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juillet 2015

Mots & notes

Bouquinothérapie estivale

« vacances » : (va-kan-s’) s. f. : période pendant laquelle on ne travaille pas (source TLFi). Tout est dit.

Durant cette belle période, il est temps de s’adonner aux (trop) nombreux ouvrages repérés pendant l’année scolaire dont la lecture a été soigneusement remise sine die (en latin dans le texte siouplait : le sacrifice désormais institutionnalisé de cette belle langue ne passera pas par moi, na). Le programme de cet été annonce une dominante policière mais je n’exclus pas d’y ajouter quelques bluettes romantiques ou une relecture méthodique de madame Bovary, celle ci étant réservée aux jours de forte pluie ;-).

En premier, le surmédiatisé Soumission du non moins médiatisé Michel Houellebecq, publié en janvier 2015, en pleine tragédie Charlie Hebdo. Il faut dire que le sujet trouvait une résonance aussi surprenante que dérangeante avec l’actualité brûlante de cette période. Le pitch : François, professeur de littérature à l’université de Paris, nous raconte l’élection présidentielle de 2022, opposant au second tour la présidente d’un parti d’extrême droite et le leader de la Fraternité musulmane, ainsi que la période qui suit. Oups. J’avais différé l’achat du bouquin autant que sa lecture. Je n’oublie pas que Michel Houellebecq, prix Goncourt 2010 pour La possibilité d’une île (traduction : auteur qui a été adoubé par ses pairs lors d’une remise d’un prix prestigieux durant un déjeuner gastronomique chez Drouant), a dit il y a quelques années du gourou Raël qu’il « est un homme sympa, convivial ». Mouais. Mon pragmatisme légendaire en avait été secoué et, outre le talent incontesté (et incontestable) de l’écrivain, je conçois envers lui depuis cette date une réserve de bon aloi mais ferme . C’était sans compter sans mon ami Jacques C, toujours habile à me faire réfléchir sur mes fichues certitudes. Il m’a ainsi offert le volume (299 pages tout de même) que j’avais promis de lire. C’est chose faite, du moins en partie, puisque j’en suis à la page 126, en plein entre-deux tours. Il me faut reconnaître que le texte est passionnant, dérangeant, déconcertant, inquiétant, interpelant. L’éditeur (Flammarion) le présente comme « une saisissante fable politique et morale », un écrit propre à faire réfléchir son lecteur. De ce côté là, pari tenu et il me tarde de savoir comment tout cela finira.

Plus léger (quoique léger, faut le dire vite), Le cercle de Bernard Minier, second volume après l’excellentissime Glacé, qui m’avait menée dans les Pyrénées, à la poursuite « d’un des plus redoutables tueurs en série de l’ère moderne ». Je retrouverai dans Le cercle le commandant Servaz, flic efficace mais peu commode, amateur des oeuvres de Gustav Mahler.

A suivre, Le sang de la trahison de Hervé Jourdain, dont je ne sais RIEN, si ce n’est qu’il a reçu le Prix du Quai des Orfèvres 2014. Ce prix, fondé en 1946, « couronne chaque année le meilleur manuscrit d’un roman policier inédit » et est placé sous la présidence du Directeur de la Police Judiciaire. La proclamation du résultat est effectuée par le préfet de Police de Paris. Rappelons le lauréat du prix 2012, Pierre Borromée avec L’hermine était pourpre. On peut imaginer que le commissaire Moulin, qui a sévi été diffusé sur TF1 dès 1976, aurait pu présider ce prix.
(Note perso : plutôt Moulin que Julie Lescaut, mais ça n’engage que moi).

Enfin, La fille du train de Paula Hawkins : LA révélation 2015, numéro 1 des ventes en Angleterre et aux Etats-Unis, une premier roman dont les droits d’adaptation ont été achetés (presque dès sa sortie) par un certain Steven Spielberg (oui le papa d’E.T et des Dents de la mer). L’histoire : Rachel prend son train deux fois par jour, à 8h04 et 17h56, et passe devant une maison en bas de la voie ferrée. Elle en vient à imaginer la vie du couple d’occupants, jusqu’à apprendre la disparition de la jeune femme. « Préparez vous à être ensorcelé, à devenir obsessionnel », nous promet la romancière Laura Kasischke. Je me régale d’avance.

A la relecture de ce post, je confirme qu’il sera IMPERATIF d’ajouter quelques romans à l’eau de rose pour ne pas virer psychopathe 🙂
N’hésitez pas me faire part de vos suggestions !

 

 

Ailleurs

Bienvenue à la plage

Parmi mes petits plaisirs coupables, j’avoue un intérêt pour les émissions de TF1 (non, n’arrêtez pas là votre lecture, je m’explique !) du type Bienvenue chez nous, Bienvenue au camping, Bienvenue à l’hôtel (mon préféré)où des tenanciers d’établissements divers s’écharpent allègrement se rencontrent en une saine compétition.
Le principe : 4 couples se reçoivent chacun son tour pour une soirée + une nuitée, étape lors de laquelle ils évaluent les autres concurrents sur : le cadre et la situation de l’établissement, l’accueil et les prestations, la qualité des extras et la chambre, le rapport qualité prix. On y trouve le meilleur et le pire : de l’auberge douillette et délicate au chalet à thématique ultra kitsch (à moins que ce ne soit le mauvais goût authentiquement véritable des propriétaires ?) en passant par le concept néo new age à tendance feng chui. Entre autres…

logo bienvenue à l'hôtel

Mais le meilleur est ailleurs. On a beau être hôtelier, on n’en reste pas moins humain. Car au delà de l’évaluation objective (ou supposée l’être) de l’établissement, nombreux sont les candidats qui font preuve d’une mauvaise foi qui force l’admiration. Démontage systématique du siphon de la douche, époussetage en règle des dessus de portes et autres luminaires, passage du coton tige sous les lits, tout y passe. Certains se plaindront du « silence angoissant qui empêche de dormir » (ben oui, on est à la campagne), d’autres des petits déjeuners trop copieux (« non mais ils croient qu’on va manger tout ça, sont malades ! »). Le bon baron Pierre de Coubertin, artisan de la résurrection des jeux olympiques en aurait pleuré, car désormais tout est bon pour gagner.

notes le petit palais

Il y a quelques semaines (le 24 juin, histoire de saupoudrer ce post de précision toute scientifique), l’émission présentait un hôtel de Nice, abrité dans l’ancien hôtel particulier d’un certain Sacha Guitry, connu pour être contre, tout contre les femmes. La bâtisse est magnifique, décorée avec goût, toute proche des musées Chagall et Matisse, du monastère de Cimiez et des arènes romaines. Christine et Patrick, qui avaient fait preuve de fair play toute la semaine, ont gagné la compétition lors de la finale du 26 juin, ce qui m’avait fait bien plaisir, au regard des commentaires acides distillés par certains de leurs challengers.

« Il n’y a pas de hasard. Il n’y a que des rendez-vous » disait Paul Eluard. Pour preuve cette après midi. Alors que j’étais tranquillement étendue sur mon matelas sur une plage passable à dévorer Voici le dernier livre d’Umberto Eco, mini moi 2 me sort de ma torpeur en me disant : « dis Maman, c’est pas le monsieur de la télé derrière toi  ? ». Un retourné de transat plus tard, je me retrouve nez à tong avec Patrick, heureux gagnant du jeu et aussi souriant en live qu’en full HD. Nous avons ainsi papoté de l’émission, de la naissance du projet de l’hôtel et de l’histoire de la maison. Maintenant que j’ai géolocalisé l’établissement, nous ne manquerons pas d’aller le découvrir le temps d’un apéritif ou d’un brunch (cf le buffet du petit déjeuner repéré dans la diffusion télé).
Merci à Patrick pour sa gentillesse et pour ses « tuyaux » sur quelques adresses gourmandes à Nice 😉

Hôtel « Le petit palais »
17 avenue Emilie Bieckert – 06000 NICE
Tél : 0493621911
Fax : 0493625360
reservation@petitpalaisnice.com
Lien vers le site du petit palais
Facebook.com/lepetitpalais