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#PrayForParis

Etat d'urgence, La vie...

Christkindelsmärik en état d’urgence, mode d’emploi

Le Christkindelsmärik (ou Marché de Noël pour les non bilingues en alsacien) est une institution multi séculaire qui existe depuis 1570, rien que ça. Chaque année, des millions de touristes affluent pour goûter les bredele (petits gâteaux), admirer le  sapin de tous les superlatifs (le plus haut, le plus beau…) et découvrir les sublimes décorations qui transforment la ville (mes préférées, les chandeliers made by Baccarat qui illuminent la rue des hallebardes).

Oui, mais ça c’était avant. Avant l’horreur du 13 novembre et qu’on se demande tous « et maintenant » ?
Certains le souhaitaient, d’autres pas. Il n’y a sans doute pas de bonne ou de mauvaise décision. Mais oui, cette année le Christkindelsmärik se tiendra à Strasbourg. Parce qu’il ne faut pas céder à la terreur mais apprendre la prudence et que les alsaciens ont la tradition chevillée au corps (et la tête dure, mais à peine).

Il se tiendra donc « comme d’habitude » (quoique) mais sous extra haute protection. A la veille de l’ouverture dudit marché, les autochtones sont ainsi amenés à résoudre la très épineuse question du stationnement puisque l’une des dispositions est d’interdire (au moins partiellement) l’accès à l’ellipse insulaire de 10h à 20h tous les jours. De plus, le stationnement est prohibé sur la voie publique. Près de 6000 véhicules à « caser » pendant jusqu’au 24 décembre, rien que ça. Solution pour les résidents qui bénéficient d’une autorisation en hyper centre : pouvoir exceptionnellement se garer dans un parking couvert ou de bénéficier d’une extension de la zone de parking à l’extérieur de celle normalement attribuée, sous condition d’en faire la demande par email . Pour faire court, ce matin il s’agissait d’aller percevoir le précieux sésame… et de croiser nombre de malchanceux à qui il a été répondu « désolé, les parkings sont tous complets« . Ambiance…

La ville, vidée de ses véhicules, allégée en cyclistes (à qui a il a été demandé de réduire les déplacements) et accessible uniquement par six points d’accès, risque de prendre un visage inédit. A suivre dans les prochains jours…

Etat d'urgence, La vie...

Les jours d’après…

#PrayForParis by Arnold SchwarzeneggerC’était un vendredi 13. Pour certains, jour de chance, d’espoir de victoire contre les champions du monde de foot, de grattage de tickets de loterie et de recherche de trèfles à quatre feuilles, même si ce n’est pas vraiment la saison.

Pour nos juniors, jour d’école. Pour certains, jour de spectacle scolaire ou d’anniversaire. Un jour de novembre plutôt doux, même si ce n’est pas vraiment la saison. Et puis le soir, Giroud et Gignac marquent contre l’Allemagne et offrent une victoire contre la Mannschaft, même si ce n’est pas vraiment la saison et qu’on l’espérait plutôt en juillet dernier.

Vendredi 13. Un concert en famille ou entre amis, un verre à la terrasse d’un café, même si ce n’est pas vraiment la saison. En quelques minutes, l’horreur, la violence aveugle. Le pire, qu’on n’ose même pas imaginer et qu’on ne peut décrire.

Je cherche depuis vendredi comment écrire un post mais les mots me manquent. Peut-être simplement parce qu’ils n’existent pas. Des années d’études, de lecture passionnée, de décorticage en règle d’ouvrages plus ou moins récents, de traduction minutieuse de textes hérités de l’Antiquité ou du moyen âge et rien. Rien qui vient.

Je me demandais ce week-end comment aborder, encore une fois cette année, de tels événements en classe, le matin à la reprise des cours. Difficile d’expliquer ce qui se passe. Comment expliquer l’inexplicable ?

Alors leur donner la parole, les écouter, les entendre exprimer leur colère, leur peur, leur peine, leur incompréhension. Les questions se posent, sans réponse possible. Parfois immatures, remuants et indisciplinés, ils montrent aujourd’hui spontanément générosité, empathie et courage. Souvent rebelles à l’autorité, ils saluent le dévouement des policiers et des services de santé. Impressionnants. Rassurants.

D’une voix, ils revendiquent le droit à fréquenter les terrasses. Même si ce n’est pas vraiment la saison.

Attentats-a-Paris-l-histoire-de-la-photo-des-policiers-emus-aux-larmes

PS Merci au bonhomme d’Elyx pour son trait simple et efficace.