« On ne devrait rien jeter ». C’est ce que je me répète régulièrement quand je regarde les nouveautés en matière de mode, de décor ou de tendances en général. Je suis de la génération Minitel (« pour Médium interactif par numérisation d’information téléphonique », rien que ça), ce pseudo ordinateur familial né dans les années 80′. A l’époque, le téléphone était à cadran, la télé proposait trois chaînes (la nôtre avait une télécommande, comble du luxe) et on découvrait cet engin incroyable à cassettes géantes qui permettait d’enregistrer des films. Incroyable.
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Parasol en Corse
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Clémentines de Corse
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Boule à glaçons
Les 80’s, c’était aussi une certaine idée de la mode. Je subissais portais alors avec fierté le sous-pull en 100% synthétique qui électrisait les cheveux, les jupes à méga carreaux, les manteaux en moumoute et simili cuir véritable. Toutes ces merveilles auraient du pu me dégoûter définitivement des couleurs acidulées et flashy. Boris Cyrulnik parlera peut être de résilience mais j’ai délibérément gardé des stigmates de cette époque (ça se dit « délibérément garder des stigmates » ?). Depuis, je ne manque jamais de me retourner sur des objets improbables ou des vêtements réputés importables en raison de leur couleur, je traîne (fièrement secondée par les minis moi, elles aussi converties) les marchés aux puces et brocantes diverses à la recherche de bricoles… oranges.
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Vase Notting Hill
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Cône de Lübeck
Il paraît que « orange is the new black » depuis la série TV du même nom : honnêtement ça m’arrange. Depuis des années, mon entourage se moque (gentiment) de ma marotte. Je me souviens d’une virée à Notting Hill un jour de marché (où j’ai tourné et cherché la porte bleue du coup de foudre du même nom : sans succès, elle avait été vendue des années plus tôt, pfff…) lors de laquelle j’avais déniché un vase orangissime particulièrement envahissant à transporter et que j’avais religieusement traîné toute la journée. Maintenant que le vent tourne et que ce qui était ringard hier redevient furieusement hype, j’ose assumer mon addiction. A moi la boule à glaçons (transformée en range capsules signées George C), le cône de Lübeck (nom savant du plot de chantier) un brin encombrant au milieu du salon (offert par Mimine et dont la provenance ne m’a jamais été avouée…) ou encore la sublime redingote Paul Smith rapportée de Milan et (longtemps) réputée « impossible à porter, mais tu vas pas sortir avec ça on dirait Casimir ? » par des esprits chagrins…
Heureusement, les temps changent et je peux, au moins pendant quelques mois encore, laisser libre cours à mes orangeries 😉