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novembre 2009

La vie...

Chriskindelsmärik édition 2009

Samedi 28 novembre à Strasbourg. La place Kléber est noire de monde et petits et grands attendent avec impatience l’éclairage du grand sapin qui marque l’ouverture officielle du Marché de Noël. Celui-ci n’est rien de moins qu’une véritable institution, qui se tient depuis 1570.
Petits chalets où l’on trouve sujet de bois, boules de verre ou de porcelaine, décorations de Noël, stands de gaufres et friandises de toutes sortes, vin chaud (aux recettes plus ou moins traditionnelles…) : la ville entière se met à l’heure de Noël, pour plusieurs semaines.

 

Le Carré d’Or, au pied de la cathédrale, propose toutes sortes de merveilles : les nounours de chez Yvonne, les lustres Baccarat qui illuminent la rue des Hallebardes, les gâteaux sur la façade d’une pâtisserie, la musique qui accompagne les décorations.

 

 

Depuis plusieurs années, et suite à une campagne marketing digne de chez Disney, ce marché multi séculaire est devenu un passage obligé, au même titre que la Tour Eiffel. Le nombre des TGV a considérablement augmenté (pas loin du rythme d’une station de métro comme observé vendredi et j’exagère à peine…) et plusieurs millions de Noël-en-Alsace-addicts sont attendus. Certes, les retombées économiques sont importantes, très importantes. Mais pour qui a connu cette période quand le business qui l’entoure n’avait pas encore atteint ce niveau, l’effet «Christmas-Park» est impressionnant.

Je ne vais pas pousser plus loin la minute rabat-joie car ce n’est pas le sujet du jour.

Le grand sapin est superbe (haut de 28 mètres cette année), les rues sentent bon les marrons chauds, les gamins de 4 à 99 ans se promènent le nez en l’air sous les illuminations.

 

A Strasbourg, Noël ne se limite pas à quelques jours de fête familiale, c’est tout décembre qui prépare le jour de l’arrivée du monsieur en rouge. Cette année encore, tout est réuni pour que grands et petits soient prêts à le recevoir !
La vie...

Minis-moi vs grippe : victoire minis-moi !

Et voilà, à force d’en parler, j’aurais du parier qu’elle allait arriver. Car oui, elle a pointé le bout de son vilain nez. LA grippe, the flu, l’influenza a débarqué avec armes et bagages et espérait bien s’incruster à la maison. De plus, cette "cochonnerie" véritable a osé s’attaquer à mes mini-moi… Et puis quoi encore ? Pour qui elle se prend celle-la ?
Rassurez-vous, les miss en question se sont bien défendues et désormais nous osons revendiquer une victoire écrasante. Bien fait !

Plus sérieusement, et sans vouloir relancer une polémique qui enfle telle la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf (et qui a d'ailleurs mal fini), il semble que l’association repos complet + paracétamol à haute dose + sirop adapté (attention, toux méchante) + câlins avec port du masque obligatoire aient constitué un remède efficace. Après plusieurs jours d'une fièvre impressionnante et de lutte acharnée, nous en sommes (presque) venues à bout.

Pro ou anti vaccins, fermeture ou non des écoles, le débat fait rage. Pour avoir, durant plusieurs jours cherché à rassurer les demoiselles qui se posaient bien des questions, il semble qu’une certitude demeure : la panique n’a jamais soigné personne. Ne pas favoriser la surenchère d’angoisse et suivre les consignes de la Faculté constitue définitivement la seule arme efficace.

Evitons-la si possible, soignons-la quand elle est là mais ne lui laissons pas, en plus, générer une psychose qui nous ferait perdre une énergie indispensable le jour où, si jamais…

Le temps de nous remettre de nos émotions et je reviens très vite pour un billet "traditionnel" !


Il était une fois la vie. La moelle osseuse, épisode 1.

 

Tendances

Quoi de neuf sous la couche d’ozone ?

L’arrivée supposée, puis anticipée, puis réelle de la fameuse new grippe m’amenait il y a quelques temps à évoquer la (re)découverte de principes que nos aïeux considéraient comme des évidences. Comme je le rappelais alors, se laver les mains ou ne pas tousser au visage du voisin m’ont été indiqué comme des notions de base, «le minimum en dessous duquel on ne doit pas descendre», comme disait ma grand-mère. Ainsi, les années 2000 ressemblent parfois à un théâtre d’illusions.

Je m’explique. Depuis la nuit des temps, l’individu est persuadé d’apporter une contribution majeure à son époque. Un exemple : depuis quelques années, l’écologie est passée de notion ringardissime au sujet über-tendance, voir révolutionnaire. Là où certains passaient pour des ploucs en parlant recyclage, il est aujourd’hui coupable, que dis-je coupable, criminel de ne pas disposer de multi poubelles aux couleurs différentes. Jaune pour les papiers-cartons, vert pour les déchets «organiques», bleu pour les indéterminés, beurk… Home de Yann Arthus-Bertrand bouleverse par le contraste entre beauté des images et urgence de préservation. Avec Ushuaia, Nicolas Hulot traverse la planète pour recueillir des témoignages en image, avant qu'il ne soit trop tard...

 

Mais l’écologie est également devenue une notion à forte valeur marketing ajoutée. Pour preuve, les fameuses capsules de l’ami George, qui sont désormais au café ce que Coca Cola est au soda, font l’objet d’une campagne de recyclage intensive. Pour qui ne dispose pas d’un établissement «fait Nesprès», il est possible de déposer les vilains restes dans des points de collecte. Une heureuse initiative, quoi qu'il en soit.

Loin de moi l'idée de critiquer cet élan de responsabilité qui nous pousse à essayer de limiter les dégâts. Née dans les années 70, entre chocs pétroliers et chasse au Gaspi, je rêvais d’un an 2000 fait de gélules qui permettraient compenser un repas complet (voire de résoudre le problème de la faim dans le monde, pourquoi pas ?), de téléportation ou de véhicules façon DeLorean DMC-12 modifiée. Nous sommes en 2009, les Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP) fleurissent, on cherche à partager des dîners presque parfaits à base de produits bio et le 4X4 pétrophage a laissé sa place au vélib’ au top des moyens de locomotion. C'est plutôt bon signe…

 

Qu’en penser ? Peut-être que les gamins des années 70’ sont devenus les parents de la première génération du troisième millénaire et qu’ils n’ont pas oublié leurs mercredis après midi à regarder Antenne 2 . C’était là que passaient Zeltron et Voltix, les deux robots d’une série à l’époque financée par EDF. Grâce à cet ancêtre des films d’animation, les plus jeunes découvraient les possibilités offertes par l’électricité mais aussi les limites à la surconsommation et au gaspillage. C’était en 1979, il y a tout juste 30 ans et le Gaspi court toujours….
Ecrans & toiles

Un western français

Mercredi 25 novembre, sortie d’Une affaire d’Etat, le dernier film d’Eric Valette. Celui-ci était jusqu’ici plus versé dans le film fantastique, voire d’horreur. Souvenons nous de Maléfique (2003), avec mon chouchou Clovis Cornillac, ou encore de One missed call (2008), un thriller pur jus. Il prend ici le parti d’adapter le roman de Dominique Manotti, Nos fantastiques années tout en disposant d’un budget serré. L’affaire n’est pas aisée mais il se lance.
Le réalisateur relève un nouveau défi, revenir au film politique, version thriller (encore). Il reconnaît lui-même s’inspirer d’un I… comme Icare, très années 80’. Sur fond d’actu, le hasard fait parfois étonnement bien les choses, Valette nous entraîne dans une obscure affaire de ventes d’armes, de réseaux d’influences où call-girls et associations pseudo-humanitaires couvrent des échanges d’armes sur fond d’embargo. Qui a dit Angolagate ? Si, je vous ai entendus mais vous n’êtes pas les seuls à y avoir pensé, rassurez vous.

Le bras armé de cet imbroglio politico-financier, Michel Fernandez – Thierry Frémont est un chasseur de primes des temps modernes, qui loue ses services de porte-flingue patenté à Victor Bornand – André Dussolier, homme de main fidèle du Président. Sauf lorsque les circonstances le contraignent à changer d’employeur. Un tueur à gages qui se découvre une conscience à mesure que la mission dérape, si bien qu’une forme de sympathie nous amène à porter un jugement moins radical sur ses activités coupables. Il a beau dézinguer à tout va, le lascar conserve quelques principes qui d’ailleurs, ne lui sauvent pas la mise. Un personnage attachant, qui l’eut cru ?

Dussolier est économe. En paroles et en gestes. Et ce jeu d’acteur minimaliste donne toute la force du personnage par une présence discrète mais centrale, efficace sans être écrasante. La petite main de la raison d’état, celui qui agit et finit seul. Une interprétation parfaite, au millimètre comme toujours mais je ne m’en lasse pas que voulez-vous.

Au milieu de tous ces mensonges, sexe et vidéos, Nora Chayd – Rachida Brakni, jeune lieutenant pétrie de principes qui apprend sur le terrain, à la dure, très dure. La méthode à employer n’est pas celle enseignée à l’école de police. Que faire devant les consignes du service ? Se résigner, résister ? Une scène en particulier : le face à face Nora/Victor. Deux mondes qui se rencontrent, un même désir de loyauté pour des causes qui s’opposent, le passé face à l’avenir. Courte mais terriblement efficace, encore.


Lors de l’avant-première, Eric Valette a évoqué le thriller politique mais également le western. Et il a raison. Pas de poussière, de colt ou de cheval, certes mais certains plans pourraient bien être empruntés à Sergio Leone. Une ambiance, une tension, comme dans ces plans où le silence de Clint Esatwood ou John Wayne disait tout. Il a également évoqué la difficulté d’un budget restreint et d’un tournage économe lui aussi, comme le jeu d’acteurs. La scène de nuit qui se déroule à Montmartre a été tournée dans des conditions difficiles mais est néanmoins parfaitement maîtrisée. Comme quoi quand on veut faire du western à la française, pas besoin de sommes délirantes ou de partir se fourvoyer à Daisy Town. Le talent suffit. Bravo, tout simplement.
La vie...

Y’a-t-il un avion pour le pilote ?

En matière d’enquiquinements divers et variés, il semble que la loi des séries ne soit pas un vain mot, notamment au sein d’une même famille. Je ne reviendrai pas aujourd’hui sur mes turpitudes téléphonistiques (je caresse le fol espoir de bientôt annoncer un miracle, mais prudence…). Cependant, à l’heure où les mots économie, performance et optimisation régentent nos vies professionnelles, je ne peux que partager avec vous les mésaventures de l’heureux papa des mini-moi.

Jeudi, un déplacement ordinaire est prévu pour la journée : départ très tôt de Strasbourg (7h), pour une journée en Belgique, avec passage par l’aéroport de Lille. Précisons qu’évidemment les vols au départ de la capitale européenne ne sont pas légion sur cette destination. Je ne peux m’empêcher d’insister : pas plus que sur beaucoup d’autres en l’occurrence. En effet l’Aéroport (soi-disant) International de Strasbourg Entzheim ne brille pas par la richesse des destinations desservies et l’affaire ne va malheureusement pas en s’améliorant. Mais ceci est un autre débat…

 

 

Grâce à l’enregistrement via le net, le joyeux voyageur est arrivé au dernier moment, au tout dernier moment, au tout tout dernier moment si vous voyez ce que je veux dire… Là, une charmante préposée annonce que malheureusement le vol est annulé. La cause : une pièce défectueuse n’a pu être remplacée faute de matériel de rechange. Sachant que cet appareil effectue cette liaison quotidiennement, on peut être surpris du manque de logistique mais admettons. Une solution de secours est proposée : Strasbourg-Lyon, Lyon-Lille, arrivée prévue 10h. Pourquoi pas ? De toute façon il n’a pas vraiment le choix.

Une fois à Lyon, mauvaise nouvelle : l’avion sensé effectuer Lyon-Lille qui arrive de Lille a été dérouté vers Grenoble en raison d’un fort brouillard. Curieux dans la mesure où le Strasbourg-Lyon s’est posé sans encombre quelques minutes auparavant. Bref… Il s’agit donc de rallier Grenoble en car pour récupérer le Lyon-Lille au départ de Grenoble (vous suivez toujours ?) et arriver à destination en début d’après-midi. Devant ce dilemme kafkaïen et surtout la certitude de perdre une journée dans les transports et de rater les réunions prévues de longue date, notre intrépide passager demande à rentrer par le premier vol sur Strasbourg. Tant qu’à faire, autant rallier le port d’attache et s’atteler au travail.

Manque de chance, le premier avion du matin n’est autre que celui par lequel il est arrivé et qui repart immédiatement sur Strasbourg. Evidemment, toutes ces considérations ont traîné et entre temps le coucou est déjà reparti. Au final, il est 9h et il n’y a plus qu’à attendre le prochain vol qui laisse espérer un retour au point de départ aux alentours de 16H. Mouais…

Et voilà. Au final, «beaucoup de bruit pour rien» comme dirait Shakespeare. Une journée perdue en tergiversations aéroportuaires et un budget transports conséquent pour un résultat maigre (oserai-je dire nul ?). Je n’ai pas osé demander si la batterie de l’ordinateur portable avait tenu ses promesses ou si le wifi avait permis d’expédier les affaires courantes. Parfois, même par téléphone, mieux vaut ne pas insister…

 

Tendances

Que d’eau, que d’eau !


Evian par Paul Smith, France

Non, il ne s’agit pas d’un billet sur la crue de la Garonne en 1875, ni même sur Mac Mahon, bien que la météo des derniers jours ait pu m’influencer…
Gourmandise légendaire et fréquentation assidue d’épiceries et autres «coins pour gourmets » m’ont amenée à cette observation.
Certes, le caviste ni le sommelier ne sont sacrifiés sur l’autel de la «consommation avec modération» (d’ailleurs, comme tout le monde, j’aimerais bien le/la connaître…) et les bonnes bouteilles n’ont pas disparu. Ouf !


Wattwiller, O nitrates, France

Mais là où, il n’y a pas si longtemps, on avait un choix minimaliste, à savoir gazeuse ou pétillante, des zones entières sont réservées aux eaux de toutes origines, finement gazéifiées ou furieusement enrichies en gaz, pour bien commencer la journée, pour mincir, pour digérer, pour avoir bonne mine, pour mieux respirer, pour dormir, pour les bébés, pour les femmes, pour les séniors…

Voss par Calvin Klein, Norvège

Les bars à eaux fleurissent, au premier rang desquels le Water-Bar de chez Colette, faubourg Saint-Honoré qui propose au moins 80 références. Des sites permettent de passer commande du précieux breuvage.
Précieux ? Le terme ne concerne pas que la rareté du produit qui, certes, constitue une urgence écologique. Car sans vouloir paraître rabat-joie, le prix au litre de certaines de ces fioles n’a rien à envier à certains produits de luxe.


OGO, enrichie en oxygène, Pays-Bas

Première nécessité physiologique, accessible facilement dans bon nombre d’habitations, l’eau est également un enjeu marketing indéniable. Badoit et Evian se livrent depuis bien longtemps au défi de l’édition collector. A ce petit jeu, d’autres les ont rejoints et les fêtes de fin d’année seront sans doute l’occasion d’enrichir les collections.

En attendant de choisir les prochaines, laissons nous aller à savourer, sans modération cette fois…

Ecrans & toiles

Unlucky Luke

A peine remise de ma demi-déception du Petit Nicolas, je me suis laissée convaincre de laisser sa chance à Jean Dujardin et à son Lucky Luke. En ces temps d’adaptations industrielles de BD, j’espérais le miracle d’une bonne surprise, bien que les critiques n’aient pas manqué de l’égratigner. J’ai donc payé pour voir et j’ai accompagné mes mini-moi voir l’homme qui tire plus vite que son ombre en chair et en os.

La partie semblait difficile.
Il y a certes une belle paire de vilains. Daniel Prévôt est un Pat Poker convaincant, cynique juste à point, mais avouons que l’exercice lui est familier. Coop’, gouverneur de Californie et accessoirement parrain de Luke, est interprété par un Jean-François Balmer très en forme qui tire les ficelles de la (pseudo) intrigue.

On trouve également un brelan de soi-disant bandits. Jesse James / Melvil Poupaud ne ferait pas peur à grand monde et cite Othello et McBeth en se roulant dans la poussière, mouais. Heureusement que Shakespeare ne voit ni n’entend le massacre. Billy the Kid / Michael Youn collectionne les sucettes et devrait retourner à son mégaphone qui, lui, nous faisait rire. Enfin Calamity Sylvie Testud Jane se fourvoie en reine de la carabine, bien loin de sa performance en Françoise Sagan. Bref, les pires gâchettes de l’Ouest ressemblent à de vulgaires pieds-tendres. Rantanplan et les Dalton auraient-ils bien fait de passer leur tour ?

Le tapis vert, pardon le paysage ocre de l’Utah, ainsi que les décors sont la véritable réussite du film. Un saloon, un croquemort plus vrai que nature, un train présidentiel « Rail Force One » (LA seule trouvaille du film), une diligence, du goudron et des plumes : tout y est. Heureusement que l’esthétique est soignée, offrant au spectateur une raison de ne pas (trop) regretter d’avoir misé sur le film.


Enfin, last but not least, l’as de trèfle de l’affaire, Lucky Luke himself, peu chanceux sur ce coup là… Car c’est là que ça coince le plus. Dujardin excelle en Loulou évidemment. OSS 117 lui va comme un gant, ainsi que Ca$h, dans lesquels le charme à la française n’est pas un vain mot. Les rôles plus noirs, comme dans Contre-enquête où il joue un flic désespéré lui ont déjà donné l’occasion de montrer que les Nous C Nous sont loin (quoique pas tant que ça puisque Bruno Salomone prête sa voix à Jolly Jumper). Reviens Hubert Bonnisseur de la Bath !

Un Lucky Luke agaçant, misogyne, égoïste, voire lâche n’est pas le personnage de la BD de mon enfance. Dujardin surjoue, parvenant à rendre Luke presque antipathique, un comble. Les mini-moi n’ont pas été plus convaincues que les (rares) adultes présents dans la salle, c’est dire…
Même la reine de cœur, Alexandra Lamy-Dujardin, interprète une chanteuse de saloon d’une rare mièvrerie, voire inconsistance. Dommage…

Bref, un Lucky Luke impair, à passer, car n’est pas Clint Eastwood qui veut.