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septembre 2009

Tendances

Le camping selon Dsquared²

Dimanche 27 septembre, le départ. Pour où ? me demanderez-vous. Pour Milan, capitale de la mode, qui accueille en ce moment la présentation des collections Printemps Eté 2010 et plus particulièrement, pour le défilé des frères Dean et Dan Caten, les génialissimes créateurs canadiens de DSquared². La chance, mais surtout l’intervention de Patricia et Bernard (encore un immense merci à tous les deux !) qui connaissent mon adoration pour cette maison, m’a en effet permis d’assister à ce qui a été un véritable show. Je m’attendais à être éblouie, j’étais loin du compte.


Lundi 28 septembre, 9h30. Nous arrivons Sala Babila. Les invités présentent le carton d’invitation. Celui-ci n’est en fait pas en carton, mais en bois, marqué d’une feuille d’érable et personnalisé. Les jumeaux Caten ne renient pas leurs origines canadiennes comme en témoigne leur flagship milanais, tout de rondins et de miroirs.

Les défilés DSquared² sont réputés pour leur originalité. Un catwalk parsemé de sciure, de paniers de pommes de pin, de rondins de bois, ça commence fort. Le rideau s’ouvre sur un décor de camping en forêt. Des arbres (encore), des tentes qui abritent des lustres en cristal, des boy-scouts se rasent devant des miroirs dorés à la feuille quand elle arrive, elle la campeuse selon DSquared².

Des compositions hallucinantes, pour lesquelles la toile cirée est devenue une robe sexyssime, le jean est recouvert de vinyle, les insectes se sont posés sur les tee-shirts. Je me demande par quel miracle les mannequins maîtrisent des talons de 14cm sur de la sciure de bois. Nul doute que le grand méchant loup ne s’attaquera pas à des campeuses aussi bien équipées. Quelques pansements semblent indiquer que la lutte a été rude, mais le glamour a triomphé !

Evidemment, il s’agit de modèles créés pour le défilé et il semble impensable de les porter. Mais la créativité se niche dans le moindre détail, dans cette ceinture à clous, sur cet oiseau brodé sur une épaule, sur ce tee-shirt…

Tableau final. Dean et Dan arrivent, radieux, le public est debout, conquis.
Quant à moi, je suis définitivement fan mais surtout je ne verrai plus jamais le camping comme avant !

Mots & notes

Beth Ditto, Gossip girl

Il y a quelques semaines, je découvrais l’article d’Orange Mécanique évoquant la sortie prochaine du dernier album de Gossip, Music for Men. La réputation de la culture musicale de ma complice n’est plus à faire et j’avoue qu’en la matière j’ai des progrès à faire.

Sur ses conseils, je me suis donc intéressée à Beth Ditto, l’auteur-compositeur-interprète du groupe depuis sa création en 1999. Assumant son obésité, millitant pour la cause LGBT, posant nue dans les magazines, la jeune femme n’a pas froid aux yeux certes mais ce n’est pas l’essentiel.

Un matin j’avais allumé une chaîne musicale de la TNT pour sortir de ma torpeur devant une tasse de What else (comme dirait ma’am Méca’) quand une voix a fini de me réveiller. Le titre Heavy Cross, qui met en scène une Beth Ditto transformée en Golden Girl, a achevé de me convertir.

Il ne me reste plus qu’à me procurer les albums précédents pour être certaine de ne pas passer à côté d’autres merveilles.

Pour l’instant, voici le clip à découvrir, ou à redécouvrir sans modération.

Ecrans & toiles

Supercalifragilisticexpialidocious

Ce qui est drôle, quand on prend de l’âge (naan, je ne suis pas aussi vieille que ça, attendez la suite) c’est de voir combien les générations suivantes sont persuadées de faire des découvertes sensationnelles devant ce qui nous apparaît comme familier.

Ainsi, cet échange surréaliste surpris au rayon CD : « T’as vu, le dernier album (?) de The Cure, The head on the door, je kiffe ! ». Mouais, sauf que l’ami Robert Smith avoisine gaillardement la cinquantaine et que j’écoutais ce fameux album sur mon walkman SONY (le jaune, étanche SVP) lors d’un voyage scolaire en 1986… Non ne comptez pas, ça va me faire du mal. L’attrait de la nouveauté donc.

Mais la redécouverte a parfois du bon. Ainsi Colette, réputée pour le caractère pointu de ses trouvailles proposées faubourg saint Honoré, proposait il y a quelques temps le DVD de Victor Victoria. Kézako ? demanderont les plus jeunes. Juste une excellente comédie musicale sortie en 1982.

Et me voilà toute chose, devant ce que ma chère Orange Méca’ appellerait à juste titre « une madeleine ». Aussitôt, je pense à Mary Poppins avec Julie Andrews dans le rôle titre, bienvenue en enfance.

1963, (je n’étais pas née, n’exagérons rien) Walt Disney entreprend le tournage d’un film retraçant les aventures d’une nounou magicienne, une certaine Mary Poppins. Nous sommes bien loin des tribulations de la nounou d’enfer Fran Fine et les tenues portées par les enfants Banks ne proviennent pas de la même boutique que celle qui habille les jeunes Sheffield. Autres temps autres mœurs, mais la recette d’une préceptrice « décalée » aux méthodes peu orthodoxes fonctionne toujours aussi bien.

Pour mémoire (ou plutôt pour le plaisir, parce que personne n’osera dire qu’il ou elle a oublié), monsieur et madame Banks engagent une énième nounou pour venir à bout de leurs deux petits monstres. Les débuts sont difficiles, évidemment, mais après quelques thés bus « au plafond » et quelques promenades en chevaux de bois, le miracle se produit. Un monde merveilleux, une odyssée presque fantastique, des effets spéciaux hallucinants pour l’époque, des personnages attachants, des chansons made in bonne humeur, tout est réuni pour en faire un chef d’œuvre du cinéma. La comédie musicale est un triomphe et vaut à son interprète principale l’Oscar et le Golden Globe de la meilleure actrice en 1965.


La même année, elle tourne la Mélodie du Bonheur. Encore une histoire de nounou me direz vous. Une novice quitte le couvent pour s’occuper des sept enfants d’un veuf autoritaire, le capitaine Von Trapp, le tout sur fond d’Anschluss (certes le thème est moins léger que la vie des beaux quartiers de Londres). Sa performance la sélectionne à nouveau pour le Golden Globe et l’Oscar mais la cantonnent dans un registre un peu gnangnan comme si Hollywood la cataloguait « nounou à vie »… Fatale erreur !

En 1982, l’épouse de Blake Edwards, le papa de la Panthère Rose, s’attaque à un tabou en interprétant un travesti homosexuel dans le fameux Victor Victoria. Comme elle le dit elle-même dans le film, « une femme se faisant passer pour un homme se faisant passer pour une femme » dans les années 30’. Elle est encore une fois pressentie pour le Golden Globe et l’Oscar.

Dernièrement, les plus jeunes l’ont (re)découverte dans Princesse malgré elle (2001) et un Mariage de princesse (2004). Elle joue la grand-mère furieusement moderne de la jeune Anne Hattaway.

C’est comme ça que je me suis retrouvée à fouiller dans mon légendaire fourbi à essayer de remettre la main sur mes cassettes vidéo (les ancêtres des DVD). La grande (c’est moi) et les petites (les mini moi) se sont ainsi retrouvées un dimanche devant la télé pour s’organiser une séance remember. Croyez le ou non, tout ce petit monde a eu une mini larme à l’œil quand Mary Poppins a quitté les petits Banks et son ramoneur préféré ; a eu le cœur serré quand Maria, le capitaine et les enfants se sont enfuis en Suisse ; a ri en découvrant la tête du gangster de Chicago (tombé amoureux de la belle au premier regard, le pauvre) devant la sublime Victoria se transformant en comte polonais sous ses yeux.

A l’heure où nombre d’anciennes séries ou films font l’objet de reprises, plus ou moins réussies, j’imagine que les producteurs ne vont pas tarder à s’attaquer à ces classiques. Mais rassurez-vous Julie, c’est supercalifragilisticexpialidocious, mais vos films ne vieillissent pas (toujours aussi imprononçable en tous cas…) !

Ecrans & toiles

Harcourt, glamour toujours

Il existe des références indiscutables. Des éléments qui remportent l’adhésion au-delà même d’une question de préférence personnelle ; le macaron de chez Ladurée, le café de chez George, le rouge des semelles d’un escarpin Christian Louboutin, c’est comme ça.

En matière de photographie, le Studio Harcourt a immortalisé des sujets de tous horizons. De la mode aux stars de cinéma, des voitures à l’électroménager en passant par les grosses cylindrées à deux roues. Depuis 75 ans, et la création du Studio par Colette Harcourt en 1934, les portraits noir et blanc sont autant de passages obligés.

Michelle Morgan, Jean Gabin, Carole Bouquet, Pascal Elbé en pyjama (so sexy), Christian Lacroix, Guillaume Depardieu, Emma de Caunes, Elsa Zylberstein, ou encore Patrick Bruel pour son Album « Entre Deux » ont fait appel aux talents de chez Harcourt.

Mon premier contact avec ces clichés mythiques n’était rien de moins que le portrait de ma propre cousine, immortalisée par le Studio. Une photo superbe qui m’a longtemps laissé imaginer que j’étais en famille avec Carole Bouquet tant la ressemblance était saisissante. Elle m’en voudra certainement d’évoquer cette comparaison qui la poursuit depuis des années, mais mille excuses ma Kouzyn’, c’est tout de même la réalité. Sans rancune…

En mai dernier, une exposition au coeur du Village Royal réunissait une série de portraits. Superbes. Aujourd’hui, le Studio éphémère s’installe aux Galeries Lafayette, le temps d’une exposition temporaire mais surtout de se faire « tirer le portrait » comme une véritable star.

Pour ma part, j’ai une tendresse particulière pour cette image décalée et terriblement concrète, qui nous montre encore une fois combien l’objet le plus ordinaire peut devenir une œuvre d’art.

Exposition « Harcourt. 75 ans de glamour ». Centre d’Art & d’Essais du Mercedes Benz Center, 344 avenue Bonaparte, Rueil Malmaison. Jusqu’au 29 novembre.
Studio éphémère au Galeries Lafayette jusqu’au 3 octobre.
www.studio-harcourt.eu

La vie...

Lady téléphone maison (épisode 1)

Les années 2000 ont marqué l’avènement des nouveaux outils de communication. Internet, le téléphone portable, Google, Facebook, Twitter et autres sont autant de sésames pour échanger, partager, bla bla bla…
J’avoue ici une pointe de désenchantement, mais voilà : je suis coupée (ou presque) du reste du monde virtuel ! Aargh !
En effet, tout cela demeure néanmoins soumis à une condition préalable : disposer d’une ligne de téléphone en état de fonctionnement, ce dont je suis privée depuis déjà une petite semaine. L’affaire semble simple mais ne manque pas de rebondissements qui pourraient me valoir une cure intensive de Lexomil.
J1 : samedi matin. Un petit tchat sympathique histoire de souhaiter un bon week-end à tout le monde et je sors faire un micro shopping (soit moins de 4 heures). A mon retour, l’ami PC m’indique « connexion impossible ». Aie, ça commence mal. Je jette un œil inquiet vers la box posée à côté et dont les voyants scintillent de manière inhabituelle. Consciente que ces clins d’œil à répétition ne valent rien de bon, je débranche, rebranche, relance, rien n’y fait. Une hotline existe, allons-y. Je m’empare du téléphone mais m’aperçois que la ligne semble squattée par un marteau piqueur digne de travaux autoroutiers. No way de ce côté-là.

N’écoutant que mon courage je me rends dans l’agence près de chez moi (quelle heureuse d’idée de vivre en centre ville) où un préposé sympathique me conseille de téléphoner à l’assistance «en plus c’est gratuit». Merci, mais gratuit ou pas, je n’ai pas de ligne… «Ah dans ce cas il faudrait tester la box, ramenez la moi, je verrai ce que je peux faire pour vous». Demi-tour et retour at home, je me saisis du bazar et retourne vite fait sur zone. «C’est au premier, vous verrez, vous pourrez vous asseoir». Cette précision aurait du m’alarmer… Une banquette oui, mais plusieurs personnes avant moi et deux techniciens (dont l’un me confiera quelques cinquante minutes plus tard que son testeur ne fonctionne pas… Etonnée, moi, jamais ? ). Mon tour arrive (encore un moment et je me lançais dans une sieste impromptue). Trois minutes (hé oui, tout ça pour ça) et j’apprends que tout est en état de marche. « Vous devriez appeler la hotline, c’est gratuit depuis un poste fixe ». Merci du conseil, je n’y avais pas pensé. Décidée à tout tenter, (même pas peur), j’appelle depuis mon mobile, consciente que je vais entamer une carbonisation prématurée du forfait (because là évidemment c’est pas gratuit).
Je me lance pour joindre le serveur vocal. Entre voix gnangnan, dièses et étoiles (je ferai un post là-dessus un de ces jours, le sujet est sans fin) mais surtout vingt-huit minutes plus tard, un jeune homme teste la ligne cette fois et m’annonce que le problème est double. Box cuite (ah bon mais vos collèges m’ont dit que…) et ligne hors d’usage. Du pourquoi je ne saurai rien, c’est comme ça, na. Une intervention (on croirait qu’on recourt au SAMU mais il y a de ça) est prévue pour J4 (mardi). En attendant je suis invitée à aller échanger le matériel (box, décodeur, cablages divers et variés) ce que je fais immédiatement.
Retour (encore !) à l’agence où cette fois je trouve de suite la bonne personne (il faut dire qu’à force je connais tout le monde, c’est presque si on me propose un café) qui, devant mon acharnement me fournit en terminal téléphone et autre vidéo enregistreur quasi-intergalactique pour ma future connexion que j’espère avoir un jour quand je serai grande…
D’ici là, je prends mon mal en patience et utilise les crédits de la clé 3G pour surfer depuis mon domicile. Un comble…
J4 : mardi après midi. Le technicien arrive à l’heure dite et m’annonce très sérieusement qu’il n’y a plus de tonalité. Le scoop. Heureusement que la prise téléphone est loin de la cuisine, sans quoi la proximité d’un couteau soigneusement aiguisé aurait risqué d’entraîner un drame. «Je ne trouve pas l’arrivée principale, renseignez vous et rappelez le central pour un autre rendez-vous. C’est gratuit depuis un poste fixe ». Restons calmes…
Au final, après avoir longuement interrogé le voisinage qui est désormais persuadé de cohabiter avec une psychopathe, j’apprends que ledit boitier est situé dans le parking souterrain de l’immeuble du bout de la rue. C’est décidé, j’arrête le Lexomil, je passe au Valium.
Un quart d’heure de forfait mobile plus tard, la téléopératrice convient d’un rendez-vous pour J7 (vendredi, aujourd’hui, youpi) tout en précisant qu’après passage et éventuelle réparation, il faudra quatre jours pour rétablir la connexion. Patience et tempérance sont des vertus qui s’apprennent, surtout en cours accélérés !
Cette dernière journée de la semaine sera ainsi placée sous le signe de l’espoir le plus fou, celui du miracle téléphonique. Je me ferai un plaisir de vous tenir au courant de la suite des événement qui ne manquera pas de surprises j’en suis certaine.
En attendant, et comme me disait un ami bienveillant pensant me rassurer, je reste connectée grâce à mon sacro-saint iPhone. Au fait, il est où celui là ? Help !
Ecrans & toiles

He’s like the wind

Décidément, il semble que 2009 soit une année noire pour les symboles des ados des années 80’.

La génération Thriller déplore aujourd’hui la disparition de Patrick Swayze, alias Johnny Castle, le dirty dancer qui faisait danser Baby en 1987. Il y faisait trembler le père de cette dernière devant une chorégraphie jugée outrancière mais néanmoins sensuelle au possible. Les midinettes d’alors, dont je faisais partie, étaient bouleversées par la chanson She’s like the wind, composée et interprétée par Swayze himself.

Quelques années plus tard, il forme un couple tragique avec Demi Moore dans Ghost. Là encore, que celles qui n’ont pas fondu en larmes devant la scène finale lèvent le doigt. Le fameux «l’amour qu’on a en soi, on l’emporte avec soi» de Sam Wheat dévastait les cœurs les plus secs. People devait lui décerner le titre enviable « d’homme le plus sexy au monde » un an plus tard. Rien que ça.

Même Brice de Nice, se disait « bodhiste », adepte de la pseudo philosophie de Bodhi, rôle que tenait Patrick Swayze dans Point Break. Je sais, là je vais loin, parce que bon, Brice, hormis « j’t’ai cassé », bof… Je vais m’attirer les foudres de bon nombre de fans, mais l’ami Dujardin a fait mieux depuis, avouons-le. Tout cela pour dire que Patrick Bodhi Swayze et son complice Keanu Reaves restent dans les références des jeunes cinéphiles de 1991.

Pour ma part, je suis une fidèle de La Cité de la Joie de Roland Joffé et de la magnifique aventure d’un médecin dans les bidonvilles de Calcutta.
Aujourd’hui, la gamine que j’étais a le cœur lourd et repasse en boucle les BO de Ghost et Dirty Dancing histoire de pleurer encore un peu, mais pour de vraies raisons cette fois…

Ecrans & toiles

Yvan for ever

Quand on parle d’Yvan Attal, il convient de ne pas oublier qu’il n’est pas QUE le mari de la récemment palmée Charlotte Gainsbourg (cette remarque n’ayant rien de réducteur, bien au contraire !). En réalisateur inspiré, il a mis en scène cette dernière dans Ma femme est une actrice (2001) ou Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (2004). Récemment, ce sont deux films qui nous rappellent- enfin ! – ses talents d’acteur. On se souvient de lui dans Un monde sans pitié (1989) ou encore dans Munich de Steven Spielberg (2006).
Je l’avais trouvé formidable en mari macho et cynique dans Partir. C’est donc avec une grande curiosité que je l’attendais dans les Regrets avec Valeria Bruni-Tedschi. Encore une fois, je n’ai pas été déçue par la performance.

Le pitch : Mathieu, brillant architecte, revient quelques jours dans le village de son enfance et croise par hasard son amour de jeunesse. Des causes de leur rupture des années auparavant, nous ne savons pas grand-chose, si ce n’est qu’elle «le rendait fou». Point. Maya doit d’ailleurs se contenter de cette explication, le jour où elle demande à comprendre. Toujours est-il qu’aujourd’hui, ils se rencontrent, se reperdent, se retrouvent bref, se cherchent encore. Le temps a passé mais les sentiments sont toujours là, tellement vifs et évidents. Mathieu sait, vite. Maya voudrait, hésite. Chacun a construit sa vie mais ce bel équilibre ne pèse pas bien lourd. Encore un rendez-vous manqué, les années passent, ils se revoient… Inévitablement, les chemins se recroisent, comme si certaines histoires voulaient s’écrire à tout prix. Que faire quand le destin insiste ?

Le poids des regrets est au cœur du film, non seulement concernant l’histoire d’amour. Il est également question de l’enfance envolée, du poids des souvenirs dans les relations familiales, de tout ce qu’on aurait voulu mais qu’on n’a pas su, pu, osé…

Le scénario est parfois un peu laborieux. Valeria Bruni-Tedeschi semble par moments évanescente, comme perdue au milieu de ce qui lui arrive, dommage… Mais Yvan Attal, d’abord dépassé et stupéfait par la prise de conscience des sentiments qui l’animent toujours, est bouleversant et porte le film à lui seul. Parfait. Le mari psychorigide de Partir a laissé la place à l’amoureux passionné, tendre et éperdu, prêt à tout à tout bouleverser pour ne pas passer à côté d’une seconde chance, inespérée. On dit parfois «S’il y en a un jour, il ne faut pas être du côté des regrets». Cette fois, Mathieu/Yvan ne veut pas en avoir.

Ajoutons que la musique est superbe, servie par la voix de Nina Simone, toujours magnifique.