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Bac 2017

Brèves de prof, La vie..., Mots & notes

21 juin en Absurdie

Mercredi 21 juin. Jour de la fête de la musique. Mais avant cette pause détente, jour des dernières (ou avant-dernières pour les séries technologiques) épreuves du bac. Il fait chaud (attention, euphémisme à l’horizon). Quelques 36° sont attendus à l’ombre (il est vrai qu’attendre au soleil serait parfaitement crétin). L’épisode est officiellement caniculaire, les plans d’urgence sont déclarés comme en attestent divers documents/mails/campagnes d’affichages et autres messages (plus ou moins spirituels pour certains).

Exemple, dans le cadre de la surveillance des épreuves du bac, il est demandé de veiller à ce que les candidats bénéficient des conditions les plus favorables possibles, entre autres en leur fournissant de l’eau en quantité suffisante. S’il est aisé de s’hydrater, il semble objectivement difficile de maintenir une température confortable. De plus, les salles surveillées pas plus tard que ce matin étaient exposées plein sud, donc susceptibles d’être étouffantes, mais néanmoins prudemment équipées de fenêtres à oscillo-battants : en effet, pour des raisons de sécurité destinées à éviter tout risque d’accident, l’ouverture latérale est condamnée, y compris pour faire entrer, avant l’entrée des candidats dans la salle, le moindre souffle d’air frais hérité de la nuit. Bien évidemment la climatisation est inenvisageable dans un établissement pouvant accueillir 1600 élèves : dépense énergétique, coût financier et pollution oblige.

Car c’est là que les choses se corsent et qu’on se demande si, sérieusement, on n’est pas l’heure du grand n’importe quoi. Les mêmes documents/mails/campagne d’affichage annoncent un pic de pollution à l’ozone et préconisent notamment de privilégier les transports en commun. J’évoque ici tram/bus/covoiturage et non « mouvements de liesse collective » à réserver pour plus tard dans la soirée lors du musiquethon annuel. Pour résumer « ozone = faire attention et jouer collectif et solidaire ».

Collectif et solidaire, mouais. A Strasbourg, capitale européenne (pour l’instant), grande prêtresse de la divine piste cyclable, heureuse pionnière du retour au tram 2.0 (y compris avec sa nouvelle ligne extra-moderne-éco-friendly qui vous dépose à la case Allemagne sans passer par la case « douane » qui a le mérite de ne plus entraver les rapprochements franco-allemands au quotidien), on n’a pas peur du ridicule.

C’est en effet ce même jour que la CTS, institution locale qui prend en charge ces fameux transports collectifs, annonce une grève. Au menu : service minimum assuré (nous voilà rassurés) entre 6h et 14h (comprendre 1 rame/30 mn) et réseau bus en mode light.

Epreuve du jour pour candidats ambitieux : « Le mercredi 21 juin, des centaines de candidats au bac doivent – pour une fois – arriver impérativement à l’heure au lycée. En même temps, un pic de pollution à l’ozone recommande de laisser Titine au garage, invitant à utiliser tram et bus. Enfin, un pseudo service public chargé d’assurer les transports en communs se met en grève à cette même date. Question : redéfinissez les termes collectif et solidaire ». Vous avez 2h.

Brèves de prof, La vie...

Bac 2017, c’est parti !

Juin. Ses terrasses. Ses soldes. Sa fin des cours. Et le bac… Comme les radis, ça revient tous les ans. En général la philo ouvrait le bal et était suivie le lendemain par le français. Cette année, une nouveauté pour entamer les réjouissances : la philo le matin, le français l’après-midi, tout ça le même jour, jeudi 15 juin 2017, date fatidique, point d’orgue du compte à rebours entamé le jour de la rentrée scolaire. On ne sait d’ailleurs quel bureaucrate a jugé futé de faire composer les élèves de première entre 14h et 18h sous le soleil exactement…

Le bac, institution créée par décret napoléonien le 17 mars 1808, reste aussi vénérable que contestée. Vénérable car précieux sésame qui permet d’accéder aux études supérieures. Contestée car coûteuse et régulièrement remise en question pour cause de pertinence désormais suspecte. Rien que cette question pourrait être débattue des heures… Détail amusant, le bac véhicule toujours son lot de fantasmes. En philo, l’angoisse reste la même depuis des lustres : « Platon, Nietzsche et compagnie je sais toujours pas à quoi ça sert et surtout je pige pas de quoi ça cause » ou bien : « Kaou je tombe sur la conscience, ça va envoyer du bois » (comprendre : ça s’annonce pas gagné…).

Pour l’écrit de français on entend encore : « ouhai moi je sais de source sûre que cette année c’est le théâtre qui va tomber parce que le cousin du neveu de la voisine d’en face connaît un gars qui lui a dit » ou encore « moi je prends le récit d’invention à coup sûr, même pas je lis les autres sujets » (ben voyons : kamikazes s’abstenir). N’oublions pas les oraux : « moi ses fiches de révision je m’en bats les steaks, vais le passer au talent son oral » (délicate remarque authentiquement entendue dans un couloir récemment) mais aussi « j’ai tout appris par coeur, tout relu, comme ça je mets tout et je suis certain d’avoir bon » (tout aussi hasardeux…).

La valse des épreuves sera suivie par l’histoire-géographie, les langues, les sciences éco, les maths, les sciences… Autant de jours que chaque candidat vivra intensément (quoiqu’il ou elle en dise), tout comme sa famille, par ricochet. Car oui, si le/la futur(e) bachelier(e) est seul(e) devant sa feuille, ce sont parents, fratrie et amis qui se préoccupent, s’inquiètent, soutiennent.
Petit mot spécial Mini-moi 1 qui se lance dans l’aventure dès demain : « pas de stress inutile, tout ira bien » (note perso : « oui, je sais, je n’y connais rien et je t’agace avec mes encouragements, mais que veux tu, on ne se refait pas »).

Ultime préconisation à la veille du grand jour : pour sourire un peu, ne pas hésiter à revoir cette vidéo signée Aziatomik.
Certes l’ensemble n’est pas politiquement correct, mais il n’est pas interdit de ne pas se prendre au sérieux (attention litote en vue) 😉