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La vie…

La vie...

Mini-moi 1 va voter (enfin va essayer…)

Certaines années sont riches d’événements. Ainsi 2017 est celle des grandes étapes à passer. Mini-moi 2 a fièrement passé le cap des 16 ans, tout en sourire. Ces derniers jours, c’est Mini-moi 1 qui est passée du côté obscur de la force en devenant majeure. 18 ans qu’on se dit qu’on « a le temps » et v’là qu’on y est, c’est fait. Au menu nous avons ainsi : le permis de conduire (en cours), le bac (en cours), l’attente de l’affectation APB (comprendre logiciel Admission Post Bac, un logarithme obscur qui décide du destin de nos joyeux futurs-ex lycéens…). Sans oublier les premières élections.

Parce que sans être des féministes hystériques, le droit de vote a été assez difficile à gagner (merci à nos courageuses aïeules) pour ne pas s’en servir. Donc la miss, qui a consciencieusement été recensée et a accompli sa fameuse « journée défense et citoyenneté » (pas de quoi s’affoler, aucun parcours du combattant à effectuer ni infâme succulente ration de combat à ingurgiter), attendait avec impatience d’aller mettre son premier vrai bulletin de « jeune citoyenne adulte et responsable » (ayé, la mère qui met la pression…). Née entre les présidentielles et les législatives, il fallait récupérer la carte d’électeur et savoir ousque les réjouissances allaient se dérouler (histoire de ne rien faciliter inutilement, la demoiselle ne vote pas dans le même bureau que ses parents, sinon c’est moins drôle).

Donc nous voilà parties à la mairie de quartier pour percevoir le sésame qui allait officiellement adouber la néo-citoyenne (seconde couche de pression). C’est là que les choses devaient se gâter…

Précision, le dialogue qui suit est authentiquement véritable et des administrés stupéfaits ont assisté à cette scène absurde que Ionesco himself n’aurait pas reniée.

« Bonjour madame, je dois voter pour la première fois le 11 juin et je n’ai pas reçu ma carte. Comment dois-je faire ?
– Aucun souci madame (puisqu’il est désormais interdit de dire « mademoiselle », même à une jeune femme de 18 ans à peine...), il vous suffit de vous rendre directement au bureau, la carte vous y attendra. En effet, vu les délais, l’administration préfère les remettre en main propre sur présentation de la pièce d’identité le jour du scrutin.
– Je vous remercie, pouvez-vous m’indiquer dans quel bureau je dois me rendre ?
– Il vous suffit de regarder sur la carte, c’est indiqué dessus.
(lourd moment de gêne…)
– Euh, oui, merci pour cette précieuse information, mais si je n’ai pas la carte, comment savoir où voter ? (demande mon héroïque progéniture)
– Ah oui, effectivement, je vais demander (la préposée sort consulter le chef de service, pour être de retour quelques minutes plus tard). Effectivement, vous êtes rattachée au bureau 103. Bonne journée !
(moment de gêne numéro 2…)
Excusez moi d’insister, c’est lequel le bureau 103 ? (on dira que ma fille est gravement à peine têtue mais sur ce coup là, sa question ne manquait pas d’une certaine logique)
– Je peux me renseigner et vous le dire mais si vous regardez sur le site de la commune, c’est indiqué…
(moment de gêne numéro 3 lors duquel je suis intervenue pour évacuer mon grand bébé qui a manqué de contrevenir aux règles imprescriptibles de la politesse qui lui sont inculquées depuis de looooongues années).

Et c’est ainsi qu’elle vécut heureuse et eut beaucoup d’occasions d’apprécier l’univers impitoyable des services administratifs 😉

 

Ailleurs, La vie...

Quand Donald Trump canarde la COP21 #MakeOurPlanetGreatAgain

Quand j’étais petite (au dernier millénaire), Donald était un canard sympathique, certes parfois un peu crétin, amoureux de na nunuche Daisy, cousin d’un snobinard appelé Gontran et affublé d’un oncle radinissime sobrement nommé Picsou (chantre de des économies à grande échelle). L’ensemble constituait un univers rassurant et la parution le lundi du Journal de Mickey était un rendez-cous incontournable. Le temps passe, les bonnes intentions aussi…

Je ne suis pas éco-intégriste mais tout de même… A mon crédit, je trie les déchets (comprendre « j’ai un container à part pour le papier et le plastique »), j’essaie de limiter les emballages inutiles, je promène mon sac de courses en textile de coton hautement réutilisable à l’infini et je m’astreins à manger chaque jour des fruits et légumes de saison (bon, pas 5 différents non plus, faut rien exagérer, mais l’effort est louable vu ma passion toute relative pour les sessions « épluchage en famille »). J’éteins la lumière dans toute pièce que je quitte (quand « économies » riment avec « écologie »), j’use et abuse des transports en commun et du vélo et pratique consciencieusement la chasse au gaspi depuis 1973 (à propos, depuis le temps, s’agirait de le choper celui là…). Donc, en gros, je fais ce que je peux, p’tet pas pour sauver la planète (je laisse ça à Wonder Woman et ses potes en collant) mais pour ne pas empirer les choses à mon humble niveau. C’est déjà ça.

Sauf que le nouveau Donald est beaucoup moins drôle que son bisaïeul. Le v’la t’il pas que pour montrer qu’il est le plus intelligent fort, le nouveau président états-unien a décrété tout fier dans son bureau ovale que son énooorme pays déjà ultra polluant avait décidé de sortir de l’accord de Paris et d’entreprendre d’intoxiquer à lui tout seul un max de monde. Admirons l’ambitieux nouveau projet de celui grâce à qui, rien qu’avec sa consommation de laque pour discipliner son ondoyante et blonde toison, l’action El*** crève simultanément le plafond de Wall Street et le trou de la couche d’ozone. Accordons lui également que sa Daisy à lui présente l’avantage non négligeable d’être (en majeure partie) recyclable car prudemment munie de pièces détachées en silicone véritable mais que son tonton ne doit pas être branché économies vu les dépenses pharaoniques engendrées par ses menues dépenses quotidiennes (relire « Donald à la Trump Tower », « Donald en week-end à Mar-a-Lago », « Donald prend son joli avion glouton en kérosène »…) habilement épongées par le généreux contribuable, lui-même déjà exsangue.

Bref, après avoir asséché les finances de ses concitoyens, il ambitionne de passer à l’étape supérieure, à savoir rien de moins que les océans, les mers, les icebergs, les forêts et tout ce qu’on aimerait tant laisser de propre à nos mômes…
Mais pourquoi est-il si dangereux méchant ? Paaaarce que 😡
Loin de moi l’idée de cautionner le plagiat, mais sur ce coup-là, je fais suivre bien volontiers 😉

#MakeOurPlanetGreatAgain

 

La vie...

Les commandements de l’Euro 2016

Ayé. La grand-messe du foot made in Europe commence ce soir. Adieu soirées séries, dîners romantiques, discussions à haut niveau d’expertise politique (« à ton avis y aura encore combien de candidats à la primaire chez les Républicains, parce que là ils sont tous sur la ligne de départ ? »)… Bonjour pizza, bière (+ Picon pour les experts alsaciens), squat de la télé par la population mâle de la famille (quoique méfiance, les z’ados filles s’y mettent aussi) et remarques délicates du type : « quoi, t’as invité ta mère à dîner mais y a demi-finale ce soir ! annuel et préviens qu’on est tous malades ». Il y a aussi la phrase à haut risque, celle que l’on osera dire qu’une fois sous peine de relégation sur la terrasse par soir de pluie : « je mettrais bien dix euros sur la victoire des bleus pour le match d’ouverture », grand moment de solitude…

Euro-2016-la-liste-des-24-pays-deja-qualifies

Alors plutôt que d’être disqualifiés, chers footmaniaques, respectez les commandements de l’Euro 2016 :

  • la Giroud mania tu adopteras (si rasage de barbichette façon hipster, sinon Loris tu préféreras)
  • la coupe de cheveux ragondin tu proscriras (=crête façon animal échoué sur le haut du crâne avec côtés rasés, beurk)
  • la blonditude tu oublieras (comme Pogba au Mondial, en aucun cas tu n’y reviendras)
  • de pizza et/ou bière point tu n’abuseras
  • le budget des vacances sur la victoire de la Roumanie en match d’ouverture tu ne miseras
  • la télé grand format à Madame parfois tu laisseras
  • la règle du hors-jeu 23 fois avec patience tu réexpliqueras
  • tes crampons pleins de terre au milieu de l’entrée tu n’abandonneras (celui là il marche aussi APRES l’Euro…)

D’ici le 10 juillet date officielle de reconnexion des synapses la finale, je me passerai en boucle la sublime parodie de Cabrel le dépressif chronique by Lollywood (mes nouveaux chouchous, en particulier avec Kenji Girafe, une merveille) histoire de tenir le coup 😉

PS Plus sérieusement, dès ce soir, tous derrière les Bleus !

 

Geek, La vie...

Snapmom

La vie de maman n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Depuis les nuits sans sommeil, l’apprentissage du « je veux manger toute seule, na » (synonyme de vaporisation de purée de carottes à haut pouvoir tachant et de lessives sans fin ou comment Ariel n’est plus seulement le nom de la petite sirène d’Andersen mais votre BFF*), l’entrée au CP (lecture avec méthode pseudo globale mais pas vraiment quoique si quand même…), l’arrivée en 6ème et son cortège d’angoisses (les débuts de la gestion de l’emploi du temps, un pur bonheur), la découverte du méga big lycée, le quotidien a été jalonné de remontées de bretelles pour cause de chambre directement inspirée des écuries d’Augias (j’exagère à peine) et de veille perpétuelle des résultats scolaires.  Mais le plus important, c’est qu’avec les minis-moi, on rigole pas mal, et souvent. Je ne vous raconterai pas ici les soirées mousse (comprendre « concours à celle qui fera le plus de mousse dans  son bain », quitte à inonder à moitié la salle d’eau), les hold up dans l’armoire de maman (qui, pourtant, est réputée pour ne pas avoir si bon goût que ça quand elle fait du shopping), ni notre plaisir coupable à déguster ensemble les épisodes des Marseillais à Miami/Cancun/Rio/Thaïlande et Cape Town (à tout de même savourer avec modération sous peine de finir décérébrées).

Snapchat

En 2007, j’avais découvert Facebook (« un tout nouveau truc pour retrouver des vieux copains et rester en contact en partageant des photos et autres sur un mur ») alors que les minis-moi ne savaient même pas lire. Aujourd’hui nous sommes une famille « connectée », assumant jusqu’à ses liens de parenté sur le désormais communément appelé « réseau social ». Quelques années plus tard, WhatsApp est arrivé et a permis de communiquer gratoche avec les numéros à l’étranger. J’étais vaillamment parvenue à résister au petit dernier, Snapchat, ne voyant pas l’utilité d’envoyer des images éphémères (pour envoyer une bonne vieille photo, un MMS ou WhatsApp et hop). C’était sans compter sans les juniors, têtues à souhait (le premier qui ose prétendre qu’elles tiennent ça de moi sera privé de Danette). A force de menaces, supplications, insistances, allusions plus ou moins voilées, j’ai cédé, craqué, failli. Adieu bonnes résolutions de ne pas finir avec un fantôme sur mon écran d’accueil, oubliée la résistance, envolés les arguments adultes et raisonnables. Faible que je suis…

Et me voilà, comme une nunuche patentée à demander une formation accélérée pour utiliser le bazar : « comment on envoie une photo ? » « pourquoi j’arrive pas à revoir l’image ? » (ah ben oui, « éphémère » on t’a dit, mais suis un peu maman…), « c’est quoi une story ? » (arrgl, les maudits anglicismes, ma déformation professionnelle en prend un coup dans l’aile mais stoïque je demeurerai tels Sénèque ou Marc-Aurèle), « à quel moment je mets le filtre Conchita Wurst ? » (je vous le recommande, il est terrible)… J’avais réussi à traîner mère-grand sur Facebook mais là, la cause me semble plus délicate à défendre. Je vais laisser les minis convertir l’heureuse grand-mère et retourne à mon nouveau passe-temps inavouable 😉

* Il paraît que BFF reste nébuleux pour les moins de 17 ans, donc décodage : BFF = best friend forever, encore un anglicisme, mon coeur souffre 🙁

La vie...

Une part de kitsch pour Noël

J’aime le kitsch. Je l’avoue. J’adooore les cadeaux cuculs type boite de camembert-délicatement-peinte-en-rose-et-recouverte-de-coquillages-ramassés-main, boule à neige Tour Eiffel ou Mont Saint Michel typiquement locale et authentiquement made in China, porte-clef cloche de vache des alpages à décoration croix suisse (oui Mimine, je pense à ton super cadeau d’il y a quelques années, toujours apprécié, jamais oublié) et j’en passe…

A l’heure de Noël, et pour tordre le cou à la morosité qui pourrait tenter de s’emparer de nous, les commerçants rivalisent d’inventivité pour nous proposer des animations propices à la rêverie. Entre deux étapes de recherche assidue de présents pour la tribu, nous avons croisé une foule de gamins nantis de ballons animaux (et autres) gonflés à l’hélium. Remontant le courant pour identifier l’origine de ces bestioles, nous avons découvert la Féérie de Noël : un décor de 20 000 ballons, représentant sapins, chalets, personnages, igloos, nounours et même la reine des neiges qui avait fait le déplacement rien que pour nos yeux.

Les petits étaient hypnotisés, parfois intimidés mais tous avec les yeux qui brillent. Preuve que la magie de Noël existe. Encore.

Etat d'urgence, La vie...

Christkindelsmärik en état d’urgence, mode d’emploi

Le Christkindelsmärik (ou Marché de Noël pour les non bilingues en alsacien) est une institution multi séculaire qui existe depuis 1570, rien que ça. Chaque année, des millions de touristes affluent pour goûter les bredele (petits gâteaux), admirer le  sapin de tous les superlatifs (le plus haut, le plus beau…) et découvrir les sublimes décorations qui transforment la ville (mes préférées, les chandeliers made by Baccarat qui illuminent la rue des hallebardes).

Oui, mais ça c’était avant. Avant l’horreur du 13 novembre et qu’on se demande tous « et maintenant » ?
Certains le souhaitaient, d’autres pas. Il n’y a sans doute pas de bonne ou de mauvaise décision. Mais oui, cette année le Christkindelsmärik se tiendra à Strasbourg. Parce qu’il ne faut pas céder à la terreur mais apprendre la prudence et que les alsaciens ont la tradition chevillée au corps (et la tête dure, mais à peine).

Il se tiendra donc « comme d’habitude » (quoique) mais sous extra haute protection. A la veille de l’ouverture dudit marché, les autochtones sont ainsi amenés à résoudre la très épineuse question du stationnement puisque l’une des dispositions est d’interdire (au moins partiellement) l’accès à l’ellipse insulaire de 10h à 20h tous les jours. De plus, le stationnement est prohibé sur la voie publique. Près de 6000 véhicules à « caser » pendant jusqu’au 24 décembre, rien que ça. Solution pour les résidents qui bénéficient d’une autorisation en hyper centre : pouvoir exceptionnellement se garer dans un parking couvert ou de bénéficier d’une extension de la zone de parking à l’extérieur de celle normalement attribuée, sous condition d’en faire la demande par email . Pour faire court, ce matin il s’agissait d’aller percevoir le précieux sésame… et de croiser nombre de malchanceux à qui il a été répondu « désolé, les parkings sont tous complets« . Ambiance…

La ville, vidée de ses véhicules, allégée en cyclistes (à qui a il a été demandé de réduire les déplacements) et accessible uniquement par six points d’accès, risque de prendre un visage inédit. A suivre dans les prochains jours…

Etat d'urgence, La vie...

Les jours d’après…

#PrayForParis by Arnold SchwarzeneggerC’était un vendredi 13. Pour certains, jour de chance, d’espoir de victoire contre les champions du monde de foot, de grattage de tickets de loterie et de recherche de trèfles à quatre feuilles, même si ce n’est pas vraiment la saison.

Pour nos juniors, jour d’école. Pour certains, jour de spectacle scolaire ou d’anniversaire. Un jour de novembre plutôt doux, même si ce n’est pas vraiment la saison. Et puis le soir, Giroud et Gignac marquent contre l’Allemagne et offrent une victoire contre la Mannschaft, même si ce n’est pas vraiment la saison et qu’on l’espérait plutôt en juillet dernier.

Vendredi 13. Un concert en famille ou entre amis, un verre à la terrasse d’un café, même si ce n’est pas vraiment la saison. En quelques minutes, l’horreur, la violence aveugle. Le pire, qu’on n’ose même pas imaginer et qu’on ne peut décrire.

Je cherche depuis vendredi comment écrire un post mais les mots me manquent. Peut-être simplement parce qu’ils n’existent pas. Des années d’études, de lecture passionnée, de décorticage en règle d’ouvrages plus ou moins récents, de traduction minutieuse de textes hérités de l’Antiquité ou du moyen âge et rien. Rien qui vient.

Je me demandais ce week-end comment aborder, encore une fois cette année, de tels événements en classe, le matin à la reprise des cours. Difficile d’expliquer ce qui se passe. Comment expliquer l’inexplicable ?

Alors leur donner la parole, les écouter, les entendre exprimer leur colère, leur peur, leur peine, leur incompréhension. Les questions se posent, sans réponse possible. Parfois immatures, remuants et indisciplinés, ils montrent aujourd’hui spontanément générosité, empathie et courage. Souvent rebelles à l’autorité, ils saluent le dévouement des policiers et des services de santé. Impressionnants. Rassurants.

D’une voix, ils revendiquent le droit à fréquenter les terrasses. Même si ce n’est pas vraiment la saison.

Attentats-a-Paris-l-histoire-de-la-photo-des-policiers-emus-aux-larmes

PS Merci au bonhomme d’Elyx pour son trait simple et efficace.