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Ecrans & toiles

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Pauvre petit Nicolas

Comme chacun sait depuis près de 20 ans, « le lundi c’est ravioli » et le dimanche c’est cinéma, surtout quand la météo confirme cet adage.

Décidée à une séance familiale, le choix s’est porté sur Le petit Nicolas, le petit bonhomme au débardeur rouge, interprété par Maxime Godart (trognon tout plein), dont plusieurs générations ont suivi les aventures, savamment inventées par Goscinny et Sempé.

Nul n’oublie Agnan-le-chouchou-de-la-maîtresse-qu’on-ne-tape-pas-parce-qu’il-a-des-lunettes, Clotaire l’étourdi, Geoffrey et les sous de papa, Rufus qui s’y connaît en bandits parce que papa est policier, Alceste qui conjugue saucissons et gâteaux à tous les modes de cuisson. Il y a aussi la jolie maîtresse et Le Bouillon, le surveillant général, spécialiste en recopiage à l’échelle industrielle. Le casting des gamins est excellent et ils portent le film à eux tous seuls.

Quel bonheur de se dire que cette BD, qui appartient à l’imaginaire de chacun d’entre nous, allait enfin être mise en images. On annonçait Valérie Lemercier et Kad Merad, ainsi que Sandrine Kiberlain, autant dire que je m’attendais au meilleur.

Patatras, en fait nous avons eu droit au pire. Bon d’accord, je nuance mon propos et je reconnais les (déjà) 2 millions d’entrées. Les moins de 12 ans se sont régalés. Couleurs acidulées (surtout le maquillage de Valérie Lemercier, qui n’a rien à envier au bleu EDF), jolie 404 rouge de papa Kad ou encore Rolls Royce conduite par un jeune garnement qu’on penserait sorti de Mars Attacks (n’importe quoi Lady Péné, vu son âge, à la sortie du film de Tim Burton, il n’était même pas né), bermudas et culottes courtes, tout y est pour le plaisir des plus jeunes. Si on ajoute quelques gags légers comme une boite de raviolis en conserve ou un créneau made in Rémi Julienne, on peut s’arracher un sourire jusqu’à 14 ans.

Oui j’ai la dent dure, je l’admets et à ce point, ça ne m’arrive pas souvent. Mais voilà, le il s’agit de ma première BD de môme et j’espérais mieux. Certes, les histoires du petit Nicolas répondent à une écriture particulière, en épisodes. Mais il est dommage d’avoir tenté de reproduire ce modèle à l’écran. Une telle adaptation, bien que celle-ci ait été supervisée par Anne Goscinny elle-même, aurait mérité plus d’efforts et un tous cas un scénario plus nourri. Un peu, beaucoup, à la folie trop léger à mon avis.

Au final, les petits s’amusent certes, mais les grands, élevés au Petit Nicolas ressortent pour certains déçus. Pfff dommage…

Un coup de coeur spécial à la musique de Renan Luce, que petits et grands fredonnent sortant de la salle.

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Supercalifragilisticexpialidocious

Ce qui est drôle, quand on prend de l’âge (naan, je ne suis pas aussi vieille que ça, attendez la suite) c’est de voir combien les générations suivantes sont persuadées de faire des découvertes sensationnelles devant ce qui nous apparaît comme familier.

Ainsi, cet échange surréaliste surpris au rayon CD : « T’as vu, le dernier album (?) de The Cure, The head on the door, je kiffe ! ». Mouais, sauf que l’ami Robert Smith avoisine gaillardement la cinquantaine et que j’écoutais ce fameux album sur mon walkman SONY (le jaune, étanche SVP) lors d’un voyage scolaire en 1986… Non ne comptez pas, ça va me faire du mal. L’attrait de la nouveauté donc.

Mais la redécouverte a parfois du bon. Ainsi Colette, réputée pour le caractère pointu de ses trouvailles proposées faubourg saint Honoré, proposait il y a quelques temps le DVD de Victor Victoria. Kézako ? demanderont les plus jeunes. Juste une excellente comédie musicale sortie en 1982.

Et me voilà toute chose, devant ce que ma chère Orange Méca’ appellerait à juste titre « une madeleine ». Aussitôt, je pense à Mary Poppins avec Julie Andrews dans le rôle titre, bienvenue en enfance.

1963, (je n’étais pas née, n’exagérons rien) Walt Disney entreprend le tournage d’un film retraçant les aventures d’une nounou magicienne, une certaine Mary Poppins. Nous sommes bien loin des tribulations de la nounou d’enfer Fran Fine et les tenues portées par les enfants Banks ne proviennent pas de la même boutique que celle qui habille les jeunes Sheffield. Autres temps autres mœurs, mais la recette d’une préceptrice « décalée » aux méthodes peu orthodoxes fonctionne toujours aussi bien.

Pour mémoire (ou plutôt pour le plaisir, parce que personne n’osera dire qu’il ou elle a oublié), monsieur et madame Banks engagent une énième nounou pour venir à bout de leurs deux petits monstres. Les débuts sont difficiles, évidemment, mais après quelques thés bus « au plafond » et quelques promenades en chevaux de bois, le miracle se produit. Un monde merveilleux, une odyssée presque fantastique, des effets spéciaux hallucinants pour l’époque, des personnages attachants, des chansons made in bonne humeur, tout est réuni pour en faire un chef d’œuvre du cinéma. La comédie musicale est un triomphe et vaut à son interprète principale l’Oscar et le Golden Globe de la meilleure actrice en 1965.


La même année, elle tourne la Mélodie du Bonheur. Encore une histoire de nounou me direz vous. Une novice quitte le couvent pour s’occuper des sept enfants d’un veuf autoritaire, le capitaine Von Trapp, le tout sur fond d’Anschluss (certes le thème est moins léger que la vie des beaux quartiers de Londres). Sa performance la sélectionne à nouveau pour le Golden Globe et l’Oscar mais la cantonnent dans un registre un peu gnangnan comme si Hollywood la cataloguait « nounou à vie »… Fatale erreur !

En 1982, l’épouse de Blake Edwards, le papa de la Panthère Rose, s’attaque à un tabou en interprétant un travesti homosexuel dans le fameux Victor Victoria. Comme elle le dit elle-même dans le film, « une femme se faisant passer pour un homme se faisant passer pour une femme » dans les années 30’. Elle est encore une fois pressentie pour le Golden Globe et l’Oscar.

Dernièrement, les plus jeunes l’ont (re)découverte dans Princesse malgré elle (2001) et un Mariage de princesse (2004). Elle joue la grand-mère furieusement moderne de la jeune Anne Hattaway.

C’est comme ça que je me suis retrouvée à fouiller dans mon légendaire fourbi à essayer de remettre la main sur mes cassettes vidéo (les ancêtres des DVD). La grande (c’est moi) et les petites (les mini moi) se sont ainsi retrouvées un dimanche devant la télé pour s’organiser une séance remember. Croyez le ou non, tout ce petit monde a eu une mini larme à l’œil quand Mary Poppins a quitté les petits Banks et son ramoneur préféré ; a eu le cœur serré quand Maria, le capitaine et les enfants se sont enfuis en Suisse ; a ri en découvrant la tête du gangster de Chicago (tombé amoureux de la belle au premier regard, le pauvre) devant la sublime Victoria se transformant en comte polonais sous ses yeux.

A l’heure où nombre d’anciennes séries ou films font l’objet de reprises, plus ou moins réussies, j’imagine que les producteurs ne vont pas tarder à s’attaquer à ces classiques. Mais rassurez-vous Julie, c’est supercalifragilisticexpialidocious, mais vos films ne vieillissent pas (toujours aussi imprononçable en tous cas…) !

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Harcourt, glamour toujours

Il existe des références indiscutables. Des éléments qui remportent l’adhésion au-delà même d’une question de préférence personnelle ; le macaron de chez Ladurée, le café de chez George, le rouge des semelles d’un escarpin Christian Louboutin, c’est comme ça.

En matière de photographie, le Studio Harcourt a immortalisé des sujets de tous horizons. De la mode aux stars de cinéma, des voitures à l’électroménager en passant par les grosses cylindrées à deux roues. Depuis 75 ans, et la création du Studio par Colette Harcourt en 1934, les portraits noir et blanc sont autant de passages obligés.

Michelle Morgan, Jean Gabin, Carole Bouquet, Pascal Elbé en pyjama (so sexy), Christian Lacroix, Guillaume Depardieu, Emma de Caunes, Elsa Zylberstein, ou encore Patrick Bruel pour son Album « Entre Deux » ont fait appel aux talents de chez Harcourt.

Mon premier contact avec ces clichés mythiques n’était rien de moins que le portrait de ma propre cousine, immortalisée par le Studio. Une photo superbe qui m’a longtemps laissé imaginer que j’étais en famille avec Carole Bouquet tant la ressemblance était saisissante. Elle m’en voudra certainement d’évoquer cette comparaison qui la poursuit depuis des années, mais mille excuses ma Kouzyn’, c’est tout de même la réalité. Sans rancune…

En mai dernier, une exposition au coeur du Village Royal réunissait une série de portraits. Superbes. Aujourd’hui, le Studio éphémère s’installe aux Galeries Lafayette, le temps d’une exposition temporaire mais surtout de se faire « tirer le portrait » comme une véritable star.

Pour ma part, j’ai une tendresse particulière pour cette image décalée et terriblement concrète, qui nous montre encore une fois combien l’objet le plus ordinaire peut devenir une œuvre d’art.

Exposition « Harcourt. 75 ans de glamour ». Centre d’Art & d’Essais du Mercedes Benz Center, 344 avenue Bonaparte, Rueil Malmaison. Jusqu’au 29 novembre.
Studio éphémère au Galeries Lafayette jusqu’au 3 octobre.
www.studio-harcourt.eu

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He’s like the wind

Décidément, il semble que 2009 soit une année noire pour les symboles des ados des années 80’.

La génération Thriller déplore aujourd’hui la disparition de Patrick Swayze, alias Johnny Castle, le dirty dancer qui faisait danser Baby en 1987. Il y faisait trembler le père de cette dernière devant une chorégraphie jugée outrancière mais néanmoins sensuelle au possible. Les midinettes d’alors, dont je faisais partie, étaient bouleversées par la chanson She’s like the wind, composée et interprétée par Swayze himself.

Quelques années plus tard, il forme un couple tragique avec Demi Moore dans Ghost. Là encore, que celles qui n’ont pas fondu en larmes devant la scène finale lèvent le doigt. Le fameux «l’amour qu’on a en soi, on l’emporte avec soi» de Sam Wheat dévastait les cœurs les plus secs. People devait lui décerner le titre enviable « d’homme le plus sexy au monde » un an plus tard. Rien que ça.

Même Brice de Nice, se disait « bodhiste », adepte de la pseudo philosophie de Bodhi, rôle que tenait Patrick Swayze dans Point Break. Je sais, là je vais loin, parce que bon, Brice, hormis « j’t’ai cassé », bof… Je vais m’attirer les foudres de bon nombre de fans, mais l’ami Dujardin a fait mieux depuis, avouons-le. Tout cela pour dire que Patrick Bodhi Swayze et son complice Keanu Reaves restent dans les références des jeunes cinéphiles de 1991.

Pour ma part, je suis une fidèle de La Cité de la Joie de Roland Joffé et de la magnifique aventure d’un médecin dans les bidonvilles de Calcutta.
Aujourd’hui, la gamine que j’étais a le cœur lourd et repasse en boucle les BO de Ghost et Dirty Dancing histoire de pleurer encore un peu, mais pour de vraies raisons cette fois…

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Yvan for ever

Quand on parle d’Yvan Attal, il convient de ne pas oublier qu’il n’est pas QUE le mari de la récemment palmée Charlotte Gainsbourg (cette remarque n’ayant rien de réducteur, bien au contraire !). En réalisateur inspiré, il a mis en scène cette dernière dans Ma femme est une actrice (2001) ou Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (2004). Récemment, ce sont deux films qui nous rappellent- enfin ! – ses talents d’acteur. On se souvient de lui dans Un monde sans pitié (1989) ou encore dans Munich de Steven Spielberg (2006).
Je l’avais trouvé formidable en mari macho et cynique dans Partir. C’est donc avec une grande curiosité que je l’attendais dans les Regrets avec Valeria Bruni-Tedschi. Encore une fois, je n’ai pas été déçue par la performance.

Le pitch : Mathieu, brillant architecte, revient quelques jours dans le village de son enfance et croise par hasard son amour de jeunesse. Des causes de leur rupture des années auparavant, nous ne savons pas grand-chose, si ce n’est qu’elle «le rendait fou». Point. Maya doit d’ailleurs se contenter de cette explication, le jour où elle demande à comprendre. Toujours est-il qu’aujourd’hui, ils se rencontrent, se reperdent, se retrouvent bref, se cherchent encore. Le temps a passé mais les sentiments sont toujours là, tellement vifs et évidents. Mathieu sait, vite. Maya voudrait, hésite. Chacun a construit sa vie mais ce bel équilibre ne pèse pas bien lourd. Encore un rendez-vous manqué, les années passent, ils se revoient… Inévitablement, les chemins se recroisent, comme si certaines histoires voulaient s’écrire à tout prix. Que faire quand le destin insiste ?

Le poids des regrets est au cœur du film, non seulement concernant l’histoire d’amour. Il est également question de l’enfance envolée, du poids des souvenirs dans les relations familiales, de tout ce qu’on aurait voulu mais qu’on n’a pas su, pu, osé…

Le scénario est parfois un peu laborieux. Valeria Bruni-Tedeschi semble par moments évanescente, comme perdue au milieu de ce qui lui arrive, dommage… Mais Yvan Attal, d’abord dépassé et stupéfait par la prise de conscience des sentiments qui l’animent toujours, est bouleversant et porte le film à lui seul. Parfait. Le mari psychorigide de Partir a laissé la place à l’amoureux passionné, tendre et éperdu, prêt à tout à tout bouleverser pour ne pas passer à côté d’une seconde chance, inespérée. On dit parfois «S’il y en a un jour, il ne faut pas être du côté des regrets». Cette fois, Mathieu/Yvan ne veut pas en avoir.

Ajoutons que la musique est superbe, servie par la voix de Nina Simone, toujours magnifique.

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Là-haut

Il n’y a pas d’âge pour les dessins animés (pardon les films d’animation), ni pour les héros, ni pour le public. Avec une précision de métronome, les studios Disney-Pixar nous livrent régulièrement de véritables petits bijoux.

L’aventure a commencé en 1995 avec Toy Story. Evidemment, les classiques et incontournables Bambi, Cendrillon, La Belle au Bois dormant, La Belle le Clochard, Les 101 Dalmatiens n’étaient pas à ranger aux oubliettes. Mais désormais la technologie allait se mettre au service du rêve pour petits et grands.

Toy Story 1 et 2 (1995 et 1999), 1001 Pattes (1998), Monstres & Cie (2001, excellent), Le monde de Nemo (2003, le plus gros succès), Les Indestructibles (2004), Cars (2006, un de mes préférés), Ratatouille (2007), Wall-E (2008) ont précédé Là-haut, sorti dernièrement en 3-D.

Si, pour les premiers, je trouvais souvent l’excuse d’accompagner l’une ou l‘autre jeune tête blonde (histoire de ne pas avoir à avouer que oui, j’adoooore les dessins animés), j’attends aujourd’hui leur sortie avec une impatience non dissimulée et j’entraîne bien volontiers une meute de petits.

Concernant Là-haut, j’ai un peu tardé à le voir, allez savoir pourquoi. C’est donc récemment que je suis allée découvrir les aventures de Carl Fredericksen et de son involontaire compagnon de voyage Russell. Une maison qui vole, soulevée par des milliers de ballons multicolores, un vieux monsieur pas si grincheux que ça, un mini-explorateur, un superbe oiseau et des chiens pas tous sympathiques sont les protagonistes d’un voyage menant aux Chutes du Paradis.

Techniquement, on frise la perfection. Mais c’est surtout le sujet évoqué qui porte toute l’audace du film. La maladie et la fin de vie, en général synonymes de sinistrose sont ici abordés avec tendresse sans pour autant tomber dans une mièvrerie gnangnan. Ceux que l’on appelle pudiquement les «séniors» pour ne pas dire «les personnes âgées» cohabitent avec les plus jeunes, à condition de s’écouter mutuellement. Pour preuve, la rencontre entre Carl et Russell, au départ improbable, débouche sur la formation d’une équipe soudée.

Inaugurerait-on le genre du sky-movie ? Comme toujours, il y a un méchant et l’affaire n’est pas facile à boucler mais la détermination ne manque pas. On rencontre des chiens qui parlent, un vilain aventurier en dirigeable (où l’on découvre que la finesse de pilotage d’un dirigeable ou d’une maison volante relève du grand art), on traverse une jungle aux oiseaux de paradis.

Au final, après une expédition que l’on qualifiera de sportive et dans laquelle l’expérience de l’un complète l’énergie de l’autre, Carl (doublé par Charles Aznavour, s’il vous plaît) et Russell parviennent à leur but mais surtout trouvent chacun une récompense inattendue.

Loin d’être « niais » (bien que quelques esprits chagrins l’aient ainsi qualifié, pfff…), Là-haut est simplement tendre et profondément humain. Pour preuve, après toutes ces aventures, l’une des dernières scènes n’a pas manqué d’apporter une grande bouffée d’émotion qui a sérieusement bouleversé petits et grande (suivez mon regard…).

1h35 de bonheur, là-haut, ici, maintenant.

P.S. Un gros baiser à mon Grand-Père adoré qui fête son anniversaire aujourd’hui 😉

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Loft & Co

Alors que certains programmes disparaissent (bye bye E.R…) d’autres reviennent inexorablement saison après saison.

2001 a vu apparaître la télé-réalité dans le paysage audiovisuel en France. Loft Story et son concept «révolutionnaire» ont ainsi bouleversé les habitudes TV. Le concept est simple : enfermer ensemble des individus qui ne se connaissent pas, les couper de l’extérieur, scénariser leurs journées et observer l’évolution des événements. Le principe du cocktail : «mélangez, secouez fort et servez frais», appliqué à la nature humaine. Dangereux mais terriblement efficace.

Les ébats de Loana et de Jean-Edouard dans la piscine ont ainsi alimenté les conversations durant des semaines. On ne se souvient d’ailleurs que très vaguement, voir pas du tout, du nom des autres locataires…

Le syndrome Loft fera ainsi des petits : Loft Story 2 (2002), Nice People (2003), sur le même concept mais avec des personnalités, Première Compagnie (2004) qui permet à chacun de vivre l’ambiance du camp retranché sous le haut patronage de Jean-Pierre Foucault, L’île de la tentation (l'Enfer au Paradis) et le benjamin des héritiers des Lofteurs : Secret Story qui en est à sa troisième édition. Hier soir, c’est Koh Lanta qui a démarré sa neuvième édition, un record. N’oublions pas La ferme (2004-2005) qui devrait revenir sur nos écrans en version made in Africa à la fin de l’année. Wait & see

Soyons honnêtes. Prenez une dizaine d’individus et isolez-les du monde réel. Brillants ou non, léthargiques ou non, teigneux ou non, célèbres ou non, au bout de quelques semaines, TOUS verront s’exacerber à l’excès leurs traits de caractère. Le casting de départ n’a sans doute pas tant d’impact sur la suite des événements, sauf peut-être accélérer le processus. Aux souris de laboratoire, substituons des sujets humains et observons, tel semble être le propos de l’expérience.

Dès 1998, ce phénomène avait été évoqué par cet excellent film du visionnaire Peter Weir, The Truman Show. L’histoire : Truman Burbank, employé d'une compagnie d'assurance, vit paisiblement dans l’univers aseptisé de la petite ville de Seaheaven qu’il n’a jamais quittée. Jusqu’au jour où, pour retrouver une fiancée connue à l’adolescence, il tente de dépasser les limites autorisées. Autorisées par qui ? Par la société de production qui depuis son enfance conditionne sa vie pour entretenir un show TV «à grandeur d’homme». Seaheaven n’est rien d’autre qu’un studio géant et Truman la star involontaire d’un scénario écrit sur mesure depuis sa naissance, et même avant. A l’époque de la sortie du film, le réalisateur avait ainsi indiqué s’être inspiré de la vie de Michael Jackson. Visionnaire disais-je ?

Truman Burbank était interprété par le traditionnellement bouillonnant Jim Carrey qui explorait avec succès un nouveau registre, celui de la mesure et de l’émotion. Une belle réussite qui lui a valu le Golden Globe du meilleur acteur dramatique, c’est tout dire.

Rien de neuf, donc au pays de la real TV. Mais est-ce rassurant pour autant ?