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août 2009

Ecrans & toiles

Loft & Co

Alors que certains programmes disparaissent (bye bye E.R…) d’autres reviennent inexorablement saison après saison.

2001 a vu apparaître la télé-réalité dans le paysage audiovisuel en France. Loft Story et son concept «révolutionnaire» ont ainsi bouleversé les habitudes TV. Le concept est simple : enfermer ensemble des individus qui ne se connaissent pas, les couper de l’extérieur, scénariser leurs journées et observer l’évolution des événements. Le principe du cocktail : «mélangez, secouez fort et servez frais», appliqué à la nature humaine. Dangereux mais terriblement efficace.

Les ébats de Loana et de Jean-Edouard dans la piscine ont ainsi alimenté les conversations durant des semaines. On ne se souvient d’ailleurs que très vaguement, voir pas du tout, du nom des autres locataires…

Le syndrome Loft fera ainsi des petits : Loft Story 2 (2002), Nice People (2003), sur le même concept mais avec des personnalités, Première Compagnie (2004) qui permet à chacun de vivre l’ambiance du camp retranché sous le haut patronage de Jean-Pierre Foucault, L’île de la tentation (l'Enfer au Paradis) et le benjamin des héritiers des Lofteurs : Secret Story qui en est à sa troisième édition. Hier soir, c’est Koh Lanta qui a démarré sa neuvième édition, un record. N’oublions pas La ferme (2004-2005) qui devrait revenir sur nos écrans en version made in Africa à la fin de l’année. Wait & see

Soyons honnêtes. Prenez une dizaine d’individus et isolez-les du monde réel. Brillants ou non, léthargiques ou non, teigneux ou non, célèbres ou non, au bout de quelques semaines, TOUS verront s’exacerber à l’excès leurs traits de caractère. Le casting de départ n’a sans doute pas tant d’impact sur la suite des événements, sauf peut-être accélérer le processus. Aux souris de laboratoire, substituons des sujets humains et observons, tel semble être le propos de l’expérience.

Dès 1998, ce phénomène avait été évoqué par cet excellent film du visionnaire Peter Weir, The Truman Show. L’histoire : Truman Burbank, employé d'une compagnie d'assurance, vit paisiblement dans l’univers aseptisé de la petite ville de Seaheaven qu’il n’a jamais quittée. Jusqu’au jour où, pour retrouver une fiancée connue à l’adolescence, il tente de dépasser les limites autorisées. Autorisées par qui ? Par la société de production qui depuis son enfance conditionne sa vie pour entretenir un show TV «à grandeur d’homme». Seaheaven n’est rien d’autre qu’un studio géant et Truman la star involontaire d’un scénario écrit sur mesure depuis sa naissance, et même avant. A l’époque de la sortie du film, le réalisateur avait ainsi indiqué s’être inspiré de la vie de Michael Jackson. Visionnaire disais-je ?

Truman Burbank était interprété par le traditionnellement bouillonnant Jim Carrey qui explorait avec succès un nouveau registre, celui de la mesure et de l’émotion. Une belle réussite qui lui a valu le Golden Globe du meilleur acteur dramatique, c’est tout dire.

Rien de neuf, donc au pays de la real TV. Mais est-ce rassurant pour autant ?

Ecrans & toiles

E.R. the end…

Ca y est. Après quelques 331 épisodes en 15 saisons, la série Urgences et surtout son hôpital de Chicago, le Cook County, ont baissé le rideau comme l’indiquait le titre du dernier épisode.

27 juin 1996, la France fait la connaissance du gentil Mark Greene, de Susan Lewis, du séduisant interne John Carter, de l’infirmière Carol Hattaway, du chirurgien râpeux Peter Benton et surtout d’un certain pédiatre Doug Ross…

Urgences a ouvert la marche devant Chicago Hope, Grey’s Anatomy et autres Dr House. Revenons au Dr Doug Ross, le pédiatre le plus sexy qu’il m’ait été donné de voir (de loin, mais bon, quand même…). Le personnage de brun ténébreux, bourru, cavaleur et un tantinet alcoolique permet à un certain George C. de devenir une superstar, voir un sex-symbol interplanétaire. Orange Mécanique ne me contredira évidemment pas…
Je me demande d’ailleurs si c’est la blouse ou un microclimat particulier qui profitent aux comédiens de séries-bistouri ? Patrick Dempsey n’est plus appelé que Dr Mamour (waou), Hugh Laurie et sa mauvaise humeur chronique séduisent à tour de bras.

23 août 2009, John Carter a créé une fondation caritative et ses amis du début se retrouvent évidemment pour cette occasion. Les interprètes des saisons intermédiaires ne laissent pas le même souvenir que les premiers arrivés. Robert Romano et son sthétoscope en or « parce que c’est le meilleur chirurgien du monde» (qui finira écrasé par un hélico sur le toit de l’hôpital, brrr…), Luka Kovac, Jin-Mei Chen, Dave Malucci, Maggie Doyle (qui deviendra Experte à Las Vegas) ont eu leur heure de gloire mais ne suscitent pas la même nostalgie.

Suite et fin, donc. Weaver, Benton, Corday, Lewis, tout le monde est là. Même Ross et Hattaway ont fait un clin d’oeil il y a quelques épisodes. On imagine que Carter reprendrait bien du service. On retrouve Rachel Greene, fille du gentil-Dr-Greene (à croire que les termes sont inséparables) qui annonce son intention de reprendre le flambeau de son défunt papounet. La boucle est bouclée.

Alors oui, j’avoue avoir décroché durant certaines saisons, mais Urgences faisait partie de mes habitudes TV, LA série toujours là, comme une vieille copine fidèle au rendez-vous. Souvent copiée, parfois égalée. J’ai eu un petit pincement en entendant le fameux générique de fin. Je suis une incorrigible sentimentale, je devrais me faire soigner. Mais aujourd’hui, je vais aller où ?

Ecrans & toiles

Partir avec Sergi Lopez

Pas d’inquiétude, je ne me suis pas aventurée en zone non civilisée pendant quelques semaines. Mais comme le fumeur qui s’essaie à un tabagisme ultra modéré pendant ses congés histoire de ne pas enfumer ses enfants, amis, famille ou autre, je m’étais éloignée des salles obscures pendant les vacances. Un mini sevrage en somme.
Peine perdue, rentrée depuis quelques heures je me suis rendue vers mon cinéma de prédilection. Aucune volonté je vous dis…

Surtout quand l’envie de voir Kristin Scott-Thomas déchirée entre Yvan Attal et Sergi Lopez est la plus forte.

Point de départ : Suzanne, quarantaine éblouissante, mariée au beau docteur, maman de deux enfants a priori sans problèmes (une vraie pub cette famille) reprend son activité de kiné et se fait aménager un cabinet dans la petite maison au bout du joli jardin. Parfait. L’affaire se gâte quand arrive le loup dans la bergerie, oups, le beau maçon sur le chantier.

Au mari, délicat comme une tronçonneuse («tu sais ce qu’il m’a couté ton cabinet, 30 000€, alors que tu n’as jamais rien fait de ta vie, il te faut quoi de plus ?»), s’oppose Sergi Lopez, l’ancien taulard au physique de brute mais tendre et aimant. Evidemment, la liaison commence. Evidemment, les choses se compliquent.

Malgré le schéma classique du « tu ne partiras pas, tu n’auras rien », elle part quand même, les enfants s’en mêlent, on se bat dans les couloirs de la belle maison hollywoodienne.
Ou quand pour survivre après avoir quitté une vie (très) confortable, elle en est réduite à vendre ses bijoux dans une station service pour payer quelques litres d’essence. Sordide…

«Partir» est l’histoire d’une rupture, en pire. Pourquoi «en pire», parce que en plus de ne plus s’aimer, on arrive à se haïr. Il est sans doute illusoire de prôner la «rupture propre», celle où deux adultes parviennent à surmonter leurs aigreurs pour terminer leur histoire sans tomber dans l’odieux. Mais il ne s’agit pas que de partager la maison, les tasses à café, la moitié de la voiture ou le tableau du salon. Suzanne réclame la moitié de sa vie. Celle de la mère de famille qui a élevé ses deux loupiots, qui n’a jamais manqué un match de tennis, qui a accompagné son médecin de mari tout au long de sa carrière. «Parce que je pars, je n’aurais droit à rien ?». Alors oui, elle part, comme elle est venue, sans rien. Kristin Scott-Thomas est à la fois désespérée et magnifique. Au bout de quelques temps, devant un chantage redoutablement bien mené par un Yvan Attal parfait (dont je ne sais toujours pas s’il veut récupérer la femme qu’il aime ou s’il est vexé de l’avoir perdue au profit du «mec qui bosse au noir»), elle n’a d’autre choix que de revenir, pour que le drame s’achève.

«Partir», pourquoi pas ? Sans rien, pour un homme ou pour personne, juste parce qu’on ne s’y retrouve plus dans un quotidien qui ressemble si peu à la vie qu’on essayait de construire. Le plus difficile n’est pas de partir, mais de recommencer à partir de rien. Heureusement, tout est souvent possible et cette nouvelle vie chèrement gagnée peut être une véritable récompense. Dans le cas de Suzanne, partir oui, revenir hélas, mais souffrir une fois de trop…

Ailleurs

Vamos a la playa


Crédit photo N.V.

Comme promis et après une dernière semaine qui ne voulait pas finir, Orange Mécanique et moi sommes reparties pour de nouvelles aventures ! A Méca’, un périple marqué de nombreuses étapes qu’elle ne manquera pas de nous raconter. A moi les retrouvailles avec les terres de mon enfance.

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage. Certes… Mais la Méditerranée et ses plaisirs se méritent. Pour preuve, les quelques 1000 kilomètres parcourus nuitamment histoire d’éviter l’affluence record DU week-end de l’été. Tu parles… Quand les juillettistes croisent les aoutiens, la vallée du Rhône ressemble à s’y méprendre à un premier samedi de soldes boulevard Haussmann (les bonnes affaires en moins).

La mauvaise habitude de certains de squatter la file de gauche sur l’autoroute moyennant une vitesse de 80 km/h (pour les plus rapides), l’oubli systématique du clignotant pour changer de file (des fois qu’on ne serait pas seul sur la route, on ne sait jamais…), le distrait qui s’évertue à s’engager dans le couloir Télépéage alors qu’il ne dispose pas du petit boitier magique, les machines à café vides sur les aires d’autoroute (« excusez moi Mademoiselle, on ne pensait pas être à court« , c’est bien connu, le 31 juillet personne ne roule) : la liste est non exhaustive mais je fais appel aux souvenirs de chacun pour compléter à loisir.

Heureusement, une playlist adaptée a permis de mener à bien l’entreprise. Parlons donc de la récompense. En effet, vers 4 heures du matin, les lueurs de la baie de Cannes scintillent au loin. Quelques kilomètres encore et c’est l’odeur de la mer, l’air chargé d’humidité, les adeptes du roller nocturne devant l’Hippodrome de Cagnes sur Mer, l’aéroport de Nice, la Baie des Anges, Villefranche sur Mer, le Cap Ferrat, Beaulieu, Cap d’Ail, Eze sur Mer, Monaco…

Après de toutes petites heures de sommeil, l’appel de la grande bleue est le plus fort. Un premier bain s’impose et fait oublier les turpitudes du trajet.
Plage de Passable, Saint Jean Cap Ferrat. Ca y est, j’y suis!