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Charles Baudelaire

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Correspondances marocaines (Marrakech #1)

Il y a des lieux qu’on a envie de découvrir et on ne sait pas pourquoi. A force d’en parler, je suis (enfin !) partie pour la Perle du Sud. Le risque avec une idée préconçue, c’est d’être déçue quand la réalité rejoint la fiction. On m’avait mise en garde : « gaffe ma grande, c’est pas comme tu te l’imagines… ». Je m’étais donc conditionnée à rester objective, à abandonner mes fantasmes et à profiter de ce que mes yeux allaient découvrir. D’abord, il n’y a pas que les yeux : déjà, à la descente de l’avion, il y a la chaleur (because avec les 17° que je laissais derrière moi, 34° ça fait quand même une sacrée différence). Une expédition en taxi plus loin (la conduite marocaine vaut son pesant de tajine), nous longeons les remparts pour pénétrer dans la Médina. Point d’hôtel genre building à l’européenne avec piscine olympique et buffet italien ou espagnol mais un riad perdu au beau milieu de la vieille ville.

Point info : un riad doit, pour mériter son nom, comporter dans son patio quatre arbres plantés en terre ainsi qu’une fontaine. Beaucoup ont sacrifié ces plantations au bénéfice d’une piscine (ça plait plus aux touristes paraît il) et doivent être appelés un dar. Antoine, notre hôte, a bien insisté sur le sujet, je ne voudrais pas m’exposer à ses foudres certes bienveillantes. La fameuse maison d’hôte est perdue au milieu d’un dédale de petites rues (tellement petites qu’elles n’ont pas de nom) qui abritent, côte à côte, vendeur de babouches, réparateurs de mobylettes (aargh les mob’ et leur pilotage, tout un programme), marchands de tapis, boucherie (euh oubliez le terme « chaîne du froid », la viande attend, soigneusement posée sur une serpillère qui lui tient lieu de vitrine non réfrigérée), droguerie et autres ferronniers… Ca sent l’essence et l’huile de vidange, les épices et le thé à la menthe. Mais qu’importe.
J’ai repensé à Charles le Grand (Baudelaire pas l’autre) et à son sonnet des Correspondances : « les parfums, les couleurs et les sons se répondent« . C’était comme je l’avais imaginé et j’ai adoré.