Au-delà des superbes collections printemps-été 2010 que nous avons découvertes au Who’s next, j’ai envie de garder deux éléments principaux de ma visite du salon. Deux éléments, ou plutôt deux couleurs, le rose et le noir.
Le rose, pour cette opération lancée au bénéfice de l’Association des Blouses Roses : 26 créateurs ont revisité la fameuse blouse pour créer 26 pièces exceptionnelles. Parmi eux, Chantal Thomass, Louis Vuitton ou encore Paul Smith, dont les blouses ont été vendues aux enchères. Une belle initiative pour que mode et générosité rappellent qu’elles peuvent se servir l’une l’autre.
Le noir, celui des sublimes «petites robes» de la collection de Didier Ludot et de sa collection DL Palais Royal. Lorsque j’ai découvert la boutique de Didier Ludot, au hasard d’une promenade Jardin du Palais Royal, je ne savais pas (encore étudiante pas encore atteinte par le fatal virus de la mode) que je venais de pénétrer chez le maître de la «petite robe noire» et du vintage. Je me souviens de cette première visite, il y a quelques années maintenant. J’étais entrée, intriguée par ce tout petit espace dans lequel se serraient des robes, manteaux, sacs et accessoires sublimes. En fait de petite boutique j’étais dans un écrin qui cachait des joyaux de l’histoire de la mode. Il y avait en particulier un sac à main signé Christian Dior, modèle Cadillac, inoubliable…
J’avais alors rencontré un personnage original et sympathique, qui avait pris le temps de discuter avec la débutante que j’étais (fashionistiquement parlant), de lui faire découvrir et de lui expliquer longuement pourquoi et comment certaines créations devenaient parfois des pièces mythiques. La Haute Couture, de Chanel à Schiaparelli, de Christian Dior à Yves Saint-Laurent n’avait pas de secret pour lui. Un espace dédié aux petites robes noires, pour la plupart issues de sa collection personnelle, complétait ma visite dans cet univers de féminité et d’élégance. «Ecrin ou parure, pudique ou sexy, austère ou dévergondée, sophistiquée ou minimaliste, la petite robe noire est le symbole éternel de l’amour sorcier» écrit-il dans son livre La Petite Robe Noire.
«Robe de femme licencieuse ou de diaconesse, de veuve ou de vamp, de bourgeoise ou de domestique, la petite robe noire est l’alliance des contraires (…). Avec elle, c’est le triomphe de l’ambiguïté, le diable qui se fait ermite.» ainsi commence l’ouvrage qui revisite le thème, photos et croquis à l’appui.
Les fameuses petites robes noires accueillaient les visiteurs du Who’s next ces derniers jours. Un bel hommage à celui qui, depuis longtemps, précise «qu’elles sont la mode».
Monsieur Ludot ne se souvient certainement pas de l’échange évoqué plus haut, mais grâce à lui, j’étais convertie… Merci.