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janvier 2010

Ecrans & toiles

Michel, I love you…

J’attendais avec impatience la sortie du dernier film de Michel Blanc, Une petite zone de turbulences. Cette fois il ne réalise pas mais a écrit le scénario et interprète Jean Pierre, retraité depuis peu et quelque peu perturbé par cette nouvelle condition. Clairement hypocondriaque, dévasté par l’intention de sa fille de se remarier avec « Bac moins 6 », perturbé par la liaison de son fils avec Olivier, Jean Pierre dérape et traverse une période que nous qualifierons de « difficile ». La découverte de la liaison de sa femme avec un ancien collègue achève de le faire rouler sérieusement sur la jante. Ce n’est peut être pas le meilleur scénario de Blanc, mais je n’ai pas boudé mon plaisir de retrouver entre autres sa complice Miou Miou qui interprète à merveille l’épouse qui fait ce qu’elle peut pour arrondir les angles.

Je profite de ce dernier opus pour rappeler combien Michel Blanc n’est pas QUE le Jean Claude Dusse des Bronzés 1, 2 et 3. Dans mon top : Le père Noël est une ordure (1982), Marche à l’ombre avec Gérard Lanvin (qu’il réalise en 1984), l’inquiétant Monsieur Hire (1989) ; dans ses réalisations j’avoue une tendresse pour Embrassez qui vous voudrez (2002), un subtil chassé-croisé amoureux avec Charlotte Rampling, Jacques Dutronc, Clotilde Coureau… Plus récemment, j’ai beaucoup aimé le prof de philo de Nos 18 ans (2008).

Le comédien, réalisateur, scénariste accumule les marques de reconnaissance de ses pairs : 6 nominations aux Molières dont une récompense, 7 nominations aux Césars (il serait peut être temps de penser à lui mesdames et messieurs les membres de l’Académie, mais bon, je dis ça…).

Mais par-dessus tout, le prix d’interprétation masculine à Cannes en 1986 pour son rôle dans Tenue de soirée au côté de Gérard Depardieu et de Miou Miou reste exceptionnel. Songez, ce comédien, que l’on oublie avoir un talent aussi complet, remporte la récompense suprême pour son personnage d’Antoine, charmé par Gérard Depardieu, gouailleur à souhait, dans un rapport maître-esclave, de séduction et de manipulation entre deux hommes. L’affaire n’a pas manqué de choquer lors de la sortie en salle le 23 avril 1986. Il était alors interdit aux moins de 12 ans. Cette notion peut paraître ridicule mais à l’époque, cela voulait dire beaucoup…

Alors oui, Michel, oubliez que « sur un malentendu ça peut marcher » car définitivement « je vous trouve très beau »…

Ecrans & toiles

Saltimbanco, songe d’un soir d’hiver

Il y a des spectacles que l’on n’oublie pas. Le dernier en date qui m’a laissé cette impression, Saltimbanco, la création du Cirque de Soleil en tournée en France à Nice, Strasbourg et Nantes. La première représentation a eu lieu le 23 avril 1992 à Montréal. Depuis, 9 tournées sillonnent le monde, certaines sous chapiteaux, d’autres en arénas (espaces couverts) comme celle que j’ai eu le bonheur de découvrir accompagnée des mini-nous sur l’invitation d’un amateur éclairé. Depuis 1984 à Québec, le Cirque du Soleil propose des spectacles sans animaux et principalement centrés sur l’acrobatie, la jonglerie et l’aérien.

Un décor aux couleurs vives, des costumes splendides, des numéros magnifiques, tout est réuni dans un univers extraordinaire. Question numéros, tous étaient parfaits mais j’en retiendrai trois en particulier. Troisième position : le main à main ou quand un duo d’équilibristes qui ressemblent à s’y méprendre à Mr Propre, mais en double siouplait, défient les lois de la gravité. Seconde position, les mâts chinois et 16 acrobates s’élaçant d’un mât à l’autre, époustouflants.

Enfin, mon préféré car jamais vu jusqu’ici, les boleadoras. Des poids fixés au bout d’une corde et manipulés, tels des lassos ou des frondes jusqu’à frapper le sol et produire des sons qui répondent aux talonnades des artistes. Empruntés aux chasseurs argentins de la pampa, cette arme devient instrument de musique, de danse, accompagnée de pas empruntés au paso doble. Traditionnellement pratiqué par des duos d’hommes il s’agit là d’un couple, tout simplement hallucinant.

Un spectacle bouleversant, à ne rater sous aucun prétexte.

Photos empruntées au site officiel du Cirque du Soleil
Ailleurs

Un week-end aux salons

Et voilà. Les soldes d’hiver se terminent bientôt. Les collections printemps-été pointent timidement le bout de leurs cintres en dépit des flocons, goutes et autres témoins de la froidure actuelle. Courage, robes, shorts, escarpins et autres tongs, votre tour arrive…

La fin du mois de janvier est ainsi celle des salons durant lesquels se découvre la tendance de l’hiver prochain. Je n’ai évidemment pas résisté à l’appel des nouveautés et ai entamé un audacieux marathon.

Première étape, Who’s next et Première Classe (prêt-à-porter, chaussures, accessoires). Une nouveauté, le Petit Who’s next qui accueille des marques pour les 0-16 ans. A voir ! Un petit clin d’œil à Mademoiselle Quincampoix (malheureusement absente quand je suis passée, mais ce sera pour la prochaine fois j’espère !) un espace Blog éphémère au cœur du Fresh. A l’entrée, ne pas manquer le sympathique exercice de style sur le drapeau : mention spéciale à celui du Comité France Tricot, mon préféré.

Second point au programme, Prêt-à-porter et ses centaines de marques présentes. Impossible de tout voir, mais j’ai essayé… Et puis, un petit passage obligé à Eclat de Mode – Bijhorca et ses bijoux et accessoires.
Bref, de la mode, encore et toujours. Je ne ferai pas de top de mes préférences, c’est encore trop frais pour réaliser un classement. Mais beaucoup de monde, dans une humeur souriante : l’effet crise est il en train de s’étrangler ? Ce serait une bonne nouvelle.

Enfin, car les filles aiment aussi les voitures, ne manquez pas Rétromobile, qui se tient hall 7.2 pour les passionnés de mécanique ancienne jusqu’au 31 janvier.

La vie...

Les dangers du design

Le design a ses limites. Non, ne souriez pas devant cette énormité qui n’en est pas une. J’ai de quoi justifier ce propos. En gros, ce qui est pratique et fonctionnel a également le droit d’être beau (définition toute personnelle mais pourquoi pas).
Ainsi de nombreux objets font l’objet d’innombrables croquis, esquisses, mesures, tests, tentatives et essais en tous genres. Prenons un exemple : la WII. Cette console de jeu familiale qui fait, outre celle de Nintendo, la fortune des vitriers et le désespoir des assureurs devant les accidents de lancer de télécommande. En effet, bien qu’il soit spécifié en 45 langues, au moins, qu’il faut les attacher au poignet, ces prothèses ont la fâcheuse habitude de s’enfuir sous l’effet de la force centrifuge et de briser, au mieux une baie vitrée, au pire un appendice nasal. Sans entrer dans des jeux compliqués, une partie de bowling bien menée peut tenir ses promesses de ce côté-là.

Nombre d’accessoires au look aussi épuré que le presse agrume de Philippe Starck complètent le joujou. Volant, sabre laser ou encore le must, la WII fit. THE plateau qui étire, détend, muscle, allège, corrige l’IMC mais ne fait pas le café… Attendons une campagne George C fait sa gym en buvant son ristretto, pour le coup ce serait un fameux coup marketing. Mais je m‘égare. La fameuse plate forme (en gros un gros plateau blanc) se pose devant la TV (celle avec laquelle on joue au tennis) histoire de pratiquer une activité de type stepper entre autres (pour ceux qui vivent dans des contrées reculées non desservies par les pubs en tous genres, heureux qu’ils sont…).

J’ai, entre autres mauvaises habitudes, celle de poser mon ordinateur portable à même le sol. Les mini-moi ayant depuis longtemps compris qu’un quelconque attentat serait puni de vidange de lave-vaisselle à perpétuité sans remise de peine, aucun accident n’est à déplorer. Ledit ordinateur est une pure merveille de technologie et me sert évidemment d’outil de travail. Tout sauf un jouet donc. L’affaire se corse avec l’arrivée de gamins plus petits, non rompus à la crainte de votre Lady. Car oui, vous voyez arriver le souci. Que dire à un minot d’à peine 4 ans qui, regardant avec envie le dispositif WII + accessoires, s’empresse de grimper méthodiquement sur le petit plateau de sport posé devant l’écran et d’imiter Jane Fonda dans ses grandes heures…. Aargh, une seconde et le malheur est arrivé. L’ordi a été WII fitisé ! Si seulement il avait été gros, laid, couleur caca d’oie, rien de tout cela ne serait arrivé. Trop de design tue l’espérance de vie du matériel.

Alors oui, je ne le ferai plus, promis. Je rangerai le prochain bazar à hauteur de Hagrid, le super copain de Harry Potter de sorte que même moi je n’oserai plus m’en servir. Mais s’il vous plaît, mesdames et messieurs de la maison au logo à la pomme, cessez de produire de si jolies petites merveilles et revenons-en (enfin !) au style soviétique pré-glasnost, histoire d’éviter les confusions…

La vie...

Défi duck

Les réseaux communautaires sont à la mode, rien de neuf sous les flocons. Mais Facebook (pour ne pas nommer le leader) n’offre pas que la possibilité de «garder le contact avec ceux qui vous entourent». Cet argument n’est que la façade politiquement acceptable par les accros (dont je fais évidemment partie).

Parce que, bon, il faut bien l’avouer c’est avant tout un espace de jeu sans limites. Nombre de groupes, de pages, voir de profils n’ont d’autre but que de faire sourire. Il y en a de très sérieux, évidemment. Nombre de causes, plus nobles les unes que les autres, d’événements dramatiques, montrent que la solidarité, même sur le web, n’est pas pour autant synonyme de virtuel. La puissance du média en fait un outil à haute force de frappe psychologique mais restons du côté non obscur de la force.

La consultation assidue du profil d’un ami facebooker m’a permis de découvrir la dernière perle du genre : «Je suis anatidaephobe et j’en souffre». Mieux qu’un coup de foudre, une révélation… Un coup d’œil rapide et je découvre 66 553 membres. Autant de sujets à cette pathologie atroce dont le seul nom suffit à angoisser un moine bouddhiste de retour de Lhassa. De quoi s’agit-il ? «L’anatidaephobie est la peur fictionnelle, irraisonnée et immotivée selon laquelle un canard pourrait être en train de vous regarder». Je lis la suite.
«Imaginez. Quoi que vous fassiez, un canard vous fixe de la façon la plus malsaine au monde. Depuis une quelconque cachette disponible. Tout au long de votre existence.
Même endormi dans l’abri douillet de votre lit, un canard vous regarde toujours, dissimulé quelque part; si vous aviez le malheur de vous retourner, il se peut que vous le voyiez aussi.
Chaque année, des centaines de personnes, et notamment des gersois, mettent fin à leurs jours pour ne plus avoir à subir cette abomination. Soutenons-nous, tous ensemble».

Là, je frémis. Surtout devant le fait que j’ignorais tout de ce drame. Heureusement que Ô mon maître et son acuité facebookienne légendaire ont réveillé mon cervelet endormi. Et merci à Marie Simon, «chasseuse de têtes de canard» d’avoir mis en place ce groupe de soutien. Du coup, je m’interroge, me questionne, me creuse le ciboulot, me psychanalyse. En souffré-je ? Suis-je atteinte ? Telle est l’inquiétude qui m’étreint depuis quelques jours. To be anatidaephobe or not ? Dans le doute, et le temps de trancher la question, je m’en vais rejoindre cette communauté où, au pire, je trouverai bien un petit coin, coin coin.

 

Tendances

Le grand bazar

Début d’année, mois de janvier, routes enneigées… C’est ainsi qu’a démarré la nouvelle année. Après un début d’hiver timoré, nous sommes dans le vif du sujet. Températures polaires, saupoudrage méthodique de neige en quantité plus que généreuse et trottoirs glissants à souhait sont autant de bonnes excuses pour se lancer (tardivement mais il n’est pas trop tard) à l’assaut des soldes. Manteaux, pulls, bonnet (si si) et chaussures adéquates sont ri-gou-reu-se-ment indispensables pour affronter la froidure.

Me voici partie en quête de THE bonne affaire, surtout qu’il semble que la morosité du début de saison laisse un choix impressionnant de tailles disponibles. Il est vrai que les rues sont couvertes d’affichettes vantant des rabais qui, s’ils s’appliquaient à l’état de la Bourse, seraient synonymes de crise mega big plus. -30% (c’est le minimum crédible), -40% (mouais), -50% (ça commence à devenir correct) ou même -70% (là c’est du sérieux) sont autant de balises rassurantes et génératrices d’achats.

Pour mémoire, rappelons que selon leur définition légale les soldes sont « des ventes accompagnées ou précédées de publicité et annoncées comme tendant, par une réduction de prix, à l’écoulement des stocks » (article L310-3 du code de commerce). Les collections de prêt-à-porter ou de chaussures sont ainsi bradées puisque leur date de péremption s’apparente à celle des produits laitiers. Passée la date fatidique du 15 février (à peu près), votre sublimissime veste achetée au prix du lingot ne sera plus qu’un « reste de la précédente collection ». La collection printemps-été 2010 hiberne dans la réserve et n’attend qu’un peu de place sur les portants pour faire son coming out et nous rassurer sur l’arrivée prochaine des petites robes à bretelles et des ballerines légères.

Bref, on solde, oui, mais on solde tout et surtout n’importe quoi. Alors profitons-en ! On n’a jamais assez de douillets pulls en cachemire…

Mais à y regarder de plus près, on découvre d’autres articles liquidés dont le rapport avec la saison météorologique n’est qu’assez obscur. Pièces de vaisselle (bols et tasses rouge semblent réservés au mois de décembre), bougies parfumées (il y a peut être incompatibilité entre parfum cannelle-orange et herbe coupée printanière?), appareils photo (le nouveau FG-67 doit laisser sa place au BB-98 voyons !), coussins propices au cocooning sur canapé (la couleur rouille-choco serait-elle insupportable dès le mois d’avril ?), jeux vidéo WII et Nintendo (là c’est le bouquet !), housses d’ordinateurs portables (jusqu’ou la hype attitude va-t-elle se nicher ?) ou encore produits cosmétiques (« crème peau sèche -30% » : pourquoi, en été elle est supposée devenir mixte ou la série de tubes a été achetée au rabais because mini délai d’utilisation ?).

La vie...

Requiem pour un sapin

On peut penser que les fêtes de fin d’année se terminent par le réveillon de la Saint Sylvestre. La logique implacable de la sémantique alliée à celle du calendrier tendrait à confirmer cette notion. Il faut cependant nuancer le propos. Fin des festivités, oui. Mais il reste à régler les dégâts collatéraux…

Certains parcs municipaux proposent de les déposer pour les recycler en pseudo compost naturel. On peut aussi, moyennant un outillage validé par l’ONF, soigneusement débiter l’arbre et le transporter dans des sacs vers une accueillante déchetterie. Pour ce qui est de procéder à l’évacuation définitive, j’ose conseiller une pratique peu conventionnelle mais efficace, validée par de nombreuses années de pratique. Plutôt que de transformer les couloirs de l’immeuble en une pinède digne de la presqu’île de Gien, la méthode Lady P. consiste à balancer le sapin par la fenêtre. Nooon, ne faites pas de gros yeux du genre «ça y est, elle cherche à embrocher ses voisins». Il convient évidemment de s’assurer de la participation d’un complice (merci Enzo !), histoire de sécuriser le périmètre, récupérer l’OVNI au vol et le déposer près d’un «point de ramassage». Je précise cependant qu’évidemment cette méthode est totalement interdite et ne peut être pratiquée que nuitamment. Mais nous sommes entre nous, personne ne dira rien

Vous aurez sans doute compris que l’opération s’est déroulée sans encombre ce week end et je peux désormais commencer à réfléchir à la meilleure méthode pour cacher des œufs de Pâques en appartement.

Si les préparatifs prennent des heures, jours voir semaines dans la joie et la bonne humeur (il faut bien ça pour décorer les maisons, habiller les sapins, préparer les cadeaux, gaver les oies et plumer les chapons), il ne faut pas oublier le temps de démontage. La fête est finie, les cousins de province ont retrouvé leurs pénates, l’école a repris, les soldes (aargh !!!) commencent et on essaie de tenir la longue liste des bonnes résolutions.

Question gastronomie, la galette a achevé les effets du régime vainement entrepris en prévision des repas pantagruéliens. Frangipane, pommes, chocolat, pistache-griottes (goûtée cette année, une tuerie…), brioche, autant de raisons de se fâcher définitivement avec le pèse-personne. Mais l’invité spécial des festivités, celui qui cristallise toute l’attention doit désormais laisser sa place. Et c’est là que se pose l’ultime et plus que jamais épineuse question de l’avenir du sapin.