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mai 2009

Mots & notes

And the winner is…

Samedi 30 mai 2009.

Finale de l’émission télévisée Britain’s got Talent.
Depuis sa prestation initiale Susan Boyle a été le centre d’intérêt de la presse, dans son pays et bien au-delà.
A quelques heures de la finale, les medias n’ont pas économisé leur énergie pour décrire l’état d’anxiété de la « nouvelle superstar ». Crises de nerfs, désirs d’abandonner, peur de la pression, tout cela été soigneusement évoqué.
Hier soir, devant un théâtre conquis, la candidate a à nouveau interprété le morceau des Misérables qui l’avait faire connaître.
Les membres du jury ont, pour une fois, oublié flegme britannique et devoir de réserve. Ils ont unanimement salué la performance, indiquant clairement leur préférence pour Susan.
Les votes du public ont néanmoins déterminé le gagnant de la compétition.

Dimanche 31 mai 2009.

La presse n’hésite pas à titrer «Susan Boyle perd en finale» ou encore «le rêve brisé de Susan Boyle». Certes, la favorite est arrivée seconde, ne touchera pas 100 000 £ et ne chantera (peut-être) pas devant la reine d’Angleterre…
Mais après avoir soulevé surprise et enthousiasme pendant des semaines, avoir été téléchargée plus de 150 millions de fois sur Internet, Susan Boyle n’est pas à considérer comme la perdante de l’émission.
Si nous souhaitons évidemment un grand succès à la troupe Diversity et ses dix danseurs, il semble peu probable que la carrière du phénomène Susan Boyle s’arrête à la seconde marche du podium.

A suivre…

Ecrans & toiles

Magie du cinéma ?

Il y a quelques jours nous avons tous été bouleversés par la destruction de la maison du petit Azharuddin, héros du magnifique Slumdog Millionaire. Rubina Ali, qui interprète Larita, a subi le même drame peu de temps après.

Ces deux événements avaient soulevé, en plein Festival de Cannes, au-delà de l’émotion et de la consternation, une véritable interrogation.
Comment ces deux gamins pouvaient ils retourner à une misère certaine alors qu’ils avaient été les principaux artisans de la réussite mondiale d’un film récompensé par 8 oscars ?
Certes une bourse leur avait été octroyée pour poursuivre des études, mais tous s’accordent à dire que cela n’était en rien suffisant, loin de là…
Effet de l’empathie provoquée par la détresse des enfants ? Prise de conscience – tardive – de la société de production ? Crainte que le film ne souffre d’une triste publicité ? Peu importe.

Il y a quelques jours, le réalisateur Danny Boyle, accompagné du producteur Christian Colson, s’est rendu à Bombay pour tenter de trouver une solution.
La bonne nouvelle a fait l’objet d’une dépêche AFP, preuve en est de l’importance du sujet. «Nous avons acheté une nouvelle maison pour Azharuddin et les derniers détails sont en train d’être réglés pour celle de Rubina Ali» a indiqué S.Parasuraman, directeur de Jai Ho.
Ce fonds, créé à l’origine pour veiller au suivi de leur éducation, semble aujourd’hui prendre en charge de nouvelles responsabilités.
Même s’il arrive un peu tard, ce geste, s’il est suivi d’effet, aura pour mérite de mettre ces enfants à l’abri.
Un toit pour eux et leurs familles, un accès à une éducation sérieuse, il n’y a là rien d’extravagant à l’échelle du monde occidental.
Pour ces gamins de Bombay, qui ont montré au monde leur réalité, leur «vérité» comme le disait Isabelle Huppert, il ne s’agit pas de gagner 20 millions de roupies à un jeu télévisé.

Du tapis rouge de la Cérémonie des Oscars d’Hollywood à celui du festival de Cannes qui s’est ouvert sur les images du petit Azhar, imaginons que Slumdog Millionaire ne soit pas qu’une fiction.Et si, pour une fois, la magie du cinéma opérait et permettait à Jamal et Latika de devenir une réalité …

La vie...

1989-2009 : l’ère Santoro

Mercredi 27 mai, jour des enfants à Roland Garros.

Après quatre sets difficiles, Fabrice Santoro est éliminé par Christophe Rochus au premier tour de sa vingtième participation. Il quitte le court devant un public debout, constitué en majorité de petits supporters qui n’étaient pas nés quand il a commencé sa carrière. C’était en 1989, année de la victoire du – très – jeune Michael Chang, âgé de 17 ans.

Après avoir disputé 67 tournois du Grand Chelem, le match le plus long 6h33 (sur deux jours) de l’histoire du tennis pro en 2004 et remporté la victoire en Coupe Davis en 2001, Santoro raccroche la raquette.

Depuis son premier Roland Garros, il a croisé la route de Stefan Edberg, Jim Courier, Evgueny Kafelnikov, Thomas Muster, André Agassi, Ivan lendl, Boris Becker, Gustavo Kuerten ou encore Marat Safin…L’immense Pete Sampras, l’a qualifié lui-même de « Magicien ».

A 36 ans, Battling Fab prend sa retraite d’un sport où beaucoup décrochent souvent plus tôt.

Au sujet du mois de mai, il indique que depuis 20 ans celui-ci est rythmé par Roland Garros et que « Je ne sais pas ce que je ferai l’année prochaine » à la même date.

Mais avant de songer à une nouvelle vie, il reste un dernier Wimbledon, tournoi qui ne lui a jamais réellement réussi. L’occasion de montrer à tous, encore une fois, que le Magicien n’a pas usurpé son surnom.

Ecrans & toiles

Un mariage de rêve, pourquoi pas ?

En cinéphage assumée, je ne peux passer un week-end sans – au moins – une séance de cinéma. C’est au hasard d’une bande-annonce, aperçue entre une publicité pour un soda nouvellement light et celle d’un forfait de téléphonie mobile qui promet de « shaker sa life », que j’ai découvert Mariage de rêve.

Un titre quelque peu romantico-gnangnan, un extrait qui nous promet une Kristin Scott-Thomas dans un rôle de mégère peu apprivoisée, le programme est séduisant.

Le pitch : l’héritier d’une vieille famille anglaise se prend de passion pour une aventurière américaine, pilote au Grand Prix de Monaco, avant de l’épouser et de la ramener au cottage familial.

On n’évite pas les clichés des acidités verbales entre bru et belle mère, les hésitations du rejeton John Whittaker fils, les gloussements horripilants des cadettes, partagées entre admiration pour la magnifique Jessica Biel et jalousie consommée. Il ne manque aucun des ingrédients attendus dans une comédie à l’anglaise. Oui mais…

Au milieu de ce microcosme féminin, survit péniblement un personnage qui semble perdu dans sa propre famille. Colin Firth (compagnon courageux de Bridget Jones, amoureux de Meryl Streep dans Mamma Mia ou encore père éploré dans Un été italien), beau père de « celle par qui le scandale arrive », supporte avec héroïsme les crises d’hystérie en tous genres.

Deux scènes, très différentes, justifient à elles seules d’aller voir le film.

Soucieuse de se faire accepter par la bonne société, Larita accepte de se joindre à la chasse à courre annuelle organisée par la famille. Au milieu de la meute et des chevaux, elle surgit sur un équipage aussi rapide qu’inefficace pour attraper le gibier. Je n’en dirai pas plus, la scène est jubilatoire…

Enfin, comme chaque année, un bal est donné à Noël mais cette fois pour donner le change quant à la ruine qui guette et que personne ne doit soupçonner (conventions quand vous nous gouvernez…). Larita, rejetée par son époux qui se dit qu’après tout l’amie d’enfance fortunée aurait sans doute été une meilleure option, entre dans la salle de bal, pour l’occasion transformée en fosse aux lions. Elle ne doit son salut qu’à l’intervention de Mr Whittaker père avec qui elle danse un tango simplement sublime.

La fin est elle aussi sans surprise mais qu’importe.
Jessica Biel est divine, Kristin Scott-Thomas parfaite et Colin Firth séducteur à souhait.
La bande originale est légère et propose des reprises surprenantes dont Sex bomb de Tom Jones, tout à fait décalée.

Pourquoi se priver d’un bon moment de cinéma ?

La vie...

AMFAR et effet crise ?


Cap d’Antibes, 21 mai 2009

Depuis plus de 16 ans, l’amfAR donne son gala annuel en marge du festival de Cannes.
L’association, créée par Elizabeth Taylor, récolte des fonds pour financer la recherche contre le SIDA. Les bienfaiteurs, multinationales, créateurs de mode et joailliers, ont réglé leur table de 10 couverts quelques 150 000 dollars.

Comme chaque année, des lots sont mis aux enchères. Un saxophone signé par Bill Clinton, une Fiat 500 relookée par Renzo Rosso pour Diesel, leçon de tennis par Monica Seles, photographies dédicacées par des stars mondiales…

Mais il semble que la motivation des donateurs soit inversement proportionnelle à la créativité des stylistes.

En effet, lors de la soirée, Sharon Stone, qui depuis des années anime le gala, a du rappeler à l’ordre les convives dissipés. La vente s’est faite «sans grande passion» comme l’indiquent plusieurs témoignages.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
2008, 10 millions de dollars récoltés.
2009, 4,5 millions de dollars. La crise serait-elle passée par là ?

Tendances

Pilule minceur : miracle ou mirage ?

Voilà, nous y sommes. Le temps du bikini revient et avec lui l’inévitable question : l’hiver aura-t-il été dévastateur pour la silhouette ?

Heureusement le retour du printemps s’accompagne immanquablement d’une floraison de couvertures de magazines qui promettent des régimes et solutions miracles (ou presque) pour que tout rentre dans l’ordre. Ouf !

Mais cette année, les abribus accueillent une petite nouvelle : la pilule minceur.
Annoncée depuis des années, celle-ci est présentée comme une arme de destruction massive des kilos superflus. Qu’espérer de plus ?
De quoi s’agit-il ? Renseignement pris auprès d’un professionnel, il apparaît que le traitement est délivré – sans ordonnance – sous des conditions strictes. Le sujet doit présenter un IMC supérieur à 28, c’est-à-dire présentant un surpoids sévère.
Pour mémoire, IMC = poids (en kg)/taille²(en m).

Le principe : l’action est ciblée sur l’absorption des graisses et ne produit aucun effet en cas de consommation excessive d’aliments riches en sucres.
Une activité sportive régulière doit être pratiquée en complément du traitement.
Un régime à (très) basses calories est préconisé.
La non-observation d’une discipline alimentaire très stricte (des petits livrets de suivi de régime et des recettes sont fournis) entraîne des effets secondaires extrêmement gênants…
Rappelons que cette molécule n’est pas une nouveauté mais une version demi-dosée d’un traitement jusqu’ici utilisé par les nutritionnistes.

Limiter graisses et sucres, faire du sport, manger varié en quantités raisonnables : il n’y a là rien de révolutionnaire me direz vous. L’idée de s’en remettre à un comprimé pour parvenir à ressembler à une silhouette (retouchée par un logiciel très performant) repérée sur un magazine reste illusoire.

Nous n’avons rien à attendre de la pilule minceur contre les petites rondeurs hivernales que nous traquons à grand renfort de crèmes, massages et autres substituts de repas plus ou moins comestibles.


Tout cela me rappelle cet excellent film, du non moins génial Alan Parker, Aux bons soins du Docteur Kellogg, sorti en 1994.

A la fin du siècle dernier, le docteur John Harvey Kellogg, interprété par un Anthony Hopkins très en forme, invente les cornflakes et les cures d’amaigrissement au sein de son sanatorium de Battle Creek, à mi chemin entre palace et centre de soins.
Il développe une véritable industrie de la minceur qui permet à son instigateur de générer des profits conséquents.

Il semble que la recette du Docteur Kellogg dispose encore de beaux jours devant elle.

La vie...

Trash Romance

Toujours curieuse de découvrir et de vous faire partager des initiatives originales, je n’ai pas hésité devant une invitation reçue via Facebook il y a quelques temps.

«Soirée Pop Eleganz le 16 mai. Thème : Trash Romance. Dress code : über élégant. 400 personnes maxi. (Rien que ça ?) Lieu tenu secret, sera communiqué 48 heures avant».

Mystère…

Renseignement pris auprès de quelques ami(e)s qui y avaient déjà participé, le concept s’annonce original. Mademoiselle Pop Eleganz, blonde incendiaire armée d’un révolver et d’une paire de stilettos bien affutés, mystérieuse au possible, organise des soirées et autres «loft parties dans un esprit décalé, pop et raffiné».

Trois éditions aux noms évocateurs se sont déjà déroulées.
Kiss my Loft, soirée inaugurale ; Barbie is dead, qui a réuni pas moins de 800 participants et enfin OTAN Party, organisée lors du Congrès des 3 et 4 avril derniers.
Trois succès d’après les échos recueillis.

Je suis la procédure pour m’inscrire à ladite soirée. Pré-inscription via le site internet de Pop, attente de la confirmation, réception de l’email, retrait du précieux sésame. Les informations sont distillées au compte goutte. Quelques shootings sont organisés et des photos (évocatrices) confirment la tendance. Entre Barry Lindon et The Cure pour le moins. Un tel événement se mérite, mais n’en fait-elle pas trop ? Il ne s’agit après tout que d’une énième soirée…

Ne reculant devant aucun sacrifice pour mener l’enquête à son terme, je me concentre sur la tenue à adopter. Trash Romance, kezako ?
Il faut dire que savoir conjuguer élégance ultime et trashitude relève de la haute voltige.

Les indications fournies sur le groupe étaient précises, pointues, voire exigeantes. Port de la rose rouge, pour la romance sans doute, obligatoire. Menottes conseillées. Fouet préconisé !!

Après de nombreux essayages, l’affaire est (enfin) tranchée…

Un message reçu via la boite à lettres Facebook dévoile le lieu des hostilités : un garage en périphérie. Aie, la perspective d’engager mes précieux escarpins dans un environnement maculé d’huile de vidange me fait hésiter mais non, courage.

Nous arrivons, quelques victimes consentantes m’accompagnent pour cette expédition qui s’annonce Fast & Furious. A l’extérieur, quelques voitures garées sur le trottoir, pas la foule on dirait… Je m’inquiète. A tort.

Un jeune homme en costume attend les convives à l’entrée. Sourire, «Je vous en prie, si vous voulez bien me remettre votre carton et passer chez mademoiselle pour donner votre nom». Une jeune fille souriante, munie d’un ordinateur relève les identités. «Vous n’êtes pas inscrit, désolée, une prochaine fois peut-être», apparemment miss Pop a donné des consignes strictes.
Je m’approche à mon tour, ouf, je suis sur la liste. Un visage s’approche et me salue. Mais oui, serait-ce bien ? Mais non, c’est impossible ! Dans la foule, l’apparition s’éloigne.

Nous pénétrons dans le garage, qui n’en est plus un ! Déco blanche, lumière, musique, champagne, hôtesses aussi élégantes que souriantes. Une Fiat 5OO rouge passion donne le ton au cœur du dancefloor.

Les hommes arborent chemises à jabot et maquillage Robert Smithien.
Les jeunes femmes sont perchées sur des talons vertigineux et portent robes minimalistes ou smokings portés façon Yves Saint Laurent… Féminité et glamour. Romance quand tu nous tiens.

Le trash n’est pas oublié, loin de là… Spartiates montantes, jupes de cuir, quelques cravaches…
L’apparition revient. Veste noire, chemise blanche, eyeliner, cravate hallucinante. Plus de doute quant à son identité.

Quelques électrons libres résistent et sont parvenus à pénétrer arborant des jeans improbables. Ils encourent la blacklist à perpétuité… Bien fait !

Une serveuse timide nous propose la carte des consommations. Divers champagnes sont proposés. Un œil à la carte et, surprise, les tarifs sont plus que raisonnables. On m’explique que Pop Eleganz tient à ce que la fête soit belle pour tous. Jolie attention.

J’apprends que 6 DJ’s sont mobilisés. Quelques 8 photographes et cameramans shootent qui le désire. Une ex-pornstar immortalise les convives lors de séances photos trash soft (ou moins soft selon…).

L’espace se remplit. La musique, excellente, jaillit de plus en plus fort. De nombreuses têtes connues apparaissent. Danse, musique, champagne. L’ambiance est festive et décalée. La fête va durer encore quelques (trop courtes) heures…

Trash et romance party. Nous ne sommes pas à Cannes mais à Strasbourg.
Pop Eleganz reste une inconnue.
La dea ex machina a réussi son pari : convertir Lady Pénélope qui attend avec impatience la prochaine édition.