
Une chose est certaine, sa musique est là, abusons-en…