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Prix du Quai des Orfèvres

Mots & notes

Bouquinothérapie estivale

« vacances » : (va-kan-s’) s. f. : période pendant laquelle on ne travaille pas (source TLFi). Tout est dit.

Durant cette belle période, il est temps de s’adonner aux (trop) nombreux ouvrages repérés pendant l’année scolaire dont la lecture a été soigneusement remise sine die (en latin dans le texte siouplait : le sacrifice désormais institutionnalisé de cette belle langue ne passera pas par moi, na). Le programme de cet été annonce une dominante policière mais je n’exclus pas d’y ajouter quelques bluettes romantiques ou une relecture méthodique de madame Bovary, celle ci étant réservée aux jours de forte pluie ;-).

En premier, le surmédiatisé Soumission du non moins médiatisé Michel Houellebecq, publié en janvier 2015, en pleine tragédie Charlie Hebdo. Il faut dire que le sujet trouvait une résonance aussi surprenante que dérangeante avec l’actualité brûlante de cette période. Le pitch : François, professeur de littérature à l’université de Paris, nous raconte l’élection présidentielle de 2022, opposant au second tour la présidente d’un parti d’extrême droite et le leader de la Fraternité musulmane, ainsi que la période qui suit. Oups. J’avais différé l’achat du bouquin autant que sa lecture. Je n’oublie pas que Michel Houellebecq, prix Goncourt 2010 pour La possibilité d’une île (traduction : auteur qui a été adoubé par ses pairs lors d’une remise d’un prix prestigieux durant un déjeuner gastronomique chez Drouant), a dit il y a quelques années du gourou Raël qu’il « est un homme sympa, convivial ». Mouais. Mon pragmatisme légendaire en avait été secoué et, outre le talent incontesté (et incontestable) de l’écrivain, je conçois envers lui depuis cette date une réserve de bon aloi mais ferme . C’était sans compter sans mon ami Jacques C, toujours habile à me faire réfléchir sur mes fichues certitudes. Il m’a ainsi offert le volume (299 pages tout de même) que j’avais promis de lire. C’est chose faite, du moins en partie, puisque j’en suis à la page 126, en plein entre-deux tours. Il me faut reconnaître que le texte est passionnant, dérangeant, déconcertant, inquiétant, interpelant. L’éditeur (Flammarion) le présente comme « une saisissante fable politique et morale », un écrit propre à faire réfléchir son lecteur. De ce côté là, pari tenu et il me tarde de savoir comment tout cela finira.

Plus léger (quoique léger, faut le dire vite), Le cercle de Bernard Minier, second volume après l’excellentissime Glacé, qui m’avait menée dans les Pyrénées, à la poursuite « d’un des plus redoutables tueurs en série de l’ère moderne ». Je retrouverai dans Le cercle le commandant Servaz, flic efficace mais peu commode, amateur des oeuvres de Gustav Mahler.

A suivre, Le sang de la trahison de Hervé Jourdain, dont je ne sais RIEN, si ce n’est qu’il a reçu le Prix du Quai des Orfèvres 2014. Ce prix, fondé en 1946, « couronne chaque année le meilleur manuscrit d’un roman policier inédit » et est placé sous la présidence du Directeur de la Police Judiciaire. La proclamation du résultat est effectuée par le préfet de Police de Paris. Rappelons le lauréat du prix 2012, Pierre Borromée avec L’hermine était pourpre. On peut imaginer que le commissaire Moulin, qui a sévi été diffusé sur TF1 dès 1976, aurait pu présider ce prix.
(Note perso : plutôt Moulin que Julie Lescaut, mais ça n’engage que moi).

Enfin, La fille du train de Paula Hawkins : LA révélation 2015, numéro 1 des ventes en Angleterre et aux Etats-Unis, une premier roman dont les droits d’adaptation ont été achetés (presque dès sa sortie) par un certain Steven Spielberg (oui le papa d’E.T et des Dents de la mer). L’histoire : Rachel prend son train deux fois par jour, à 8h04 et 17h56, et passe devant une maison en bas de la voie ferrée. Elle en vient à imaginer la vie du couple d’occupants, jusqu’à apprendre la disparition de la jeune femme. « Préparez vous à être ensorcelé, à devenir obsessionnel », nous promet la romancière Laura Kasischke. Je me régale d’avance.

A la relecture de ce post, je confirme qu’il sera IMPERATIF d’ajouter quelques romans à l’eau de rose pour ne pas virer psychopathe 🙂
N’hésitez pas me faire part de vos suggestions !