Monthly Archives

avril 2010

Mots & notes

Candide ou optimiste ?


La lecture, qu’il s’agisse de blogs, magazines, articles de presse, SMS ou autres statuts facebookiens est bien souvent source de découvertes linguistiques savoureuses.
Jeux de mots plus ou moins réussis se disputent la première place avec les néologismes (volontaires ou non). Les perles du bac, dès qu’elles sont livrées au public, réjouissent les amateurs tant par leur diversité que par leur richesse, toujours renouvelée. Mon best pour le millésime 2009, «le bouquet de misère» : comprendre «bouc émissaire», joli non ?
Mais, sérieusement, sans vouloir tomber dans un extrémisme de mauvais aloi, force est de constater que la pratique maîtrisée du français relève de l’exception. Qui n’a pas reçu de lettre de motivation, émanant d’un postulant dit «à fort potentiel» dont la série de diplômes ferait pâlir un général de l’armée russe et dont le courrier semblait rédigé par son petit dernier , tout juste frais émoulu d’un CP brillamment validé ? Devant la masse de candidatures, il semble que «le français courant», soit aujourd’hui devenu signe de valeur ajoutée aux compétences présupposées. C’est là que le bât blesse…

Je me souviens d’un temps, pas très éloigné mais que j’espère néanmoins que les moins de 20 ans connaissent encore, lors duquel l’association sujet + verbe + complément ne relevait pas encore de l’équation à trois inconnues. Où Bled, Bescherelle, Grevisse, Larousse et autres Robert étaient à juste titre considérés comme le passage (un peu) rébarbatif parfois mais en tous cas obligé pour acquérir «le minimum en dessous duquel on ne doit pas descendre» comme disaient à juste titre mes grands-parents.

J’ai récemment découvert la Certification Voltaire. Kézako ? Là où le TOEFL («test standardisé payant qui vise à évaluer l’aptitude à utiliser et comprendre la langue anglaise dans un contexte universitaire pour ceux dont ce n’est pas la langue maternelle» : merci Wikipédia) permet à un français anglophone de se prévaloir d’un niveau reconnu officiellement, il existe désormais son équivalent franco-français. Précisons que la plupart des postulants sont, eux de langue maternelle française. Je m’explique : il s’agit de passer un test, validé par des professionnels et qui donne lieu à un certificat, afin de justifier d’une pratique maîtrisée en français. L’évaluation se fait sur 1000 points, sachant que 300 qualifie «un candidat qui n’aura pas de difficultés majeures à rédiger un texte simple». Coachs en orthographe et autres formations existent pour qui cherche à retrouver le chemin de la grammaire, de la sémantique et pourquoi pas de la syntaxe. Soyons fous.
Je ne conteste en rien la validité d’une telle démarche et nul n’est à l’abri d’une erreur occasionnelle. Il semble cependant surprenant de devoir en arriver à ces extrémités alors qu’il semblait jusqu’ici que l’enseignement scolaire et ses balises diplômantes, était censé veiller au bon apprentissage de la langue. La faute aux SMS, aux emails, aux vérificateurs d’orthographe ?

Toujours est-il que la notion, ringarde jusqu’il y a peu, du «bien dire, bien écrire pour bien comprendre» semble refaire surface. Essayons de faire gagner du temps (et de l’argent) aux jeunes générations. L’école dispense toutes ses connaissances. Ne l’oublions pas.

La vie...

Le seigneur des anneaux


J’emprunte le titre au quotidien El Mundo (« Adieu au seigneur des anneaux« ) au sujet de Juan Antonio Samaranch, ancien Président du CIO, décédé le 21 avril à Barcelone.
Les Jeux Olymiques selon Samaranch, en quelques dates, c’est :
21 ans à la tête du CIO (presque aussi longtemps que Pierre de Coubertin),
1984, Los Angeles et le boycott des pays de l’Est,
1992 et les Jeux d’hiver à Albertville sous le haut patronage du multi médaillé Jean Claude Killy,
1996 ou «Jeux Coca Cola» en raison du parrainage exclusif octroyé par Samaranch au géant du soda qui jouait à domicile,
2004 qui voit le retour des épreuves en terre grecque, berceau de l’Olympisme,
2008 et Pékin quand le régime chinois offre des Jeux grandioses dans un climat politique des plus tendus,
2010 et les Jeux d’hiver sans neige (ou presque) à Vancouver…

Certes l’ère Samaranch a ouvert la porte au sport business, au sponsoring king size et à l’avènement des droits télévisés exorbitants, (sur fond de corruption parfois) mais qu’importe. Sportifs espagnols ou d’autres nations, chefs d’état ou anonymes reconnaissent aujourd’hui le travail accompli. Tout comme certains chrétiens qui n’avaient connu que Jean-Paul II durant ses 26 ans de pontificat, nombre de jeunes sportifs ont découvert les Jeux sous les deux décades de règne absolu du marquis Samaranch. Modernité ou dérive ? Qui sait ? Les choses ne sont plus les mêmes depuis les années 80′, il faut s’y faire et attendre de voir la marque de Jacques Rogge.

A quelques semaines du début de la Coupe du Monde de Foot en Afrique du Sud, les scandales et tergiversations (pas toujours strictement footballistiques…) ternissent déjà l’enthousiasme des supporters. Espérons que l’esprit sportif, censé s’appliquer à toute discipline et cher à Pierre de Coubertin, n’hésitera pas à se manifester.

Ailleurs

Monacornucopia


Monaco. Ses princesses, ses belles voitures, ses soirées mémorables, ses jet-setters, ses avantages fiscaux et surtout un musée océanographique qui fête cette année ses cent ans. Albert Ier l’a fondé en 1910 pour permettre la découverte de l’océanographie, du respect du monde marin, ainsi que des spécimens rapportés de ses 28 expéditions en Arctique entre 1885 et 1915. Collection unique, référence mondiale, le musée est perché à flanc de Principauté et domine les eaux monégasques. Alfred Hitchcock, au début de la Main au Collet, ne résiste pas à l’envie de nous le faire admirer. 

2010, pour célébrer le centenaire, Albert II invite l’artiste qui dérange, Damien Hirst. Je passe sous silence la polémique relative aux tarifs hallucinants de ses œuvres pour ne retenir que le paradoxe. D’un côté un musée qui préserve jalousement les squelettes d’animaux, qui entretient les bassins d’eaux de mer pour sauvegarder certaines espèces menacées du monde du silence. De l’autre, un artiste qui écorche des cadavres d’animaux (cochon, vache, mouton…) et les baigne dans le formol sans oublier de les couper en deux pour faire apparaître le travail de lente putréfaction tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Un requin-marteau monumental semble faire le lien entre les deux univers…

Curiosité scientifique, artistique ou morbide ? Toujours est-il que l’artiste investit également la ville avec des œuvres colossales. A visiter impérativement si vous êtes de passage avant le 30 septembre 2010.

Portrait de Damien Hirst empruntée au Journal du Design.
Photo du requin empruntée au
Musée Océanographique

Ecrans & toiles

Prépa’ Cannes


Avec m’zelle Méca’ nous attendions avec impatience la sélection de l’édition Cannes 2010 et maintenant nous attendons avec la même impatience le début des festivités. Ben oui, nous sommes des filles donc jamais satisfaites… Surtout avec un jury présenté par Tim Burton et dont fait partie le so sexy Benicio del Toro. Mais revenons à nos bobines et après ceux d’Orange, je vous soumets ici les films que je garderai à l’œil.

Catégorie Histoire : Hors la loi de Rachid Bouchareb.
Parce que la suite d’Indigènes, qui a reçu une Palme d’interprétation masculine collective en 2006, sera sans doute aussi brillante que le premier volet.

Catégorie Polar : Outrage de Takeshi Kitano.
Depuis 1983 où je l’ai découvert au côté de David Bowie dans Furyo, il a été (entre autres) le yakuza repenti dans l’Eté de Kikujiro (1999) ou le voyageur aveugle dans Zatoichi (2003). Il s’intéresse aujourd’hui au crime organisé au Japon. A voir.

Catégorie Film en costume : La Duchesse de Montpensier de Bertrand tavernier
Un film d’époque, ca fait longtemps… Il y a 20 ans, Cyrano de Bergerac avait Palmé Gérard Depardieu, alors pourquoi pas ?

Catégorie Pour le plaisir (puisque hors compétition) : You Will Meet A Tall Dark Stranger de Woody Allen
Parce qu’il le vaut bien et qu’avec Orange Mécanique on l’adooore !

Catégorie Vintage (sélection Un certain regard) : Film socialisme de Jean-Luc Godard
Parce que l’inoxydable chantre de la Nouvelle vague, âgé de 80 ans, déjà six fois sélectionné revient sur les marches cannoises. Non que je sois fan de la première heure (je n’étais pas née, n’exagérons rien) mais je reconnais que question cinéma made in France, il y a avant et après Godard. Que nous réserve t il cette fois ?

Je n’oublie évidemment pas tous les autres dont Mathieu Amalric avec Tournée, Mike Leigh pour Another Year ou Stephen Frears et Tamara Drewe (hors compétition).
A vos marques, prêts, regardez !

Mots & notes

Inside Woody Allen by Libé’

Ce matin, Libération propose de redécouvrir une série de strips (courtes bandes dessinées) parus de 1976 à 1984 sous la patte de Stuart Hample. Angoisses et thérapie ou psy et dépendance ? Sacré Woody !
Ecrans & toiles

When Vanessa met Johnny

Au pays du showbiz, nous avons tous nos chouchous. Les dernières semaines m’ont comblée avec l’actualité cinéma de Vanessa Paradis et Johnny Depp, THE couple glamour.
D’un côté, la gamine qui chantait Joe le Taxi, faisait battre le coeur de Florent Pagny, envoûtait Bruno Cremer dans Noce Blanche, attendrissait Gérard Depardieu dans Elisa, inspirait Serge Gainsbourg ou Lenny Kravitz.
De l’autre, un ancien inspecteur basé 21 Jump Street, qui a incarné Edward aux mains d’argent, a prêté ses traits à un chocolatier aussi fou que génial dans Charlie et la chocolaterie avant de devenir (entre autres) un Public Ennemy sous les traits de John Dillinger et tout cela sans oublier de vivre des amours aussi passionnées que dévastatrices avec Wynona Rider ou encore une brindille mondialement connue sous le nom de Kate Moss.
Alliance du feu et de la glace ? Peut-être. D’ailleurs, sans verser dans les pipoleries faciles, on se souvient qu’à l’époque, rares étaient ceux qui auraient misé sur ce couple improbable. Plus de dix ans plus tard, ils foulent les red carpets du monde entier, préservent leur famille des paparazzis en tous genres et aspirent à une discrétion bien méritée.
C’est ainsi que nos amoureux se partagent actuellement les plus hautes marche du podium du box office. Elle est la victime de l’Arnacoeur Romain Duris (à moins que ce soit le contraire ?) tandis qu’il vit au Pays des merveilles selon Tim Burton. Amour, gloire et beauté , tout simplement.
Pour finir, je ne résiste pas à l’envie d’écouter, une fois encore, le duo Vanessa Paradis – Jeanne Moreau, sublime.

Vanessa Paradis & Jeanne Moreau
Photo familiale PurePeople
Tendances

Why Mac ?


Depuis des lustres (au moins) le débat fait rage entre les Apple addicts et les inconditionnels PC.
A chaque paroisse ses prêcheurs. Pour les afficionados de la pomme et de Steve Jobs : un design toujours originalissime, une inventivité non démentie (iPod, iPhone ou encore iPad vendu à plus de 300 000 exemplaires en quelques heures le jour de sa sortie…), un système (snow leopard) moins sensible aux virus de tous poils… Dans le camp de Bill Gates, on invoque une proposition beaucoup plus vaste de logiciels en tous genres, exploités par une majorité d’utilisateurs.
Mon bien-aimé cousin, qui revendique une « allergie informatique» incurable (« pas fort pour un docteur » comme disent les minis-moi…) m’a apporté l’élément ultime pour faire pencher la balance vers la maison de Cupertino : « Pour éteindre un PC, je dois cliquer sur Démarrer, pour éteindre un Mac, je clique sur éteindre, autant aller au plus simple « .
Devant une logique aussi implacable, je m’incline définitivement … Image tirée de Wargames, réalisé par John Bradham, sorti en 1983