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Soldes

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Du genre des soldes

Les soldes. Le mot magique qui fait frétiller les cartes de crédit des fashionistas et transpirer leurs banquiers. Période d’extase ou d’angoisse, selon que l’on trouve, ou non, l’objet du délire désir. Les commerçants doivent eux se réjouir de pouvoir, enfin, se débarrasser de leurs collections printanières (la saison n’ayant pas été répertoriée par les dieux de la météo pour le millésime 2010). Après une semaine de saison été, bientôt fleuriront peaux lainées et autres robes ascendant cachemire.

L’heure des soldes a sonné. Féminin ou masculin, le genre des soldes appelle le même questionnement deux fois par an. Un, une ? La plupart des slogans ne prennent pas le risque de l’erreur d’accord et utilisent adjectifs à forte valeur de neutralité ajoutée : soldes monstres, terribles, incroyables…

Au final, peu importe, l’essentiel est de trouver chaussure à son pied, sac à son bras, robe à son épaule, panier de ses rêves (oui je pense à toi Méca !) ou encore coup de folie (ça y est c’est fait, j’ai craqué… aucune volonté je vous dis…). Vu la saison calamiteuse, l’offre est impressionnante, tant concernant le choix des modèles que les tailles disponibles. De quoi faire les soldes, au masculin ou au féminin, mais toujours au pluriel !

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Le grand bazar

Début d’année, mois de janvier, routes enneigées… C’est ainsi qu’a démarré la nouvelle année. Après un début d’hiver timoré, nous sommes dans le vif du sujet. Températures polaires, saupoudrage méthodique de neige en quantité plus que généreuse et trottoirs glissants à souhait sont autant de bonnes excuses pour se lancer (tardivement mais il n’est pas trop tard) à l’assaut des soldes. Manteaux, pulls, bonnet (si si) et chaussures adéquates sont ri-gou-reu-se-ment indispensables pour affronter la froidure.

Me voici partie en quête de THE bonne affaire, surtout qu’il semble que la morosité du début de saison laisse un choix impressionnant de tailles disponibles. Il est vrai que les rues sont couvertes d’affichettes vantant des rabais qui, s’ils s’appliquaient à l’état de la Bourse, seraient synonymes de crise mega big plus. -30% (c’est le minimum crédible), -40% (mouais), -50% (ça commence à devenir correct) ou même -70% (là c’est du sérieux) sont autant de balises rassurantes et génératrices d’achats.

Pour mémoire, rappelons que selon leur définition légale les soldes sont « des ventes accompagnées ou précédées de publicité et annoncées comme tendant, par une réduction de prix, à l’écoulement des stocks » (article L310-3 du code de commerce). Les collections de prêt-à-porter ou de chaussures sont ainsi bradées puisque leur date de péremption s’apparente à celle des produits laitiers. Passée la date fatidique du 15 février (à peu près), votre sublimissime veste achetée au prix du lingot ne sera plus qu’un « reste de la précédente collection ». La collection printemps-été 2010 hiberne dans la réserve et n’attend qu’un peu de place sur les portants pour faire son coming out et nous rassurer sur l’arrivée prochaine des petites robes à bretelles et des ballerines légères.

Bref, on solde, oui, mais on solde tout et surtout n’importe quoi. Alors profitons-en ! On n’a jamais assez de douillets pulls en cachemire…

Mais à y regarder de plus près, on découvre d’autres articles liquidés dont le rapport avec la saison météorologique n’est qu’assez obscur. Pièces de vaisselle (bols et tasses rouge semblent réservés au mois de décembre), bougies parfumées (il y a peut être incompatibilité entre parfum cannelle-orange et herbe coupée printanière?), appareils photo (le nouveau FG-67 doit laisser sa place au BB-98 voyons !), coussins propices au cocooning sur canapé (la couleur rouille-choco serait-elle insupportable dès le mois d’avril ?), jeux vidéo WII et Nintendo (là c’est le bouquet !), housses d’ordinateurs portables (jusqu’ou la hype attitude va-t-elle se nicher ?) ou encore produits cosmétiques (« crème peau sèche -30% » : pourquoi, en été elle est supposée devenir mixte ou la série de tubes a été achetée au rabais because mini délai d’utilisation ?).

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Addiction fatale…

Premier samedi des soldes, n’écoutant que mes bonnes résolutions (que je me répète telles des mantras depuis plusieurs semaines) je me suis lancée dans une tentative de "shopping raisonnable". Une évidente contradiction dans les termes, un non-sens, ainsi que je m’en suis bien vite aperçue, à peine sortie de chez moi.
Précisons que j’ai la chance (ou la malchance, tout dépend…) d’avoir pour voisines de sublimes boutiques alignant babies, escarpins, salomés, derbys, mocassins et autres tongs ou nu-pieds. S’y côtoient Prada, Miu Miu, Gucci, Chloé, Christian Louboutin ou encore Jimmy Choo (mon préféré). Je les vois depuis des mois, les unes après les autres, au gré des vitrines offertes.
La sandale à talon Christian Dior a laissé sa place à la ballerine Marc By Marc Jacobs, qui elle-même s’est effacée pour un improbable escarpin Sergio Rossi.
Cette valse des souliers s’est arrêtée et aujourd’hui elles trônent toutes ensemble. Diamonds are a girl best friends disait Marilyn, les chaussures aussi.

J’abandonne mes belles tentatrices pour me diriger vers ma boutique fétiche. Sa fréquentation, épisodique malheureusement, est toujours l’occasion de découvrir des pièces extraordinaires, originales, divinement féminines. Evidemment, les portants sont garnis de merveilles qui ne demandent qu’à vous envelopper de leurs matières douces…
Je récite encore et encore mon hymne (« des chaussures point tu n’achèteras, nul besoin tu n’en as »). Mais quand le drame se noue, on ne l’arrête plus. En quelques minutes, mon sort est scellé.

Depuis quelques mois, je suis de très (trop) près les collections de chez Dsquared2. Les jumeaux Dan et Dean sont, à mon sens, parmi les plus fertiles et imaginatifs créateurs actuels. Leurs défilés combinent élégance, originalité et créativité. Rien d'extravagant, juste sobriété et perfection. Le moindre de leur vêtement ou de leur soulier recèle sa part de génie. En un mot, j’adore.

Alors que je sors, je la vois, elle, celle que je n’espérais plus. La paire de sandales à brides, qui assume son talon de 10cm. Importable ? Même pas. Plus dans ma taille ? Non plus. Elles sont disponibles. Je récite, encore et encore. Peine perdue… N’écoutant que ma déraison, je demande au jeune homme qui me les a proposées de bien vouloir envelopper le précieux Graal. Je n’ai décidément aucune volonté…

Je repars, heureuse et un rien coupable. En rentrant, je croise mes amies de chez Marc, Sergio, Miucca ou Jimmy. Désolée les filles, je ne vous vois plus.
Une autre fois peut-être ?

 
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J-7 !

La fin du mois de juin est marquée par des éléments qui rassurent quant à la permanence des choses. La fin de l’année scolaire, le fleurissement des parasols sur les terrasses des cafés, l’échappée des tenues estivales qui souffrent de claustrophobie depuis les mois d’hiver et… les SOLDES !

Mot magique des accros du shopping (non, pitié pas celle du film, les autres, les vraies !), déclencheur de crises d’angoisse pour certains, synonyme de fièvre acheteuse libératoire pour d’autres : les soldes ne laissent personne indifférent.
Cependant, à y regarder de près, les soldes « traditionnelles » n’existent plus vraiment.

Il y a quelques années, on attendait fébrilement LA date fatidique qui allait permettre, enfin, de s’offrir ce fameux-petit-haut-ravissant-qui-ira-tellement-bien-avec-ce-pantalon-que-je-ne-sais-jamais-avec-quoi-assortir-c’est-pourquoi-je-ne-le-mets-jamais…
On se préparait pour la lutte ultime : tee-shirt bretelles minimaliste qui permet d’essayer un top sans passer en cabine, une jupe pour enfiler vite fait un pantalon « pour voir », les ballerines qu’on enlève en deux secondes pour vérifier que le 39 est bien la bonne taille (on les a passées au moins trois fois dans les semaines précédentes au moment du repérage mais on ne sait jamais…).

Cette année, les soldes flottantes ont fait leur apparition. Une semaine choisie librement, en dehors des dates imposées par l’Administration, qui permet d’écouler une partie du stock en milieu de saison. -30% en plein mois d’avril ou mai, quelle aubaine !
Depuis plusieurs jours, pour ne pas dire semaines, ma boite à lettres croule sous les cartons et invitations diverses, réservées aux bonne clientes, « privilèges » dans certains cas, VIP dans d’autres.

Avec toutes ces tentations, le budget soldes a considérablement fondu et il a fallu improviser un vide-dressing d’urgence, histoire de faire de la place (version officielle).
Mais rassurez vous, le compte à rebours est lancé et je ne bouderai pas mon plaisir le 24 juin, devant les pancartes qui annonceront -30%, -40%, -50% ou même -80% !