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Sister

Ecrans & toiles

Looking for Russell

Cannes, dimanche 9 mai.
La Croisette grouille de curieux plus ou moins cinéphiles tandis que Cannes panse ses plaies. Mercredi, les premiers préparatifs des festivités ont été balayés par l'eau et le vent : podiums et autres pavillons se sont envolés en quelques heures. Serait-ce la magie du cinéma ? La volonté de ne pas gâcher la fête (et également de ne pas passer à côté de la manne que représentent ces dix jours) a mobilisé les forces en présence. Dès jeudi matin, les plages étaient couvertes de bonnes volontés (ainsi que pompiers et membres de la sécurité civile) armées d'outils en tous genres pour effacer les stigmates du désastre.
L'effort est récompensé car les terrasses sont sorties comme si de rien n'était (ou presque).
C'est ainsi que nous avons commencé la période festivalière sur le ponton de l'hôtel Carlton, par un brunch aussi savoureusement qu'esthétiquement réussi. L'équipe de Robin Hood (celui de Ridley Scott, est il besoin de le préciser ?) y prépare la soirée d'ouverture de mercredi. Les premiers échos annoncent un excellent film et les attachées de presse ne ménagent pas leurs efforts pour que le grand soir ne démente pas la tendance. Nous ne verrons pas Russell ni Cate mais qu'importe, le parfum de Cannes millésime 2010 plane déjà.
Mention spéciale à Jean-Michel et Jean-François du Carlton qui rappellent que "palace mondialement connu" ne rime pas avec obséquiosité et ronds de jambes inutiles mais bien avec professionnalisme et surtout bonne humeur.
Le Festival peut commencer : silence, on regarde !
Tendances

Addiction fatale…

Premier samedi des soldes, n’écoutant que mes bonnes résolutions (que je me répète telles des mantras depuis plusieurs semaines) je me suis lancée dans une tentative de "shopping raisonnable". Une évidente contradiction dans les termes, un non-sens, ainsi que je m’en suis bien vite aperçue, à peine sortie de chez moi.
Précisons que j’ai la chance (ou la malchance, tout dépend…) d’avoir pour voisines de sublimes boutiques alignant babies, escarpins, salomés, derbys, mocassins et autres tongs ou nu-pieds. S’y côtoient Prada, Miu Miu, Gucci, Chloé, Christian Louboutin ou encore Jimmy Choo (mon préféré). Je les vois depuis des mois, les unes après les autres, au gré des vitrines offertes.
La sandale à talon Christian Dior a laissé sa place à la ballerine Marc By Marc Jacobs, qui elle-même s’est effacée pour un improbable escarpin Sergio Rossi.
Cette valse des souliers s’est arrêtée et aujourd’hui elles trônent toutes ensemble. Diamonds are a girl best friends disait Marilyn, les chaussures aussi.

J’abandonne mes belles tentatrices pour me diriger vers ma boutique fétiche. Sa fréquentation, épisodique malheureusement, est toujours l’occasion de découvrir des pièces extraordinaires, originales, divinement féminines. Evidemment, les portants sont garnis de merveilles qui ne demandent qu’à vous envelopper de leurs matières douces…
Je récite encore et encore mon hymne (« des chaussures point tu n’achèteras, nul besoin tu n’en as »). Mais quand le drame se noue, on ne l’arrête plus. En quelques minutes, mon sort est scellé.

Depuis quelques mois, je suis de très (trop) près les collections de chez Dsquared2. Les jumeaux Dan et Dean sont, à mon sens, parmi les plus fertiles et imaginatifs créateurs actuels. Leurs défilés combinent élégance, originalité et créativité. Rien d'extravagant, juste sobriété et perfection. Le moindre de leur vêtement ou de leur soulier recèle sa part de génie. En un mot, j’adore.

Alors que je sors, je la vois, elle, celle que je n’espérais plus. La paire de sandales à brides, qui assume son talon de 10cm. Importable ? Même pas. Plus dans ma taille ? Non plus. Elles sont disponibles. Je récite, encore et encore. Peine perdue… N’écoutant que ma déraison, je demande au jeune homme qui me les a proposées de bien vouloir envelopper le précieux Graal. Je n’ai décidément aucune volonté…

Je repars, heureuse et un rien coupable. En rentrant, je croise mes amies de chez Marc, Sergio, Miucca ou Jimmy. Désolée les filles, je ne vous vois plus.
Une autre fois peut-être ?