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Lady Pénélope

Mots & notes

Marie, Olivier, Suzie et moi

Il ya des films qui font pleurer. Parfois de rire mais la romantico gnangnan que je suis (j’essaie de me soigner mais à quarante ans passés, on ne change pas les rayures du zèbre) s’effondre toujours devant Sur la route de Madison ou Ghost (ou encore à la dernière scène des Ripoux, quand Lhermitte vient récupérer Noiret à la sortie de prison, avec Ripoux 1er attelé au sulky. Cherchez pas, je sais pas pourquoi ça me fait pleurnicher, c’est comme ça). Ma dernière occasion de faire grimper l’action Kleenesque n’est pas due à un film mais à un livre. Vi vi, comme quoi le septième art n’a pas l’exclusivité de mes émotions lacrymogènes et un bon très bon livre qui met la larme à l’oeil est une denrée rare.

Il y a quelques mois, Grangran (alias la grand mère des minis, alias Mom’ pour leur maman) m’a offert un petit livre de poche, comme ça, l’air de rien, en glissant juste « tu devrais lire ça ». L’été a passé, j’ai enfin écumé mon retard de polars. En recroisant la couverture à vache (pas celle du canapé mais celle du livre), je me suis dit que j’allais jeter un oeil aux aventures de Marie d’en haut. En gros, la rencontre d’un gendarme râpeux,  avec une fermière « de caractère« . Je m’attendais à un énième choc des cultures, à mi chemin entre Le mec de la tombe d’à côté « à l’envers » et Le rat des villes et le rat des champs. « Tu devrais lire ça » donc.

Il faut toujours écouter sa maman (ouhai enfin pas toujours non plus, je parle littérature là, même que tu lis parfois mes posts, des fois que tu tomberais sur celui là faudra pas en faire une généralité…). Car effectivement je « devais » lire ça. Marie et Olivier ce n’est pas qu’une histoire d’amour. Il y a certes leur histoire, compliquée à construire car les deux sont tellement écorchés qu’ils ont enfilé l’armure trrrrriple couche et que c’est pas facile d’aimer quand on vous a expliqué que vous n’y aviez pas droit ou qu’on ne vous a pas montré l’exemple (ou les deux, ça arrive aussi). Il y a Suzie, la gamine délurée de Marie (portrait craché de mini moi 2, ceux qui la connaissent vous le confirmeront), adorable et futée comme un renard. Il y a Antoine, heureux de voir sa meilleure amie amoureuse, enfin, mais qui angoisse à l’idée qu’on l’oublie (mais non, c’est impossible, elle a un coeur gros comme ça). Il y a Madeleine (qui me fait penser à quelqu’un que j’ai bien connu et qui nous manque beaucoup) qui a élevé Antoine comme son fils et puis il y a les vaches, les brebis et Albert (le chien)… Il y a leurs amis, leurs amours, leurs emm… (et ça non plus ils n’en manquent pas). Bref 315 pages, pleines de tendresse à revendre mais jamais gnangnan, dévorées en une après midi. Reste la curieuse impression d’avoir passé une partie de la journée avec des membres de la famille qu’on n’a pas envie de quitter (même Jack l’a dévoré en un temps record, moyennant  la disparition du stock de Kleenesque, c’est dire…).

Vous devriez lire ça…

La vie...

La vengeance du carnet à souche

Chaque retour de vacances réserve sa petite surprise. De la fuite d’eau qui transforme le salon en pédiluve à la plante verte qui s’est desséchée façon foin (because oubli de confier la clef à la gentille voisine) en passant par la boite à lettres dégoulinante de courrier, pubs et autres magazines dont on a pas pensé à suspendre l’abonnement (pour le courrier, cf le problème de la clef à la voisine…).
Cette année, la nouveauté était eu rendez vous, sous la forme d’un recommandé avec accusé de réception (le modèle de luxe) à chercher à la Poste. Bizarre, point de renouvellement de carte de crédit en attente et a priori pas de mise en demeure de payer l’électricité ou le téléphone (le prélèvement automatique a été conçu pour les blondes, nous le valons bien). Je mandate une bonne âme pour récupérer le pli au guichet, les horaires d’ouverture de ce dernier étant, évidemment, les mêmes que les miens…

Première surprise : appel de mon vaguemestre « dis donc, l’enveloppe elle vient du Tribunal d’instance, ça te dit kek chose ? ». Damned, kezako que ce bazar ? « Ben ouvre », « ben non, c’est ton enveloppe », « ben si j’voudrais savoir », « ben non », « ben si », « ben non »… 10 mn ne négo téléphonique plus tard, je jette l’éponge et le combiné : « Ok on verra ce soir ». Entre temps je cherche mais non, rien ne vient. Quand même un recommandé épais comme un brouillard écossais… Serais je convoquée comme jury pour la prochaine session du tribunal ? Arrête de délirer Pénélope, on n’est pas chez Perry Mason

Seconde surprise quelques heures plus tard : le titre de la lettre « Notification d’ordonnance pénale ». Aarglll ! Enfer et téléportation, v’la aut’chose… Je poursuis la lecture (après m’être assise, on ne sait jamais) en diagonale « prévenue d’avoir sur le territoire national commis l’infraction suivante (bon, c’est pas criminel, c’est déjà moins pire)…. ORDONNANCE PENALE (en gros et en majuscule siouplait)… réquisitions du Ministère Public… greffier en chef… RELAXONS des fins de la poursuite… » Devant le RELAXONS, effectivement je me relaxe. Je reprends par le début pour trouver ce qui m’avait échappé, à savoir le pourquoi du comment des fois que j’aurais frisé perpète. Ayé, écrit en tout petit je repère « stationnement irrégulier en zone stationnement payant, non paiement de la redevance ». C’était donc ça, eurêka, tilt, dring : ça me revient illico. Une sombre histoire de ticket pas visible qui m’avait valu une prune façon Marie Pervenche (ok, les moins de 40 ans, ça ne vous dit rien les tribulations de Danièle Evenou en tailleur bleu-gris EDF délavé d’origine soi disant couleur pervenche : au fait, filez moi le 06 du styliste, une horreur pareille y a pas prescription, même des années plus tard) et pour laquelle j’avais, au mois de mars renvoyé le talon du PV assorti dudit ticket. Est également indiqué le détail des condamnations : « Amende 0,00€, FGA 0,00€, Droit fixe 0,00€ pour un total de 0,00€ »  ainsi que l’adresse du Comptable du Trésor, « seul habilité à recevoir le paiement ». Paraît que les tribunaux sont engorgés qu’ils disaient…

PS je me demande s’il ne s’agirait pas d’une sombre affaire de vengeance rapport à un post de mars 2011 qui vantait les vertus de l’appli Stop Pervenche : appli communautaire qui invite pourtant à indiquer la présence de nos bienaimée(e) contractuel(le)s afin de leur réserver le meilleur accueil. Je creuse cette nouvelle théorie du complot et je vous dis quoi 😉

Tendances

iPressing

Les accros à l’iPhone savent qu’il existe des applis pour (presque) tout. C’est ainsi qu’on se retrouve avec quelques centaines qui sont bien évidemment rigoureusement indispensables. Certaines seront sitôt téléchargées, sitôt supprimées pour cause d’inutilité flagrante ou de fonctionnement approximatif. D’autres seront super utilisées en raison de leur caractère fondamentalement vital (Angry Birds ou Whatsapp). Polarize (pour ne pas la nommer) permettait de mettre les photos au format Polaroid (pour qui est né dans les années 70′, attention minute émotion) mais n’a pas survécu à une mise à jour qui garantit un bug total. A dégager donc en faveur de Polaroid qui, elle, semble fonctionner.
La petite dernière devrait (selon la mère de famille que je suis) être OBLIGATOIRE au téléchargement, ou même être fournie d’office. Qui n’a pas eu à affronter la chute du sorbet framboise (ou mûre, ça marche aussi) sur le tee shirt immaculé du petit dernier (ou de la jupe de maman, je sais de quoi je parle…), la vaporisation de vin rouge sur une chemise ou, mieux encore, la cravate de monsieur qui attire systématiquement la sauce de spaghettis ? Non que je veuille ruiner l’activité de la corporation des pressings (j’en connais un fort sympathique) mais l’appli sobrement appelée « la Tache » (ça ne s’invente pas) apporte des solutions avant que les remèdes soi-disant miracles n’ait définitivement empiré la catastrophe voire achevé le vêtement. L’appli répertorie 100 taches sur 24 types de textiles : il doit bien y avoir celle qu’il nous faut . My teinturier is rich…  (pour l’instant) 😉

Ailleurs

Balade à Venise

Après la Norvège et l’Autriche, les minis-moi globe-trotteuses se sont lancées à la découverte de Venise. Les petites veinardes ont ainsi découvert la cité des amoureux, sa lagune, ses canaux, sa place Saint Marc… Leur maman n’y étant jamais allée (promis, je vais finir par y remédier), elles lui ont rapporté de très jolies photos. Un bien beau reportage à partager : elles le valent bien. Merci mes z’amours 🙂

A joyful noise
Mots & notes

Gossip, a joyful music

Les expéditions « histoire de jeter un oeil » chez le disquaire du coin (enfin disquaire-libraire-vendeur d’électronique-tv-téléphones et dont le nom tient en quatre lettres…) sont toujours dangereuses. Car à ne vouloir rien acheter on ressort toujours avec plein de bazar pas prévu mais totalement indispensable. Dernier achat compulsif-au-départ-mais-non-regretté-loin-de-là, l’album de Gossip millésime 2012 : A joyful noise. Il paraît que l’amie Beth Ditto a voulu mêler pop et ABBA : au final, encore une fois, cette nana là elle est terrible ! Petit bémol, l’illustration de la pochette est absolument abominable…

A écouter sans modération sur la route des vacances.

PS ma chouchou c’est Move in the right direction, la 4 😉

http://www.youtube.com/watch?v=fIeNgxNrT4M

Ailleurs

Tombeaux saadiens (Marrakech #2)

Le séjour à Marrakech a été l’occasion d’une petite visite historico touristique. Non, il n’y a pas que la place Jemaa el Fnaa, le souk et les charmeurs de serpents. Au pied de la mosquée El Mansour se trouve la nécropole des rois Saadiens, qui ont régné au 16ème siècle à l’époque du grand sultan Ahmed al-Mansur Saadi (1578/1603) (c’était pour la minute culturelle). Les tombeaux, une soixantaine, ont été découverts en 1917 et sont régulièrement restaurés depuis. Le mausolée principal, une merveille,  est fait de stuc ciselé, les tombes de marbre de Carrare et la coupole de cèdre. Au beau milieu de la Casbah et de ses centaines de mobylettes, le silence règne. Magnifique.

Ailleurs

Correspondances marocaines (Marrakech #1)

Il y a des lieux qu’on a envie de découvrir et on ne sait pas pourquoi. A force d’en parler, je suis (enfin !) partie pour la Perle du Sud. Le risque avec une idée préconçue, c’est d’être déçue quand la réalité rejoint la fiction. On m’avait mise en garde : « gaffe ma grande, c’est pas comme tu te l’imagines… ». Je m’étais donc conditionnée à rester objective, à abandonner mes fantasmes et à profiter de ce que mes yeux allaient découvrir. D’abord, il n’y a pas que les yeux : déjà, à la descente de l’avion, il y a la chaleur (because avec les 17° que je laissais derrière moi, 34° ça fait quand même une sacrée différence). Une expédition en taxi plus loin (la conduite marocaine vaut son pesant de tajine), nous longeons les remparts pour pénétrer dans la Médina. Point d’hôtel genre building à l’européenne avec piscine olympique et buffet italien ou espagnol mais un riad perdu au beau milieu de la vieille ville.

Point info : un riad doit, pour mériter son nom, comporter dans son patio quatre arbres plantés en terre ainsi qu’une fontaine. Beaucoup ont sacrifié ces plantations au bénéfice d’une piscine (ça plait plus aux touristes paraît il) et doivent être appelés un dar. Antoine, notre hôte, a bien insisté sur le sujet, je ne voudrais pas m’exposer à ses foudres certes bienveillantes. La fameuse maison d’hôte est perdue au milieu d’un dédale de petites rues (tellement petites qu’elles n’ont pas de nom) qui abritent, côte à côte, vendeur de babouches, réparateurs de mobylettes (aargh les mob’ et leur pilotage, tout un programme), marchands de tapis, boucherie (euh oubliez le terme « chaîne du froid », la viande attend, soigneusement posée sur une serpillère qui lui tient lieu de vitrine non réfrigérée), droguerie et autres ferronniers… Ca sent l’essence et l’huile de vidange, les épices et le thé à la menthe. Mais qu’importe.
J’ai repensé à Charles le Grand (Baudelaire pas l’autre) et à son sonnet des Correspondances : « les parfums, les couleurs et les sons se répondent« . C’était comme je l’avais imaginé et j’ai adoré.