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Strasbourg

La vie...

Le dernier (très long) voyage d’Helmut Kohl

16 juin 2017. L’ex-chancelier allemand Helmut Kohl décède dans sa résidence de Ludwigshafen. Helmut Kohl c’est avant tout l’artisan de la réunification allemande. Attention, point info que ceux de moins de quarante ans risquent de ne pas connaître : durant la Guerre Froide (cf cours d’histoire des classes de premières), l’Allemagne est divisée en deux parties, la RFA (ouest) est créée le 23 mai 1949 avec pour siège administratif Bonn, tandis que la RDA (est) naît officiellement le 7 octobre de la même année avec Berlin-Est pour capitale. Il faudra attendre la chute du mur de Berlin (9 novembre 1989) pour que le processus de réunification aboutisse le 9 novembre 1990. Entre temps, le pays aura été déchiré, des familles séparées, Berlin divisée : RFA et RDA suivant des évolutions économiques bien différentes. Au passage, ne pas hésiter à revoir l’excellentissime Good bye Lenin de Wolfgang Becker, sorti en 2003. Helmut Kohl sera celui qui aura convaincu George H. W. Bush (le père), Mikhail Gorbatchev et François Mitterrand de participer au recollage de morceaux. Ainsi, on pensera à la poignée de main entre les président français et le chancelier allemand le 22 septembre 1984 à Douaumont. Un décès ne valant pas béatification, on n’oubliera pas le scandale des quelques millions de marks euros de la caisse noire de la CDU et la « trahison » d’une ambitieuse membre de son parti, une certaine Angela Merkel, qui en profite pour lui chiper sa place et lui succéder à la tête du parti.

Aujourd’hui, l’ex-chancelier repose en paix. Ou du moins essaie. Car, son décès le 16 juin a déjà donné lieu à un mini-psychodrame digne d’un soap made in USA (ici la minute people) entre la jeune veuve qui empêche la famille d’accéder à la dépouille moyennant chaînes sur l’entrée de la résidence et autres gentillesses du même acabit. Au plan international, on voit les choses en grand et le bon Helmut n’est toujours pas arrivé à sa dernière demeure. On a ainsi, « hommage européen oblige », organisé à la va-vite une méga commémoration king size avec ex et actuels chefs d’état, chefs de gouvernement, chancelière (la félonne entre temps solidement arrimée à son fauteuil) en exercice… Strasbourg va ainsi subir les désagréments avoir l’honneur d’accueillir, le temps d’une journée, Emmanuel Macron, Bill Clinton, Dmitri Medvedev, Benjamin Netanyahu et autres huiles internationales. Que ceux qui se souviennent du merdier du sommet de l’OTAN en 2009 lèvent la main car on en est pas très loin. Demandez le programme version 2017, cette fois pour une journée seulement (ouf) : autoroutes fermées, routes secondaires contrôlées, accès cyclistes et piétons règlementés dans certains quartiers, circulation des trams et bus limitée, 2000 policiers arrivés en renfort. Rien que du bonheur on vous dit.

Mais revenons à Helmut (parce qu’avec ce qu’il subit, on peut lui témoigner un peu de compassion) : reposer en paix donc. Depuis le 16 juin, il attend de partir vers sa dernière demeure. Attente légitime on lui accordera bien volontiers. Mais voilà, là où le commun des mortels fait appel à une entreprise spécialisée qui règle l’affaire rapidement et le guide tranquillement à sa dernière adresse, on offre à notre défunt un dernier voyage.
Ainsi les escales prévues ce samedi 1er juin :

  • le matin, transport du cercueil par la route à Strasbourg depuis Ludwigshafen (140 km aller),
  • 11h à 13h, « cérémonie de deuil européenne au Parlement Européen de Strasbourg » : cercueil couvert du drapeau européen et discours du président du Parlement, du président de la commission européenne, du résident du conseil européen, de l’ancien premier ministre espagnol, de la chancelière allemande (la traîtresse) et du président français,
  • 14h : retour à Ludwigshafen par hélicoptère de la police fédérale allemande (140 km retour), puis traversée de la ville en cortège de voitures,
  • 15h45, haie d’honneur pour installation du cercueil sur la bateau MS Mainz et départ pour Spire (30 km)
  • 16h30, haie d’honneur pour l’arrivée du convoi et défilé du corbillard,
  • 18h, requiem pontifical en la cathédrale
  • 19h45, grande escorte d’honneur devant la cathédrale
  • 20h45, inhumation « en présence de la famille et d’amis proches » (vu les rapports familiaux entre les enfants et la belle-mère ça promet…)

Bref, tout ça pour dire que depuis 2 semaines, l’ex chancelier aura eu le temps d’attendre d’être enfin un peu tranquille, après avoir été déplacé, convoyé, célébré, hélicoptérisé… « Reposer en paix » on disait ?

Tendances

My beautiful Hermès laundrette

La « corvée de lessive » est un de plus beaux pléonasmes que je connaisse. En effet, à la question « quelle est la tâche la plus contraignante que vous ayez à effectuer ? », nul doute que la lessive, avec son sacro-saint rituel : vidage du panier/remplissage du tambour/attente/vidage/séchage/repassage/pliage (je passe sous silence la traque des vêtements des z’ados méticuleusement éparpillés jusque sous le lit), arriverait en première place. A l’inverse du tonneau des Danaïdes, le panier de linge sale, lui, ne désemplit jamais. Aussi, l’Ô combien précieuse machine à laver, à micro bulles, méga-tambour, qui oscille du programme ultra délicat  à celui qui détache la boue des tenues de foot/basket/catch tout en passant par le « pendulaire » (mais si, celui qui berce le petit linge délicat et qui vous donne l’impression de traverser les quarantièmes rugissants quand vous regardez le hublot), demeure la meilleurs amie de toute famille qui se respecte. Meilleure amie certes, mais pas forcément celle avec qui on a envie de passer un tête-à-tête quotidien…

Aussi, quand je suis passée devant une mini-laverie qui arborait fièrement des carrés de soie en plein étendage sur fond orange (pas celui d’Orange is the new black quoique la jolie Piper serait sans doute ravie d’arborer une tenue créée faubourg Saint Honoré…), je n’ai pas manqué d’y jeter un oeil curieux. Murs blancs, déco minimaliste, délicate conseillère toute de blanc vêtue (dans une tenue inspirée par super Mario qui réparerait les canalisations sur Rodéo Drive) et jolies machines inspirées des années 50′. La demoiselle m’explique que la maison Hermès propose une nouvelle expérience qui consiste à confier un carré pour le teindre en deux coloris au choix (blue jeans ou fuchsia), le tout gracieusement, pour le plaisir d’offrir une nouvelle vie à cet accessoire mythique. Le pop-up store sera ouvert durant une dizaine de jours, pendant lesquels il suffira de venir déposer son foulard et choisir la nouvelle teinte qu’il arborera sous peu.

L’idée est originale, permet de personnaliser un accessoire personnel et dépoussiérer (peut-être) celui qu’on avait abandonné pour cause de couleur mal venue. L’opération dure 3h, entre passage en machine pour colorer et au séchoir pour fixer la couleur et garantir un toucher velouté (tout un programme !). Après Strasbourg (première à accueillir Hermèsmatic, vive la province !), les mini-laveries visiteront Bordeaux, Amsterdam, Munich et Paris début 2017.

J’avoue avoir tenté la customisation d’un modèle Springs couleur olive (hélas pas ma préférée) hérité de ma grand-mère. Plus que 48 heures d’attente… 😉

La vie...

Une part de kitsch pour Noël

J’aime le kitsch. Je l’avoue. J’adooore les cadeaux cuculs type boite de camembert-délicatement-peinte-en-rose-et-recouverte-de-coquillages-ramassés-main, boule à neige Tour Eiffel ou Mont Saint Michel typiquement locale et authentiquement made in China, porte-clef cloche de vache des alpages à décoration croix suisse (oui Mimine, je pense à ton super cadeau d’il y a quelques années, toujours apprécié, jamais oublié) et j’en passe…

A l’heure de Noël, et pour tordre le cou à la morosité qui pourrait tenter de s’emparer de nous, les commerçants rivalisent d’inventivité pour nous proposer des animations propices à la rêverie. Entre deux étapes de recherche assidue de présents pour la tribu, nous avons croisé une foule de gamins nantis de ballons animaux (et autres) gonflés à l’hélium. Remontant le courant pour identifier l’origine de ces bestioles, nous avons découvert la Féérie de Noël : un décor de 20 000 ballons, représentant sapins, chalets, personnages, igloos, nounours et même la reine des neiges qui avait fait le déplacement rien que pour nos yeux.

Les petits étaient hypnotisés, parfois intimidés mais tous avec les yeux qui brillent. Preuve que la magie de Noël existe. Encore.

Etat d'urgence

Marché de Noël sous surveillance

Nous y sommes. Le marché de Noël de Strasbourg a officiellement ouvert vendredi 27 novembre, comme initialement prévu mais moyennant quelques aménagements. L’idée : limiter au maximum la circulation des véhicules dans l’hyper centre. Evidemment, au vu de la situation, la plus grande prudence est requise et nul ne saurait critiquer la recherche de sécurité pour riverains et touristes. Observons ces « aménagements » pour en comprendre toutes les implications. Depuis samedi, l’entrée en vigueur du « tri sélectif » des heureux résidants du centre ville a commencé pour leur permettre de circuler centre ville ou, du moins, de rentrer chez eux. C’est ainsi, qu’avec les minis-moi, nous avons tenté notre premier retour downtown cet après midi vers 14:30. Après avoir identifié le point de passage le plus proche de notre parking, nous nous sommes dirigées vers le fameux checkpoint (officiellement appelé ainsi par les autorités). Là, à l’avant du pont qui marque le passage, un groupe de policiers derrière une barrière marquée d’un énorme sens interdit. Je gare la ouature et trois agents s’approchent. « Bonjour Madame, l’accès est restreint » – « Certes, mais je souhaite ma garer dans mon parking, situé deux rues plus loin » (j’avais soigneusement préparé les documents que je savais nécessaires : carte grise du véhicule, carte d’identité, photocopie de la taxe d’habitation dudit parking recto verso avec adresse clairement stabilotée : documents que je remets à la préposée, au demeurant charmante) – « Merci madame, avez vous également l’autorisation ? ». Enfer et téléportation, de quoi me parle-t-elle ?

« Euh, toutes mes confuses, mais de quelle autorisation parlez vous ? » – « Celle qui vous permet d’accéder à votre parking ». Ca se complique. J’avais effectivement entendu qu’il existait ce type de formulaire, mais uniquement pour les abonnés des parkings dits « en ouvrage ». Le second préposé, tout aussi aimable, précise à sa zélée et néanmoins toujours souriante collègue, que dans le cas des parkings privés, seule la taxe est requise. Ouf.

Je range la paperasse dans le vide poche et m’apprête à démarrer pour passer la barrière. La policière regarde à l’intérieur de la voiture et me demande qui sont mes passagères. Je lui réponds qu’il s’agit de mon illustre progéniture, pour laquelle je peux lui fournir des papiers d’identité, au cas où… Elle me dispense de leur présentation (il paraît que les miss me ressemblent un peu, p’tet que sur ce coup là, ça aide) mais me demande tout de même d’ouvrir le coffre. Oups, vu le bazar qu’il contient, elle ne va pas être déçue. « Vous revenez de week end ? » – « Euh oui », j’ose à peine préciser que c’est pour ça qu’il déborde de paquets/sacs/emballages en tous genres (un coffre avec des affaires pour trois filles, imaginez le fourbi) et je sors ouvrir le coffre. Après avoir jeté un oeil (bienveillant, entre femmes on se comprend), elle me remercie et demande à un de ses collègues, totalement frigorifié, de lever la barrière. Je lui souhaite bon courage et remonte dans la voiture, imaginant aisément que cette tâche, accomplie avec beaucoup d’amabilité (oui je me répète, mais c’est important de le préciser), lui vaudra bon nombre de discussions, tentatives de négociation, râleries et autres mouvements d’humeur plus ou moins courtois.

Nous remontons la rue en sens interdit (pour une fois c’est autorisé) et accédons au parking dont l’entrée (hasard de leurs rondes, est gardé par trois militaires en arme) et garons notre bolide. Vidage des bagages et retour pedibus à la maison située non loin de là. Les rues sont vides, abandonnées de leurs voitures. Nous croisons le marché de Noël « historique » (depuis 1570 tout de même) qui attire les amateurs de décorations de Noël de vin chaud mais qui ne déborde pas de clients.

Ce premier passage nous a permis d’expérimenter ce que sera le quotidien des trois prochaines semaines. Certes, le tout est contraignant et j’avoue que l’annonce de ces mesures ne m’a pas fait sourire au premier abord. Mais il le faut. Pour que le Christkindelsmärik se tienne, que la tradition soit respectée, que les commerçants (dont certains jouent une énorme partie de leur chiffre d’affaires annuels sur cette période) s’en sortent et qu’on ne cède pas à la pression de ceux qui voudraient nous gâcher la fête. Alors oui on présente ses papiers et oui on garde le sourire avec les forces de l’ordre et avec tout le monde parce que c’est notre résistance à nous.

Etat d'urgence, La vie...

Christkindelsmärik en état d’urgence, mode d’emploi

Le Christkindelsmärik (ou Marché de Noël pour les non bilingues en alsacien) est une institution multi séculaire qui existe depuis 1570, rien que ça. Chaque année, des millions de touristes affluent pour goûter les bredele (petits gâteaux), admirer le  sapin de tous les superlatifs (le plus haut, le plus beau…) et découvrir les sublimes décorations qui transforment la ville (mes préférées, les chandeliers made by Baccarat qui illuminent la rue des hallebardes).

Oui, mais ça c’était avant. Avant l’horreur du 13 novembre et qu’on se demande tous « et maintenant » ?
Certains le souhaitaient, d’autres pas. Il n’y a sans doute pas de bonne ou de mauvaise décision. Mais oui, cette année le Christkindelsmärik se tiendra à Strasbourg. Parce qu’il ne faut pas céder à la terreur mais apprendre la prudence et que les alsaciens ont la tradition chevillée au corps (et la tête dure, mais à peine).

Il se tiendra donc « comme d’habitude » (quoique) mais sous extra haute protection. A la veille de l’ouverture dudit marché, les autochtones sont ainsi amenés à résoudre la très épineuse question du stationnement puisque l’une des dispositions est d’interdire (au moins partiellement) l’accès à l’ellipse insulaire de 10h à 20h tous les jours. De plus, le stationnement est prohibé sur la voie publique. Près de 6000 véhicules à « caser » pendant jusqu’au 24 décembre, rien que ça. Solution pour les résidents qui bénéficient d’une autorisation en hyper centre : pouvoir exceptionnellement se garer dans un parking couvert ou de bénéficier d’une extension de la zone de parking à l’extérieur de celle normalement attribuée, sous condition d’en faire la demande par email . Pour faire court, ce matin il s’agissait d’aller percevoir le précieux sésame… et de croiser nombre de malchanceux à qui il a été répondu « désolé, les parkings sont tous complets« . Ambiance…

La ville, vidée de ses véhicules, allégée en cyclistes (à qui a il a été demandé de réduire les déplacements) et accessible uniquement par six points d’accès, risque de prendre un visage inédit. A suivre dans les prochains jours…

Tendances

Apfel Store

« Ils sont venus, ils étaient tous là » comme dirait Charles Aznavour. Samedi 15 septembre a été inauguré l’Apple Store de Strasbourg. Ne délirons pas, il ne s’agit QUE d’une boutique Apple (traduction « un magasin informatique qui vend des zordis, plein d’accessoires et logiciels » à moyennant la vente d’un oeil sur eBay) et pas d’un temple dédié à Râ ou autre divinité. Force est de constater que l’inauguration en question a généré une queue de pèlerins clients impressionnante (paraît que les plus motivés ont campé sur la place histoire de récupérer le t shirt collector réservé aux premiers clients !!!) venus découvrir l’univers de Cupertino made in Elsass. Samedi, j’ai reculé devant l’envie d’aller faire joujou avec les Macbook pro et/ou air, iPod, iPad (le même en plus grand) et autres téléphones (point d’iPhone 5, wait & see comme tout le monde).

Ce matin, personne (ou presque). Des vendeurs (sympas et souriants), des managers furieusement concentrés sur leurs iPad (sont ce les chiffres des premiers jours qui vous préoccupent à ce point ?), des genius (comprendre : « le super conseiller qui dépatouille les plantades » ? Ben je croyais que Mac ça plante pas . Ok, je sors…). Avouons que le store est beau, grand, aéré, avec plein de tablettes tout partout. J’ai (évidemment) craqué sur les nouveaux écouteurs et sur une nouvelle housse un peu orange…

La déesse Marketing a bien travaillé mais la sale gosse que je suis est contente avec ses iBabioles 😉

Gourmandises

Etape gourmande : la pâtisserie Koenig

Marché de Noël, week end 2. La semaine dernière, j’ai égratigné (et non, rien de rien, à ce sujet je ne regrette rien) les trop nombreux commerçants « hors sujet ». Aujourd’hui, parlons d’une étape gourmande, et pour le coup authentique, des adresses strasbourgeoises à ne manquer sous aucune prétexte. Nous avons déjà parlé des bredele (les petites gâteaux fabriqués spécialement pour les fêtes de Noël). N’ayant pas encore commencé la production maison (oui oui, je m’y mets, ne vous inquiétez pas, il y en aura pour tout le monde), je me suis rendue à la pâtisserie Koenig, mon fournisseur officiel de douceurs.
Depuis près de 40 ans, la maison excelle en langhopf, kougelhopf, viennoiseries, tranches au kirsch (miam), pommes de terre (le plaisir des minis moi) et autres macarons, pièces montées… Le midi, on peut aussi y déjeuner et je recommande la bouchée à la reine (sans oublier le plat du jour qui vaut le déplacement).
Non, votre Lady Penny ne se lance pas dans le billet sponsorisé, il ne l’est pas et c’est par pur plaisir que je livre ce coup de coeur gourmand. La pâtisserie (qui a récemment subi un lifting réussi car non hollywoodien) et le petit chalet du Christkindelsmärik sont à votre disposition pour vérifier mes dires. A vos marques, prêts, goûtez !

Un grand merci à Annabelle pour les photos 😉