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novembre 2009

Ecrans & toiles

Roy Lichtenstein, Pop Artist

D’Andy Warhol à Paris ce printemps, à la faculté de médecine de Düsseldorf il y a quelques jours, mon intérêt pour le Pop Art se nourrit régulièrement. En sortant du Grand Palais, je pensais à Catherine Ringer en disant Oui à Andy. Les panneaux Brushstokes entraperçus dernièrement (ci-dessous, une des rares images disponibles, empruntée à la Roy Lichtenstein Foundation) m’ont rappelé que le maître Warhol n’était pas seul sur la planète Pop Art.

J’ai évoqué rapidement Roy Lichtenstein (1923-1997) et il est temps de rendre à César ce qui est à Jules. En effet, dès 1961, l’artiste américain réalise son premier grand tableau suite à un défi que lui a lancé son fiston. Celui était persuadé que Papa ne ferait pas un aussi beau Mickey que dans la bande dessinée. Comme quoi, l’influence de nos chères têtes blondes-brunes-châtains ou autres n’est jamais à négliger… Bref, un Mickey plus loin, une carrière était définitivement née.

Ses thèmes de prédilection sont la publicité, les comics ou les personnages inspirés (entre autres) de Marylin Monroe ou de super héros. Une de ses toiles les plus célèbres, le Whaam! (1963).

Le Pop Art ne passe pas de mode, preuve en est la dernière campagne des cosmétiques Kiehl’s, dont les visuels reprennent les codes de Lichtenstein.


Et, clin d’oeil à miss Méca’, la blonde girl with hair ribbon (1965) est déjà le sujet central d’une série « féminine »… Plus aucune hésitation pour se lancer !

Ailleurs

Düsseldorf : fashion, art & design

Si Milan est, à juste titre, considérée comme la capitale italienne de la mode, il semble que Düsseldorf remporte ce titre concernant l’Allemagne.
Me voici partie à la découverte, improvisée certes, de cette métropole de la Ruhr dont j’avais plus entendu parler pour son industrie lourde que pour ses trésors culturels.

Fatale erreur que de négliger de telles merveilles. Question mode, rien ne manque. La Königsallee offre toutes les enseignes que l’on peut espérer, de Gucci à Escada, en passant par Prada ou Bögner. Dans un autre esprit, on trouve également American Apparel, Joop!, H&M ou encore COS tout à côté. Mais au-delà des boutiques, Düsseldorf accueille les showrooms de ces enseignes, ainsi qu’on les aperçoit à travers les baies vitrées des nouveaux bâtiments.

Car le vrai choc a été la découverte d’une architecture faite de verre et d’acier, en particulier Medienhafen, l’ancien port industriel de la ville. Aujourd’hui, s’y déploient tours de verre, façades étranges ou encore hôtels de prestige plus impressionnants les uns que les autres.
 
Ainsi le Colorium de Hartmut Ibing ou encore la façade du Roggendorf-Haus de Norbert Winkels et les personnages improbables de Rosalie.


 

Il y a évidemment une partie plus ancienne, où la vie nocturne fait fi des contingences météorologiques. Jusque tard (très tard), on peut y prendre un verre, dîner ou simplement se promener dans les ruelles pavées ainsi que me l’a confirmé mon guide. Pour preuve que la ville conjugue confort et esthétique, même le design des toilettes publiques n'est pas laissé au hasard.

Enfin, parmi les petites merveilles que les autochtones vous font généreusement découvrir, notons la fresque murale du hall de la Faculté de Médecine, sur le thème des Brushstrokes et réalisée en 1970. Celle-ci est signée Roy Lichtenstein, l’un des artistes essentiels du pop art (rien que ça) et dont les œuvres s’inspirent principalement des comics. Drôle d'endroit pour une expo, mais chut, ne le répétez pas…
Tendances

So… Rykiel

Au pays de la maille, je demande la Reine du Tricot et je trouve Madame Sonia. Ce n’est pas moi qui le dis, mais le magazine américain Woman’s Wear Daily en 1968.

En plein mois de mai de la même année, la rue de Grenelle a en effet accueilli la première boutique de celle par qui le pull over allait devenir un objet culte. Une révolte ma Reine ? Non, une révolution.
La maille selon Sonia, c’est la rayure, le strass, la maille déjaugée (que l’on travaille de plus en plus large pour obtenir un effet évasé sans augmenter le nombre de mailles), les coutures apparentes, les messages écrits sur le pull… Bref, celui-ci n’est plus un simple vêtement sensé tenir chaud mais la pièce emblématique de la garde-robe sexy.

La femme Rykiel se veut libérée (n’oublions pas les fameux sex-toys que Carrie et ses copines ont découverts à Paris) et depuis plus de 40 ans la maison du boulevard Saint-Germain travaille à l’accompagner dans cette voie. Indépendante aussi, comme cette marque qui appartient à une famille qui ne fait pas de concessions aux grands groupes financiers. Chez Rykiel, la mode est une affaire de famille, ou même de «femm’ille». Si Madame Sonia demeure l’âme de la société, sa fille Nathalie joue un rôle essentiel depuis plusieurs années, en particulier depuis la naissance du parfum Rose (2000).

Moderne Rykiel ? Toujours et encore. Pour preuve, depuis septembre dernier vous pouvez découvrir le blog de Nathalie Rykiel, alias Dita du Flore sur www.rykielles.com. A l’heure où le blog devient l’espace d’échange et de communication absolu, la maison de couture de la Rive Gauche répond présente. Les coups de cœur de Sonia (tels les livres que jusqu’ici elle intégrait dans ses vitrines), les images des défilés, les expos, concerts et autres manifestations, tout l’univers Rykiel est à portée de clic.


Un petit détail encore. La collaboration de Nathalie Rykiel avec le géant H&M déclenche les passions : une ligne de lingerie disponible dès décembre 2009 ou encore le lancement de la collection «maille» en février prochain dans certains points de vente H&M triés sur le volet. Certains esprits chagrins font remarquer que la maison Rykiel arrive bien après Monsieur Karl et Madonna (ou encore Jimmy Choo pour les chaussures) qui les premiers se sont lancés auprès du grand public. Ceux-là oublient sans doute que, dès 1977, Madame Sonia avait créé plusieurs modèles en partenariat avec le catalogue des 3 Suisses, une première dans le monde de la VPC…

En matière de modernité, qui dit mieux ?

Ecrans & toiles

La Sain(t)e Victoire

Lundi 2 novembre, avant-première de La Sainte Victoire, le long métrage de François Favrat. A réception de l’invitation, c’est la curiosité qui m’a poussée à me laisser tenter. Songez, Jacquouille la fripouille opposée au héros du Serpent, ou encore Astérix « canal historique » face à Astérix « canal héréditaire », tout était possible.

Le pitch : un ancien gosse de cité, dont le seul rêve est de devenir « bourge », devient le coach d’un député en mal de mairie. A coups de sponsoring plus ou moins légal (pour ne pas dire super limite), il fait élire son poulain et se voit confronté aux aléas du renvoi d’ascenseur…

En fait, une très belle surprise. Xavier espère un petit (gros) merci mais n’est cependant pas un opportuniste sans morale aucune. Vincent (Clavier tout en mesure, inattendu et déroutant) ne veut pas « de ces méthodes là« , prône une « politique propre » et va jusqu’à refuser tout geste mal-interprétable. Il doit pourtant, malgré ses grands principes, se plier au jeu des influences politiques. Yacine, l’ami d’enfance écoeuré par le système, finit même par retrouver un semblant d’idéalisme. Là où on attend le bon, la brute et le pourri on s’aperçoit que rien n’est blanc ou noir, que chacun joue avec les cartes qu’on lui donne et doit parfois se coucher faute d’avoir la main.

Je craignais une énième comédie à grosses ficelles. La recette est plus complexe : on rit, certes, mais il y a du film politique ou du thriller. On n’est pas toujours tendre au pied de la Sainte Victoire et certaines méthodes font des clins d’oeil au grand banditisme d’Olivier Marchal. De même, on ne néglige pas l’histoire d’amour-impossible-mais-pas-tant-que-ça, french touch oblige.

Cornillac est excellent, comme souvent ; je pourrais presque dire toujours car je lui pardonne ses infimes erreurs de parcours tant il en a encore sous le pied pour la suite. Clavier se révèle touchant et agaçant avec sa candeur de député sincère (ça se dit ça ?) et ses refus du compromis qui l’amènent à la triste réalité qu’on est jamais si bien trahi que par les siens. Les seconds rôles sont meilleurs les uns que les autres, de Valérie Benguigui en écolo non-hystérique à Sami Bouajila en ami de toujours désabusé, en passant par Michel Aumont, just perfect dans l’ignominie et évoluent dans une mise en scène qui leur fait, à juste titre, la part belle.

« Seule la victoire est jolie » disait Michel Malinovsky à l’arrivée de la Route du Rhum en 1978. La victoire, oui, mais après, pour en faire quoi si on n’est pas libre ?

Le film sort le 2 décembre, courez y.
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Douceur lyonnaise

Qui dit Lyon, dit bouchon. Je devrais plutôt dire bouchons puisqu’il convient de ratisser large, du tunnel sous Fourvière (sérieusement bien placé au classement mondial de l’agacement autoroutier) aux innombrables petits restaurants du même nom.
Ceux-ci regorgent de salaisons en tous genres, bouilli (alias pot-au-feu), cervelle de canut (pas de panique, c’est du fromage blanc assaisonné…), andouillettes et autres tripes, tablier de sapeur (version panée et frite de la tripe) ou encore quenelles (mes préférées)…

Bref, à Lyon, on mange bon. Mais passons du côté sucré de la force, là où se côtoient bugnes (délicieux beignets de la période de Carnaval) et papillottes aux emballages dorés. Ma madeleine de Proust made in Lyon s’appelle le Coussin. Rien d’étonnant au pays des soyeux.

Kezako que ce coussin là ? Une spécialité verte, faite de ganache cacao et curaçao, et de pâte d’amandes blanchies, imaginez… Vous y êtes ? C’est encore mieux que ça… Créée par le maître chocolatier Voisin vers 1643 au moment de l’épidémie de peste, cette douceur a depuis gagné ses lettres de noblesse et est désormais classée au Patrimoine National de la Confiserie, c’est dire…

Soucieuse de préserver la qualité et la rareté de sa merveille, la famille Boucaud est la seule détentrice de la recette originelle et seule autorisée à la commercialiser. La distribution du précieux coussin s’effectue ainsi à travers un réseau sélectionné qui m’amène à chercher, tel le Graal, un établissement propre à satisfaire mon péché de gourmandise.

J’avoue une addiction aux macarons Ladurée (bien qu’un récent billet m’a fait frissonner d’angoisse, il faudra que je creuse sérieusement cette question d’ailleurs) mais le coussin de Lyon trouve sa place à mon Panthéon des délices sucrés.
Bientôt les fêtes de fin d’année et autant d’occasion de se laisser tenter (oups, Lady Péné se cherche des alibis alimentaires, miss Méca’ ne va pas en croire ses yeux)…

Où les trouver ? C’est par ici…